Test Blu-ray : Levy et Goliath

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Levy et Goliath

France : 1987
Titre original : –
Réalisation : Gérard Oury
Scénario : Gérard Oury, Danièle Thompson
Acteurs : Richard Anconina, Michel Boujenah, Souad Amidou
Éditeur : Gaumont
Durée : 1h37
Genre : Comédie
Date de sortie cinéma : 28 janvier 1987
Date de sortie Blu-ray : 20 juin 2018

Moïse Lévy, juif traditionaliste, vient à Paris livrer de la poudre de diamant. À son insu, celle-ci est substituée par de la cocaïne que veut récupérer Goliath. Paniqué, Lévy appelle à son secours son frère Albert, qui a rompu depuis longtemps avec la tradition et qu’il n’a pas revu depuis…

Le film

[3,5/5]

Même s’il s’agit, pour être tout à fait honnête, d’un film aujourd’hui totalement oublié au sein de la carrière de Gérard Oury, Levy et Goliath est tout de même parvenu, à sa sortie dans les salles début 1987, à réunir 2,2 millions de français.

A postériori, on pourrait avoir tendance à rapprocher Levy et Goliath d’un autre film de la carrière de Gérard Oury – c’est d’ailleurs ce que fait Michel Boujenah dans l’entretien disponible dans les bonus de l’édition Blu-ray du film : ainsi, Levy et Goliath serait un descendant des Aventures de Rabbi Jacob (1973), moquant les juifs avec bienveillance et humanisme. En réalité, on pense bien d’avantage que l’idée du film est née du succès au box-office de Black mic-mac (Thomas Gilou, 1986), comédie « communautaire », qui servirait sans doute d’exemple à Oury et sa scénariste Danièle Thompson, même si le film s’inscrivait dans une tradition de « comédie juive » finalement déjà assez vivace en France – on pense par exemple à des films tels que La Baraka (Jean Valère, 1982), Rock ‘n Torah (Marc-André Grynbaum, 1983) ou encore Yiddish Connection (Paul Boujenah, 1986).

Dans l’air du temps, Levy et Goliath y était doublement en 1987, dans le sens où le film recyclait également une image de la France (et plus particulièrement de Paris) en dehors des sentiers battus, dangereuse et peuplée de « loubards ». Bien sûr, on est loin de la noirceur de films tels que La Balance (Bob Swaim, 1982) ou L’Arbalète (Sergio Gobbi, 1984) – ici les loubards sont prétextes à amener le rire, ce sont des bras cassés que l’on rapprochera de ceux peuplant des films de la même époque comme Les frères Pétard (Hervé Palud, 1986), Les Keufs (Josiane Balasko, 1987) ou même dans une certaine mesure Les Ripoux (Claude Zidi, 1984).

L’autre point commun avec les trois films que l’on vient de citer réside dans l’efficacité des ressorts comiques de Levy et Goliath, qui ne se démentent pas plus de trente ans après sa sortie : si certains gags manquent certes un peu de punch, si certaines situations ne sont pas exploitées à fond (telles que celle de la coke livrée chez Renault), le film reste régulièrement drôle, et provoquera encore de nos jours de francs éclats de rire. Les deux acteurs principaux, Richard Anconina et Michel Boujenah, sont parfaitement sympathiques, et l’on s’amusera également à retrouver au cœur de la profusion de personnages du film certains seconds-rôles que l’on adore, comme Gilles Gaston-Dreyfus (alias maître Morissard dans le Centre de visionnage d’Edouard Baer), Isabelle Mergault, Ticky Holgado, Didier Pain, Jean-Claude Brialy bien sûr dans la peau de « Bijou » ou encore le regretté Artus de Penguern dans le rôle d’un junkie testant la poudre de diamant. Sans oublier Roger Hanin bien sûr, qui n’apparaît pas à l’écran mais assure la voix de… Dieu !

Le Blu-ray

[4,5/5]

Disponible chez Gaumont au sein de la vingt-troisième vague de sa collection « Blu-ray Découverte », Levy et Goliath s’offre un lifting Haute Définition sur galette Blu-ray, que l’éditeur propose comme toujours à un prix attractif (moins de 15 euros).

Présenté au format 1.66 respecté, en 1080p, Levy et Goliath bénéficie, comme les autres titres de cette riche et belle collection, d’un bain de jouvence salvateur. Le piqué est d’une étonnante précision, les couleurs sont éclatantes et naturelles, les contrastes sont soignés et le grain argentique a été scrupuleusement préservé : le transfert est irréprochable et permettra aux cinéphiles de (re)découvrir le film dans les meilleures conditions possibles. Côté son, la galette nous propose un mixage DTS-HD Master Audio 2.0 mono d’origine au rendu net, équilibré, précis et d’une étonnante stabilité, même durant les scènes où plusieurs personnes s’expriment en même temps. Du très beau travail !

Du côté des bonus, Gaumont nous propose de nous plonger dans un entretien avec Michel Boujenah, enregistré en mars 2018 (20 minutes environ, inédit). L’acteur / réalisateur s’y remémore son amitié avec Gérard Oury ainsi que le tournage du film, riche en fous rires. Il termine en évoquant sa propre carrière de cinéaste, et le temps qui lui est nécessaire entre chaque projet – il regrette à demi-mots de ne pas encore avoir trouvé le directeur photo capable de retranscrire à l’écran les images qu’il a dans la tête, et déclare ne pas encore avoir tourné le « film de sa vie », qui lui corresponde tout à fait. Très sincère et intéressant !

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