Test Blu-ray : L’homme orchestre

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L’homme orchestre


France, Italie : 1970
Titre original : –
Réalisateur : Serge Korber
Scénario : Jean Halain, Serge Korber
Acteurs : Louis de Funès, Noëlle Adam, Paul Préboist
Éditeur : Gaumont
Durée : 1h25
Genre : Comédie, Musical
Date de sortie cinéma : 18 septembre 1970
Date de sortie DVD : 30 septembre 2015

 

 

Entrepreneur de spectacles à succès, Evan Evans est le manager d’une troupe de danseuses qu’il mène au doigt et à l’œil. Lorsque, malgré sa vigilance, l’une des jeunes filles quitte le ballet pour se marier, il décide d’enfermer sa troupe dans un pavillon de campagne et soumet tout son petit monde à un régime draconien : peu de nourriture, pas de boisson et surtout pas d’hommes. Mais un jour, Evans trouve un bébé sur son lit…

 

 

Le film

[3,5/5]

Même si Louis de Funès ne parait pas forcément très à son aise en plein feu d’artifices pop Shebam ! Pow ! Blop ! Wizz ! avec cinquante minettes qui dandinent du croupion autour de lui, cela n’empêchera pas L’homme orchestre d’être apprécié pour ce qu’il est : un film unique dans la filmographie de De Funès, qui tentait peut-être de changer tout doucement d’image et de registre en abordant de front un film hyper contemporain (late 60’s à fond les ballons), à contre-courant des images d’Épinal d’une France fantasmée et populiste qui peuplaient habituellement ses comédies.

OVNI non seulement dans la filmo de FuFu mais également dans le cinéma français tout court, L’homme orchestre est donc une sorte de version 60’s, pop et modern jazz d’Ah les belles bacchantes, matinée d’un peu de Tombeur de ces dames de Jerry Lewis, auquel il fait souvent penser ; et si le film de Serge Korber ne brille malheureusement guère par une mécanique huilée à la Gérard Oury, il nous donne tout de même à voir quelques séquences d’anthologie (la pesée des danseuses, la découverte du bébé), rythmées par la musique swing psychédélique d’un François de Roubaix bien inspiré.

Au final, et même s’il s’agit probablement de l’un des films de De Funès les moins appréciés des fans du bonhomme (sans doute pour les raisons évoquées un poil plus haut), L’homme orchestre marque donc par sa douce audace gentiment non-sensique (comme une sorte de version light et bien intentionnée du Chobizenesse de Jean Yanne) et sa volonté farouche de bousculer le cinéma français en proposant une sorte de comédie musicale très ancrée dans la culture pop de l’époque, et en cela forcément très influencée par les émissions de Maritie et Gilbert Carpentier qui battaient leur plein à la télévision. Bref, il se dégage de l’entreprise une sympathie et une chaleur que l’on aurait bien tort de bouder.

 

 

Le Blu-ray

[4,5/5]

Disponible chez Gaumont au sein de la neuvième vague de sa collection « Blu-ray Découverte », L’homme orchestre s’offre donc un lifting HD sur galette Blu-ray, que l’éditeur propose au prix tout doux de 12,99€.

Aussi bien côté image que côté son, le master proposé par l’éditeur est d’excellente tenue ; si les tristes sires et autres puristes ronchonnent souvent à chaque nouvelle livraison de Blu-ray Gaumont, cette neuvième vague risque à priori de mettre tout le monde d’accord : le film est proposé au format 2.35:1 respecté et encodé en 1080p. Le mixage audio est proposé en DTS-HD Master Audio mono d’origine, clair et sans souffle. Conscient des remarques faites par les consommateurs sur les premières vagues, l’éditeur a tenu éloignée la tentation d’avoir recours au réducteur de bruit, le piqué est d’une belle précision, et la gestion des contrastes semble avoir fait l’objet d’une attention toute particulière : l’ensemble est excellent.

Côté suppléments, l’éditeur recycle les suppléments déjà disponibles sur l’édition DVD du film, sortie en 2002, à savoir un commentaire audio ainsi qu’un entretien avec le réalisateur du film Serge Korber, d’une durée d’un peu plus d’un quart d’heure. Honnête et sans langue de bois, Korber y évoque ses craintes à l’idée de réaliser un film avec Louis de Funès, qu’il ne portait pas spécialement dans son cœur avant de le rencontrer. Il y évoque également ses souvenirs de l’acteur, bons ou moins bons. Très intéressant !

 

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