Test Blu-ray : The lighthouse

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The lighthouse

États-Unis, Canada : 2019
Titre original : –
Réalisation : Robert Eggers
Scénario : Robert Eggers, Max Eggers
Acteurs : Robert Pattinson, Willem Dafoe
Éditeur : Universal Pictures France
Durée : 1h49
Genre : Horreur
Date de sortie cinéma : 18 décembre 2019
Date de sortie DVD/BR : 2 septembre 2020

L’histoire hypnotique et hallucinatoire de deux gardiens de phare sur une île mystérieuse et reculée de Nouvelle-Angleterre dans les années 1890…

Le film

[4/5]

« Quatre années après The vvitch, film d’horreur qui avait surpris tout le monde, Robert Eggers revient avec The lighthouse et confirme son don pour le cinéma d’épouvante. (…) Le cinéaste y instaure une ambiance infiniment pesante qui ne passe jamais par des plans dans lesquels des figures terrifiantes vous sautent brusquement au visage. On se sent à l’étroit pendant les 110 minutes qui composent le film et devant cette image carrée, le réalisateur ayant choisi un format assez particulier pour son nouveau film. Le sublime noir et blanc choisi par le cinéaste de 35 ans joue sur les perspectives et participe à la perte de notion d’espace-temps que nous procure le film. Le son, lui aussi très travaillé, exacerbe nos peurs. Ces dernières sont d’ailleurs primitives : peur de l’autre, peur du noir, peur de l’isolement, peur de l’oiseau, superstition etc. Robert Eggers les met parfaitement en scène et dresse, à partir d’une intrigue extrêmement simple, un somptueux et effroyable tableau.

Si The lighthouse ne compte au casting que deux acteurs, il y a pourtant bel et bien trois personnages. William Dafoe incarne Thomas Wake, un vieux loup de mer instable qui prend sous son aile le jeune et réservé Ephraim Winslow, campé par Robert Pattinson. Ayant pour mission l’entretien du phare d’une île isolée de la Nouvelle-Angleterre, les deux hommes nouent une relation complexe et agitée qui poussera chacun d’entre eux dans ses retranchements. Disons-le sans aucune retenue : William Dafoe et Robert Pattinson sont absolument géniaux. (…) Mais qui est donc ce troisième personnage auquel nous avons fait allusion ? Il s’agit de la mer. Omniprésente (par la vue et par l’oreille), la mer est un personnage à part entière. The lighthouse joue sur les légendes de marins pour donner corps à cette nature aussi imposante que mystérieuse. Robert Eggers fait ressortir ce qu’il y a de plus sombre en chacun des personnages pour nous offrir une virée infernale et déroutante sur une île maléfique.

Robert Eggers prouve, avec d’autres cinéastes comme Jordan Peele ou David Robert Mitchell, que le cinéma d’épouvante a encore de très beaux jours devant lui (…). Très beau, hypnotisant et oppressant, The lighthouse est une véritable réussite horrifique. »

Extrait de la critique de notre chroniqueur Lucas Créac’h. Retrouvez-en l’intégralité en cliquant sur ce lien.

Le Blu-ray

[4/5]

D’une manière générale, il est rare qu’un film ayant fait 76.000 entrées en France bénéficie d’une exploitation vidéo sur support Blu-ray. Pour The lighthouse, Universal Pictures France a néanmoins décidé de faire une exception à la règle. On s’en réjouit, surtout étant donné l’attachement tout particulier de Rogger Eggers à la mise en scène formelle de son bébé. Tourné en pellicule et proposé dans un format old school, The lighthouse est un tour de force stylistique pour lequel on ne peut que saluer Roger Eggers et son directeur de la photographie Jarin Blaschke. Il s’agit d’un film particulièrement léché, visuellement superbe, dont l’exploitation sur support Haute-Définition semblait couler de source, même si elle n’était pas gagnée d’avance.

Et il faut admettre que le boulot technique abattu par Universal Pictures sur le Blu-ray de The lighthouse est d’un très haut niveau. La définition et le piqué sont d’une précision incroyables. Le niveau de détail est fin et exceptionnel, les contrastes assurent sans jamais boucher les noirs, et ce même dans les passages les plus faiblement éclairés. Le master proposé par l’éditeur ne souffre d’aucune baisse de régime, et l’encodage est au diapason : tout est fait pour découvrir le film dans les meilleures conditions possibles. Côté son, on savourera le métrage en VO DTS-HD Master Audio 5.1. La première partie du film laisse la part belle aux ambiances, avec néanmoins quelques pics dynamiques inattendus et très surprenants. La seconde partie s’avère encore plus immersive et vraiment stressante, utilisant à bon escient la scène arrière pour renforcer les moments les plus éprouvants pour le spectateur. La version française – de toutes façons beaucoup moins convaincante artistiquement parlant – devra quant à elle se contenter d’un mixage en DTS 5.1.

Du côté de la section suppléments, on commencera donc avec un commentaire audio de Roger Eggers (VOST), au cœur duquel le scénariste/réalisateur du film livrera énormément de détails techniques sur l’image (les différentes focales et lentilles utilisées sur tel ou tel plan) ainsi que sur le son. Au détour de ses explications, on pourra également glaner quelques clés de compréhension supplémentaires au sujet du film en lui-même. On continuera ensuite avec un long making of (38 minutes), extrêmement complet et passionnant, qui s’avérera – logiquement – dominé par la présence de Roger Eggers et Jarin Blaschke. On notera évidemment quelques redondances avec le commentaire audio, mais l’ensemble est assez passionnant, même si les décors et le phare vous paraîtront à coup sûr un peu bizarres en couleurs. On terminera enfin avec deux scènes coupées (5 minutes), qui détonent avec le reste du métrage puisqu’elles n’auront pas été triturées par Roger Eggers côté image et son. Une interactivité de haut niveau pour un film qui l’est tout autant.

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