À (re)voir sur Netflix : Lucky Luke / Dujardin au Far West

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Lucky Luke
France, Argentine : 2009
Réalisation : James Huth
Scénario : James Huth, Sonja Shillito
Acteurs : Jean Dujardin, Sylvie Testud, Michaël Youn
Éditeur : UGC
Durée : 1h43
Genre : Western, Comédie
Date de sortie cinéma : 21 octobre 2009
Disponible sur Netflix depuis le 1er septembre 2020

Note : 4/5

Afin de faciliter la construction d’une ligne de chemin de fer, le gouvernement des États-Unis demande à Lucky Luke de ramener la paix dans la petite ville de Daisy Town, livrée aux hors-la-loi. Dans la ville qui l’a vu grandir, Lucky Luke, « l’homme qui tire plus vite que son ombre », va croiser Billy The Kid, Calamity Jane, Pat Poker, Jesse James et Belle Starr…

Un démarrage à la sauce Spaghetti

Ouest sauvage, 1844. Dans une modeste exploitation fermière, la famille Luke prend du bon temps, le petit John, 9 ans, s’amusant tranquillement, déguisé en sioux. Une bande de desperados arrive à l’horizon. L’affrontement inévitable laissera les parents sur le carreau et John orphelin, transi de froid, écrasé de douleur, avec le surnom de « Lucky Luke ». Autant le dire tout de suite, la superbe séquence d’ouverture du Lucky Luke cuvée James Huth 2009 a de quoi surprendre, et en a suffisamment sous la semelle pour amener le spectateur jusque-là mollement avachi sur son fauteuil à se redresser avec intérêt. Violence étonnante, partis-pris esthétiques remarquables, narration ambitieuse, essentiellement centrée sur l’action…

La tête remplie de fous espoirs et de pensées du genre « Oh putain, ça va être génial ! », on se prend alors à rêver à un récit de vengeance comparable, par exemple, à La mort était au rendez-vous (Giulio Petroni, 1967), porté par un Jean Dujardin aussi déterminé que taciturne. Malheureusement, le film ne tiendra pas forcément tout à fait ces folles et intenses promesses de spagh’

Promesses non tenues

La faute à la licence, sans doute. Parce que Lucky Luke, c’est avant tout le personnage de Morris et Goscinny. Un cowboy comme un cliché, pour de rire, dont les aventures en bandes dessinées tiennent d’avantage de la pochade que de John Ford ou Sergio Leone. René Goscinny était un boss dans le domaine, et il a offert aux amateurs de BD quelques francs éclats de rire dans des albums cultes tels que l’imparable « Héritage de Rantanplan » (1973), peut-être le plus drôle d’entre tous.

De fait, si ce Lucky Luke de cinéma est un peu bancal, c’est parce que ses auteurs n’ont su clairement choisir un « ton » à donner à leur métrage. Oscillant entre les séquences humoristiques et les passages plus sérieux, le long-métrage de James Huth n’évite pas le déséquilibre. Ainsi, le film délaisse l’action dans sa partie centrale, quand Luke raccroche son colt ; inévitablement, le récit est alors victime d’un trop plein d’humour. Ce défaut serait même bien foutu de finir par agacer, le public finissant par concentrer uniquement son attention sur les fautes de goût – certaines blagues ne fonctionnent pas du tout – et/ou les fausses bonnes idées qui s’avéreront au final à 100% foireuses (Jolly Jumper qui parle). Et bien sûr, il y a « LA » monumentale erreur de casting : Alexandra Lamy. Pas crédible une seconde en Belle Starr, et encore moins en fantasme ultime de cowboy solitaire…

Heureusement, en véritable prodige de l’image, James Huth – qui retrouverait Sylvie Testud et Michaël Youn dix ans plus tard dans Rendez-vous chez les Malawas – rattrape considérablement les faiblesses d’écriture du scénario en proposant au spectateur une patine visuelle absolument somptueuse. Transcendant les sublimes paysages d’Argentine où le film a été tourné, James Huth nous livre des compositions de plans extraordinaires, magnifiées par la photo de Stéphane Le Parc. De plus, il multiplie littéralement les idées de mise en scène géniales, comparables aux trouvailles visuelles de Sam Raimi sur Mort ou vif (1995) : un pur régal pour les mirettes. A ce titre, le final du film, qui se déroule dans un gigantesque bandit manchot, vaudrait à lui seul le visionnage de ce Lucky Luke.

Lucky Luke est de retour sur Netflix France depuis le 1er septembre 2020.
Le film est également disponible en SVOD sur
OCS, en VOD à l’acte et en téléchargement définitif sur la majorité des plate-formes de Vidéo à la demande : MyTF1, Orange, FilmoTV, Canal VOD. Sorti en Blu-ray / DVD en 2010.

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