Holy Shit !
Allemagne : 2022
Titre original : Ach du Scheisse !
Réalisation : Lukas Rinker
Scénario : Lukas Rinker
Acteurs : Gedeon Burkhard, Micaela Schäfer, Olga von Luckwald
Éditeur : ESC Éditions
Durée : 1h27
Genre : Comédie, Action
Date de sortie DVD/BR : 10 mai 2023
Frank, un architecte, se réveille coincé dans des toilettes de chantier, le bras empalé. Ce n’est pas la situation la plus agréable du monde, mais le pire reste à venir : il ne lui reste qu’une heure pour réussir à s’échapper, avant que tout le reste du chantier ne soit démoli. La course contre la montre commence…
Le film
[3,5/5]
Qui n’a jamais été enfermé dans des toilettes de chantier ignore probablement la tension générée par cette véritable tragédie des temps modernes. Comble de l’horreur, imaginez en plus que les sanisettes aient été renversées, et qu’une tige de construction vous traverse le bras, vous empêchant de vous mouvoir correctement… Tel est le point de départ de Holy Shit, le film de genre allemand gentiment hystérique qui débarque ce mois-ci en DVD et Blu-ray sous les couleurs d’ESC Éditions.
Les premières minutes de Holy Shit rappelleront probablement aux amateurs de littérature populaire une nouvelle de Stephen King intitulée « Un très petit coin », et disponible dans le recueil intitulé « Juste avant le crépuscule » (Albin Michel, 2010). Pour autant, le déroulement du récit imaginé par Lukas Rinker pour son premier film prendra rapidement ses distances avec l’histoire de Stephen King. Tout comme son titre, la scène d’introduction de Holy Shit annonce déjà clairement la couleur avec une scène de strip-tease totalement gratuite et d’un goût plutôt douteux, qui servira finalement à introduire le personnage de Frank (Thomas Niehaus), coincé dans ces fameuses chiottes, et à nous présenter ses premières tentatives afin de joindre les secours.
Bien évidemment, Holy Shit flirte souvent avec le trash, un choix délibéré de la part du scénariste / réalisateur Lukas Rinker, et qui porte globalement plutôt ses fruits sur la durée. Cependant, le film ne s’imposera pas non plus comme un véritable festival de mauvais goût, ni comme un délire potache destiné à repousser les limites du scato à l’écran : on est en effet plutôt loin d’un film tel que The Sadness et de ses dérives extrêmes. Vous vous attendiez à un déferlement de merde en mode South Park live ? Monumentale erreur, et assez paradoxalement – étant donné le point de départ du film – on n’aura finalement pas tellement de rebondissements directement liés aux matières fécales se trouvant à quelques centimètres de notre héros. Et on aura finalement ici moins de séquences de « caca » que dans American Pie 3, Salo ou les 120 jours de Sodome ou encore Headhunters, qui en l’espace d’une seule – et géniale – séquence de chiotte parvenait à davantage nous filer la gerbe que Holy Shit en une heure et demie.
L’humour est d’ailleurs étrangement assez peu présent au cœur de Holy Shit : même si certains plans volontairement excessifs feront assurément sourire le spectateur, le film tente grosso merdo (hum) de se maintenir sur des rails relativement premier degré durant une bonne partie de son récit, et on assistera ici davantage à une espèce d’escape game décalé et exigu qu’à un gros délire régressif, et ce d’autant plus que Lukas Rinker parvient à tirer le meilleur parti de son cadre limité malgré une poignée d’incohérences patentes. Dans le rôle principal, Thomas Niehaus tient une bonne partie de la réussite de Holy Shit sur ses épaules, et transmettra parfaitement au spectateur son sentiment d’enfermement ainsi que celui d’être au bout du rouleau (hum). A ses côtés, on trouvera Gedeon Burkhard (Inglourious Basterds) dans le rôle de Horst, promoteur véreux et candidat aux élections, Friederike Kempter (Pandorum) dans la peau d’une amoureuse des chouettes – meilleur gag du film – et Olga von Luckwald dans le rôle de Marie, la petite amie de Frank.
Le Blu-ray
[4/5]
Holy Shit vient donc de sortir en Blu-ray chez ESC Éditions, et à cette occasion, l’éditeur nous offre une galette techniquement solide et efficace. L’image est d’une belle précision, les couleurs en envoient plein les mirettes, et les contrastes sont d’une solidité à toute épreuve. La définition est purement et simplement irréprochable, le piqué d’une précision étonnante… Un sans-faute, si l’on excepte un encodage en 1080i (25 images / seconde) qui réduira la durée du film de 1h30 dans les salles allemandes à 1h27 dans notre salon. Du côté des pistes son, c’est du très beau travail également, puisque VF et VO allemande sont toutes deux encodées en DTS-HD Master Audio 5.1 : dynamiques, immersives, dispensant leur quota d’effets atmosphériques extrêmement efficaces. Pas de suppléments.
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