Test Blu-ray : On peut toujours rêver

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On peut toujours rêver

 
France : 1991
Titre original : –
Réalisateur : Bernard Guillou
Scénario : Olivier Dazat, Pierre Richard
Acteurs : Pierre Richard, Smaïn, Edith Scob
Éditeur : Gaumont
Durée : 1h33
Genre : Comédie
Date de sortie cinéma : 16 février 1991
Date de sortie DVD/BR : 13 septembre 2017

 

 

Charles de Boilesve dit « l’empereur » est un puissant magnat de la presse et de l’industrie. Misanthrope et brutal, il s’est à sa manière coupé du monde, de sa famille et de son entourage. Alors qu’il se livre à une séance de cleptomanie, un jeune beur, Rachid Merzahoui, le prend en flagrant délit et le rudoie. Charles, décontenancé mais ravi, décide de l’introduire dans son univers…

 

 

Le film

[2,5/5]

Quand On peut toujours rêver débarque sur les écrans en 1991, le dernier « gros » succès de Pierre Richard au cinéma remonte à 1986 (Les fugitifs). Le duo qu’il forme avec Smaïn parvient donc encore cette fois à attirer 625.000 spectateurs dans les salles, mais le film sera le « dernier » à y parvenir, marquant le début d’une longue traversée du désert pour Pierre Richard : les deux films suivants le mettant en scène en tête d’affiche seront en effet des échecs retentissants (69.000 entrées pour La cavale des fous, 19.000 pour Droit dans le mur). A sa façon, On peut toujours rêver confirmait donc la lassitude des français à l’encontre de Pierre Richard, qui fut l’une des plus grandes figures du rire des années 70/80, mais dont le style et l’image commencent à pâtir d’un certain manque de modernité, dont font largement preuve en revanche les « nouveaux » humoristes qui sévissent à la télévision depuis la fin des années 80, les « Nuls » sur Canal + et les « Inconnus », dont la popularité a explosé en mars 1990 sur Antenne 2 avec leur émission culte La télé des Inconnus.

Comme de nombreux films avant lui, On peut toujours rêver joue sur la confrontation de deux univers que tout oppose : la grande bourgeoisie d’un côté, la banlieue défavorisée de l’autre – la rencontre fait forcément quelques étincelles, et bien sûr, le film impose son défilé de passages obligés et de découvertes mutuelles. Si aujourd’hui, le pitch de départ prend forcément des airs d’Intouchables avec vingt ans d’avance, à l’époque, On peut toujours rêver capitalisait surtout sur le succès d’un autre film : celui de Pretty woman en 1989, qui proposait déjà un « choc des cultures » sur le mode de la comédie. D’ailleurs, même l’affiche du film jouait, consciemment ou non, sur cette ressemblance :

 

 

Aujourd’hui, il est impossible ou presque d’adhérer vraiment à 100% à On peut toujours rêver ; malgré un côté véritablement « humain » et plein de bonnes intentions, le film est raté dans les grandes largeurs. On ne rit pas ou peu, les acteurs, issus de la scène ou du Petit théâtre de Bouvard (Smaïn, Pierre Palmade, Laurent Spielvogel, Marcel Philippot, Laurent Gamelon…), ne sont pas des plus convaincants. Reste la qualité des dialogues d’Olivier Dazat, qui parvient à contrebalancer un total manque d’à propos dans les situations et la description de la banlieue, une apparition de Véronique Genest (qui n’était pas encore Julie Lescaut à l’époque) dans la peau d’une prostituée mélomane, et naturellement Pierre Richard dans un rôle se révélant un contre-emploi absolu, et qu’il maîtrise plutôt bien. C’est déjà ça !

 

 

Le Blu-ray

[4,5/5]

Disponible chez Gaumont au sein de la dix-neuvième vague de sa collection Blu-ray Découverte, On peut toujours rêver s’offre donc un lifting HD sur galette Blu-ray, que l’éditeur propose au prix tout doux de 14,99€.

Côté Blu-ray, le grain cinéma est très présent même si on pourra soupçonner un léger lissage sur certains plans rapprochés ; l’image est stable, le piqué précis, la définition ne pose pas de problèmes, et le rendu des couleurs et des contrastes marque un net progrès par rapport aux sources standard. Impeccable. Le mixage audio est proposé en DTS-HD Master Audio 2.0 d’origine  : la présentation acoustique est claire et nette, il n’y a rien à redire, c’est tout à fait satisfaisant.

Côté suppléments, l’éditeur nous propose, outre la traditionnelle bande-annonce, un entretien avec Pierre Richard, court mais intéressant. Pour la petite histoire, il semble convaincu d’avoir donné à Smaïn son premier rôle au cinéma. Bien sûr, il n’en est rien : l’acteur avait déjà incarné divers personnages dans une douzaine de films avant On peut toujours rêver : les fans des Inconnus se souviennent notamment de son apparition dans Le téléphone sonne toujours deux fois (1985)…

 

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