Test DVD : Bang Gang (Une histoire d’amour moderne)

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Bang Gang (Une histoire d’amour moderne)

 
France : 2016
Titre original : –
Réalisateur : Eva Husson
Scénario : Eva Husson
Acteurs : Finnegan Oldfield, Marilyn Lima, Lorenzo Lefèbvre
Éditeur : Ad Vitam
Durée : 1h34
Genre : Drame
Date de sortie cinéma : 13 janvier 2016
Date de sortie DVD : 17 mai 2016

 

 

Les faubourgs aisés d’une ville sur la côte atlantique.George, jolie jeune fille de 16 ans, tombe amoureuse d’Alex. Pour attirer son attention, elle lance un jeu collectif où sa bande d’amis va découvrir, tester et repousser les limites de leur sexualité. Au milieu des scandales et de l’effondrement de leur système de valeurs, chacun gère cette période intense de manière radicalement différente…

 

 

Le film

[3/5]

Le film de « coming of age » évoquant le passage de l’adolescence à l’âge adulte se fait parfois, au cinéma, par le prisme de la sexualité. Très représentatif d’une génération post-90’s, « perdue » dans un monde d’adultes, en manque de repères et de valeurs fondamentales, ce type de film, brut et souvent assez choquant, est devenu depuis quelques années une spécialité de l’américain Larry Clark (Kids, Ken Park). En France, il s’agit d’un sujet tabou relativement peu souvent abordé, mais dont on trouve cependant quelques traces de pneu sulfureuses du côté de chez Catherine Breillat (Une vraie jeune fille, A ma sœur) ou encore de Céline Sciamma (Naissance des pieuvres).

C’est donc aujourd’hui au tour d’Eva Husson d’aborder ce thème, et sans doute afin de marquer sa filiation très classe avec Breillat, balance sur la table le sujet des partouzes de jeunes. Son film s’intitule Bang Gang (Une histoire d’amour moderne), et a réuni un peu moins de 30.000 pervers en puissance devant les ébats non protégés d’adolescents de 15-16 ans, censés secouer le spectateur, le mettre mal à l’aise. Tout cela, on le suppose, dans le but de créer un débat, sur les limites et autres repères, à l’encadrement à donner aux enfants et adolescents durant leurs années d’apprentissage de la vie où ils se cherchent plus que jamais. Eva Husson choisit d’observer ses personnages, sans les juger. Ainsi la réalisatrice décide-t-elle d’éviter d’aborder les conséquences, psychologiques ou autres, à court ou à long terme, que peuvent avoir ces actes irresponsables et ce genre de comportement. Eva Husson se contente de filmer ces partouzes d’ados, avec une caméra que beaucoup pourront trouver très complaisante… Comme chacun sait, l’objectivité n’existe pas en matière de cinéma, et l’esthétisation à outrance de ces scènes érotiques dénote tout de même d’une volonté de rendre ces actes beaux, voire même excitants, alors que les protagonistes de ces scènes sont tous mineurs.

Bang Gang (Une histoire d’amour moderne) ne chercher pas à analyser, ni même forcément à comprendre ; il dresse un état des lieux effarant tournant autour d’une certaine jeunesse. Dans sa dernière bobine, Eva Husson tend même à justifier le comportement extrême de son héroïne, sans regrets ni remords. Et le film de se poser là dans le genre « apologie de la partouze », qui plus est doublée d’une mise en avant des habituels désirs phallocrates et de la maigreur la plus repoussante. Comme un bon vieux porno des familles. Le film d’Eva Husson n’est donc pas à mettre en toutes les mains, et on pourra par ailleurs s’interroger sur son interdiction aux moins de douze ans, qui sous-entend dans les faits qu’un enfant de 13 ans pouvait légalement accéder à la projection du film et visionner d’autres ados à peine plus vieux que lui enchainer les pipes dans des parties fines. Comprenne qui pourra…

 


 

Le DVD

[5/5]

C’est Ad Vitam qui nous offre aujourd’hui la possibilité de découvrir Bang Gang (Une histoire d’amour moderne) sur support DVD. Une galette d’ailleurs en tous points excellente : la définition est exemplaire, sans le moindre problème de compression ou autre pétouille technique. L’éditeur, rôdé au support, nous propose un encodage maitrisé, dont on ne percevra les limites techniques que sur certains arrière-plans affichant un léger bruit vidéo, ainsi que sur les scènes en basse lumière et/ou éclairées en rouge. Côté son, l’éditeur nous propose un mixage très classique en Dolby Digital 5.1 ou 2.0 (au choix), dans des mixages d’ambiance, ne sacrifiant jamais au spectaculaire.

Du côté de la section suppléments, l’éditeur nous propose une scène coupée assez passionnante, qui sera d’ailleurs reprise à la fin du court making of également disponible sur la galette. Après un petit module sur les personnages de Bang Gang (probablement destiné à la promo du film sur le Net), on s’intéressera bien d’avantage aux deux des premiers films d’Eva Husson, le court-métrage 200×1 (6 min) et le très bon moyen-métrage Those for whom it’s always complicated (49 min). Une interactivité des plus complètes pour un film qui risque de faire débat !

 

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