Critique : Sublime

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Sublime

Argentine : 2021
Titre original : –
Réalisation :
Scénario : Mariano Biasin
Interprètes : Martin Miller, Teo Inama Chiabrando, Azul Mazzeo
Distribution : Outplay Films
Durée : 1h40
Genre : Drame, Romance
Date de sortie : 17 mai 2023

3.5/5

Synopsis : Manuel, 16 ans, est un adolescent comme les autres. Dans sa petite ville côtière d’Argentine, il traîne avec ses amis et sa petite-amie, va à la plage, et joue de la basse dans un groupe de rock. Une routine parfaite pour un garçon de son âge. Mais sa vie se complique lorsqu’il commence à ressentir quelque chose de spécial pour son meilleur ami Felipe.

Manuel, 16 ans, habite chez ses parents à Villa Gesell, une station balnéaire argentine, à 300 kilomètres au sud de Buenos-Aires. Il partage sa vie entre le lycée, les moments en famille, ceux passés avec ses copains et ses copines et les répétitions du groupe de rock dont il est le bassiste. Ses parents se disputent souvent mais ils lui laissent une très grande liberté. Depuis son plus jeune âge, son meilleur ami s’appelle Felipe et il est le guitariste du groupe. Ensemble ils composent des chansons, ensemble ils se rendent dans un van abandonné en pleine nature par le père de Felipe afin de le transformer en une confortable garçonnière avec l’espoir de pouvoir y entrainer des filles de leur lycée. Tout bien considéré, la vie est belle pour Manu ! Vraiment ? Pourquoi donc semble-t-il soulagé lorsque Azul, sa petite amie du moment, lui dit qu’elle n’est pas prête alors qu’elle et lui sont allongé.e.s dans le van ? Pourquoi donc montre-t-il une telle émotion lorsque le « jeu de scène » du groupe l’amène à se rapprocher de Felipe, guitare basse contre guitare électrique, têtes se rapprochant ? En fait, Manu est en train de s’apercevoir qu’il est attiré par Felipe et il le vit mal. Non par peur du qu’en-dira-t-on, son environnement semblant être très tolérant en la matière, mais par peur de son propre sentiment et par peur d’être rejeté par l’objet de ce sentiment !

Les films sur la naissance d’un sentiment amoureux pour un autre garçon chez un adolescent, ou pour une autre fille chez une adolescente, ce n’est pas cela qui manque depuis plusieurs années. Le plus souvent, cela se passe dans un environnement hostile à ce sentiment, que ce soit de la part de la société elle-même, ou bien des parents ou des ami.e.s. Souvent aussi, la réalisation de ces films s’avère complaisante et on a trop souvent l’impression que la réalisatrice ou le réalisateur a cherché avant tout à se faire plaisir en montrant plus que nécessaire des étreintes de corps aussi juvéniles que dénudés. Rien de tout cela dans Sublime ! Pas de dramatisation due à l’environnement, beaucoup de pudeur dans la peinture d’une longue amitié qui, chez l’un des protagonistes, est en train, à son corps défendant, de se transformer en sentiment amoureux. Les jeunes interprètes sélectionnés par le réalisateur sont d’une grande fraicheur, ce qui rend leur prestation très crédible, en particulier dans leurs rôles de musiciens. Martin Miller, l’interprète de Manuel, s’avère très émouvant dans sa façon de jouer le trouble qui l’habite.

Premier long métrage de l’argentin Mariano Biasin, un réalisateur qui a beaucoup travaillé comme assistant-réalisateur et avait déjà 4 court métrages très remarqués à son actif, film présenté dans la sélection « Génération » de la Berlinade 2022, Sublime ne manque donc pas de qualités, mais il souffre également de quelques défauts, le principal étant la trop grande importance donnée aux répétitions du petit groupe de rock dont Manu et Felipe font partie : musicien et membre fondateur du groupe argentin La suma de las Partes, Mariano Biasin a pensé à juste titre que la musique pouvait servir de fil conducteur à son récit et de tuteur à Manuel dans l’évolution de son sentiment, mais force est de reconnaître qu’il a un peu trop forcé sur le volet musical de son film.


Conclusion

Premier long métrage d’un réalisateur qui s’est construit en étant assistant-réalisateur dans une trentaine de films, Sublime, malgré quelques défauts, s’avère très prometteur et Mariano Biasin vient grossir l’impressionnant cohorte de réalisateurs et de réalisatrices argentin.e.s dont on attend le prochain film avec une certaine impatience.

1 COMMENTAIRE

  1. Salut Jean-Jacques,
    Je te passe un bonjour; Je pense que tu es ici (Cannes) en ce moment et que tu profites totalement de ce mélange formidable d’anciens et de nouveaux acteurs! Je les fréquente via la télé ! Moi, j’évite de sortir de Mougins surtout que la plupart de mes amis sont comme moi: Pas Fan de la foule autour du tapis rouge.
    Veloma comme on dit à Mada…

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