Test Blu-ray : La Nuit de la comète

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La Nuit de la comète

États-Unis : 1984
Titre original : Night of the Comet
Réalisation : Thom Eberhardt
Scénario : Thom Eberhardt
Acteurs : Catherine Mary Stewart, Kelli Maroney, Robert Beltran
Éditeur : Rimini Éditions
Durée : 1h35
Genre : Fantastique
Date de sortie DVD/BR : 29 février 2024

À la suite du passage d’une comète, l’Humanité est en grande partie décimée. Regina et sa jeune sœur Samantha font partie des rares survivants. Elles trouvent refuge dans le studio d’une radio locale, qui continue d’émettre. Elles y rencontrent un autre survivant, Hector. Dans un monde désormais sans règles, les deux sœurs décident d’aller refaire leur garde-robe dans les centres commerciaux. Mais certains survivants, en partie irradiés, ont été transformés en zombies…

Le film

[4/5]

En France, on connaît surtout Thom Eberhardt pour l’excellent Élémentaire, mon cher… Lock Holmes, qui fut le premier film du cinéaste à avoir été distribué dans les salles, au début de l’année 1990. Ceux qui s’étaient alors penché sur sa filmographie avaient pu découvrir qu’il avait tourné deux autres comédies à la fin des années 80, à savoir The Night Before – Mémoires d’une nuit de galère (1988), une comédie adolescente qui mettait en scène un tout jeune Keanu Reeves, et Cours d’anatomie (1989), avec un tout aussi jeune Matthew Modine dans la peau d’un étudiant en médecine.

Cependant, les cinéphiles qui aimaient arpenter les allées les plus interlopes des vidéo-clubs de la deuxième moitié des années 80 avaient déjà probablement noté le nom de Thom Eberhardt pour deux autres films : L’unique survivante, sorti aux États-Unis en 1983, que l’on avait pu découvrir en VHS en 1987 chez Gaumont Columbia RCA Vidéo, et La Nuit de la comète, sorti en 1984 outre-Atlantique, et disponible en VHS chez CBS Fox à partir de 1986. Très peu connus de notre côté du globe, ces deux films fantastiques s’avèrent cependant de véritables petits trésors, d’étranges bulles temporelles ayant la particularité assez paradoxale d’être à la fois profondément ancrés dans leur époque et presque intemporels.

C’est à Rimini Éditions que l’on doit aujourd’hui la redécouverte de La Nuit de la comète. Dans ce film écrit et réalisé par Thom Eberhardt, une comète frôle donc la Terre, et les conséquences ne se font pas attendre : la majorité des humains sont transformés en poussière. Pour ne rien gâcher, les rares survivants devront faire face à une poignée de zombies, et formeront rapidement de petits groupes pour se protéger les uns les autres. Au-delà de l’aspect science-fiction, il y a donc un peu de L’Aube rouge là-dedans, et pas mal de dérision, les deux héroïnes étant présentées comme des « Valley Girls » typiques, oisives et écervelées : la première, Regina (Catherine Mary Stewart), est obsédée par le fait d’obtenir les « High Scores » sur la borne d’arcade du cinéma local, et sa jeune sœur Samantha (Kelli Maroney) ne quittera pas sa tenue de pom-pom girl de tout le métrage.

Avec La Nuit de la comète, Thom Eberhardt nous proposait donc, non sans une certaine ironie, de prendre le pouls de l’Amérique de Reagan tout en rendant hommage au classique de Richard Matheson « Je suis une légende ». Et une chose est certaine, c’est que le film de Thom Eberhardt fait preuve d’imagination et affiche un énorme potentiel de folie, avec des zombies venus de nulle-part, une pom-pom girl en détresse, des fringues so 80’s, une photo superbe, une borne d’arcade, une base militaire secrète et bien sûr des seconds-rôles formidables. L’humour et la décontraction de l’ensemble tendent par ailleurs à le rendre assez irrésistible !

La Nuit de la comète est vaguement divisé en deux parties, assez différentes l’une de l’autre. Le premier acte, qui se concentre sur la mise en place de l’univers post-nuke proposé par le film, laisse la part belle à l’atmosphère, et développe sans doute un côté plus horrifique que ne le prendra le récit par la suite. Los Angeles nous est présenté comme une ville morte, plus mélancolique que véritablement dangereuse, et la photo d’Arthur Albert fait indéniablement le boulot, avec ses ciels orange et ses teintes ocre / rouge qui donnent une impression de désert. La deuxième partie est assez radicalement différente : l’humour y est beaucoup plus présent, et l’élément d’horreur disparaît presque complètement avec l’apparition du groupe de scientifiques, et notamment du personnage incarné à l’écran par Mary Woronov (Eating Raoul).

Bien sûr, les limites budgétaires avec lesquelles a dû composer Thom Eberhardt sont évidentes, mais La Nuit de la comète n’en souffre jamais réellement. Le film est bien découpé, remarquablement monté, utilise des codes couleurs simples et efficaces (vives pour les deux héroïnes, dans les tons gris/bleu pour les scientifiques) et l’évolution narrative du film, rythmée par les sublimes plans panoramiques des quartiers désolés de Los Angeles, s’avère tout à fait cohérente. Les acteurs sont par ailleurs tout à fait sympathiques. Si différentes soient-elles, il y a une bonne alchimie à l’écran entre Catherine Mary Stewart et Kelli Maroney, et le script est suffisamment malin pour les rendre attachantes. Robert Beltran et Mary Woronov se retrouvent à l’écran deux ans après Eating Raoul de Paul Bartel, et dans le rôle du méchant scientifique, on reconnaitra l’excellent Geoffrey Lewis. Pour terminer, on notera que les amateurs de musique 80’s seront à la fête tout au long du film : la bande originale de La Nuit de la comète nous propose en effet pas mal de titres qui sont devenus de véritables classiques avec le temps, tels que – entre autres – « Girls just want to have Fun » de Cyndi Lauper, « Unbelievable » de Revolver, « Hard Act to Follow » de Diana De Witt ou encore « Let my Fingers do the Talking » de Stallion.

Le Blu-ray

[4/5]

Jusqu’ici totalement inédit en France en DVD et Blu-ray, La Nuit de la comète débarque donc aujourd’hui sur ces deux formats, sous les couleurs de Rimini Éditions, et au sein de sa fameuse collection « Angoisse ». Comme toujours, le film de Thom Eberhardt nous sera proposé dans un packaging très classe (un joli Digipack trois volets surmonté d’un fourreau), et le Combo Blu-ray + DVD nous arrive accompagné d’un livret de 24 pages signé Marc Toullec, qui reviendra sur l’histoire du film, de sa conception jusqu’au succès dans les salles américaines.

Côté Blu-ray, le rendu Haute-Définition est tout à fait solide et satisfaisant : le grain cinéma a été préservé avec soin, le piqué est d’une belle précision, la définition est sans accroc, les couleurs en envoient plein les mirettes des spectateurs et les noirs s’avèrent aussi denses que profonds. Du très beau travail ! Côté son, le film est proposé en VF d’origine et VO dans des mixages DYS-HD Master Audio 2.0 mono d’origine parfaitement propres et stables. En deux mots comme en cent, ce Blu-ray de La Nuit de la comète fait le boulot technique sans le moindre problème : on tire notre chapeau à l’éditeur. Pas de bonus vidéo, mais le livret de Marc Toullec (astucieusement intitulé « Deux sœurs et la fin du monde ») vous révélera tous les secrets du film !

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