Young ones
États-Unis : 2014
Titre original : Young ones
Réalisateur : Jake Paltrow
Scénario : Jake Paltrow
Acteurs : Nicholas Hoult, Michael Shannon, Elle Fanning
Éditeur : Potemkine Films
Durée : 1h35
Genre : Science-fiction, Drame
Date de sortie cinéma : 6 août 2014
Date de sortie DVD/BR : 6 janvier 2015
Dans un futur proche, l’eau est devenue rare, suscitant convoitise et violence. Dans ce climat hostile, Ernest Holm veille sur sa ferme, son fils Jerome et sa fille Mary, et nourrit l’espoir de rendre ses terres à nouveau fertiles. Tout comme Flem Lever, qui fréquente Mary en secret et n’a qu’une idée en tête : s’emparer des terres d’Ernest quel qu’en soit le prix…
Le film
[5/5]
Sorti durant l’été 2014 dans la plus grande discrétion, Young ones n’en est pas moins un des meilleurs films de cette année cinématographique. Une pépite d’autant plus inattendue qu’elle nous arrive d’un cinéaste quasi-inconnu dans l’hexagone, Jake Paltrow, petit frère de Gwyneth, qui n’avait jusqu’alors signé pour le cinéma que The good night en 2007 (inédit en France). Écrit et réalisé par Paltrow, produit de façon indépendante, ne faisant aucun compromis au cinéma mainstream, Young ones est une fresque familiale venue d’ailleurs, sur fond de science-fiction ultra-réaliste. Se basant sur un récit aussi ambitieux que bouleversant, le film impose son rythme lent et son ascétisme forcené au spectateur, qui ne pourra qu’être saisi par la beauté des images et happé par la force de l’histoire.
Porté par un trio d’acteurs monumentaux (Michael Shannon / Nicholas Hoult / Kodi Smit-McPhee), qui se succèdent d’avantage qu’ils ne se croisent, sublimé par une direction photo et un production design littéralement bluffants, Young ones est un film inclassable, puissant, tout en retenue, qui ne ressemble presque à aucun autre, si ce n’est, peut-être, au chef d’œuvre méconnu qu’est Apocalypse 2024 (L.Q. Jones, 1975). On notera aussi que par certains aspects, le film de Jake Paltrow rappelle un peu, dans son universalité et sa force, un There will be blood dont la fébrilité un poil hystérique et l’ampleur se seraient mués en froideur et en non-dits littéralement bouleversants. Un chef d’œuvre.
Le Blu-ray
[4,5/5]
Le Blu-ray édité par Potemkine Films (disponible chez nous en HD avant même sa sortie en Blu-ray chez l’oncle Sam, Cocorico !) s’avère techniquement irréprochable et rend vraiment justice au long-métrage de Jake Paltrow, et surtout à la photo du film signée Giles Nuttgens. Encodé en 1080p et au format scope respecté, le master en envoie littéralement plein les mirettes. Proposant un piqué d’une précision époustouflante, sans baisse de régime même durant les scènes nocturnes, la galette affiche un niveau de détail élevé : le pied pour découvrir le film dans les meilleures conditions possibles. Côté son, si le menu de la galette nous fait un peu peur en annonçant des versions audio encodées en Dolby Digital 5.1, les pistes VF et VO sont bel et bien proposées dans des mixages DTS-HD Master Audio 5.1, à la spatialisation discrète mais efficace.
Rayon suppléments, le Blu-ray édité par Potemkine Films nous propose, outre la traditionnelle bande-annonce du film, un captivant comparatif entre les storyboards et le résultat final sur plusieurs scènes : voilà une parfaite occasion pour le spectateur de se rendre compte à quel point la mise en scène de Jake Paltrow était prévue en amont… Ce qui s’avère sans doute logique puisque le jeune frère de Gwyneth Paltrow n’avait pas réalisé de film depuis sept ans ; aussi aura-t-il pu laisser ses idées narratives et formelles arriver à maturation. Un beau boulot éditorial pour un film indispensable.