Test Blu-ray : Boss Level

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Boss Level

États-Unis : 2021
Titre original : –
Réalisation : Joe Carnahan
Scénario : Chris Borey, Eddie Borey, Joe Carnahan
Acteurs : Frank Grillo, Mel Gibson, Naomi Watts
Éditeur : Metropolitan Vidéo
Durée : 1h41
Genre : Comédie, Action, Science-Fiction
Date de sortie DVD/BR : 6 mars 2021

Piégé dans une boucle temporelle qui répète à l’infini sa mise à mort, l’ancien agent des forces spéciales Roy Pulver découvre des indices sur un projet gouvernemental secret qui pourrait dévoiler le mystère sur le piège infernal dont il est l’otage. Dans une course contre la montre, Pulver doit traquer le colonel Ventor, le puissant chef du programme gouvernemental, tout en devançant des assassins impitoyables déterminés à le supprimer…

Le film

[4/5]

Les dix dernières années ne furent probablement pas, professionnellement parlant, des plus gratifiantes pour Joe Carnahan. En effet, depuis le chef d’œuvre absolu Le territoire des loups en 2011, on n’avait vu le réalisateur de Narc aux commandes d’un film qu’à une seule reprise, avec le très méconnu Stretch (2014), sorti chez nous directement en vidéo dans l’indifférence la plus totale.

Si sa mise à l’écart progressive s’est probablement faite à la suite d’un malheureux enchaînement de projets non réalisés, comment expliquer qu’un metteur en scène nous ayant offert un film tels que Mi$e à prix en 2006 n’ait pas persévéré dans la voie du polar déjanté ? Avec Boss Level, Joe Caranahan revient au cartoon live violent et décomplexé, s’inscrivant dans la droite lignée du diptyque Hyper tension ou de Shoot’em up.

Influencé par le jeu vidéo old school de type Beat’em up à la Double Dragon ou Streets of rage, Boss Level met en scène Frank Grillo, coincé dans une boucle temporelle et condamné à mourir encore et encore sous les balles, les lames, explosifs et autres instruments contondants d’une bande de tueurs à gages hauts en couleurs lui collant aux basques pour des raisons inconnues.

Le thème de la boucle temporelle, popularisé par Un jour sans fin (qui est d’ailleurs clairement cité dans le making of du film, Mel Gibson considérant le film d’Harold Ramis comme un chef d’œuvre), a d’ailleurs le vent en poupe ces dernières années : de la saga Happy Birthdead à Palm Springs en passant par Tenet, 2:22 ou Edge of tomorrow, nombreux sont les cinéastes à s’être lancés dans l’Art de la répétition ad nauseam.

Devant la caméra de Joe Carnahan, le résultat tient évidemment du déluge de violence en mode Cool attitude, du fun post-Tarantino mettant en parallèle le concept de boucle temporelle et le cycle de vie et de mort sans cesse répété d’un personnage de jeu vidéo.

Néanmoins, la différence la plus remarquable entre Boss Level et un film tel que, par exemple Edge of tomorrow, c’est son côté ouvertement « conscient », brisant le quatrième mur, le héros du film nous affirmant en voix off, et dès le début du film, que sa situation s’apparente à être coincé dans un jeu vidéo.

Cependant, et comme dans le film de Doug Liman, pour avancer dans l’intrigue de Boss Level, au fur et à mesure qu’il perd des vies, le personnage incarné par Frank Grillo devra entreprendre un véritable travail de « rédemption », le plus important dans son cas étant, dans un premier temps, d’apprendre à être père, pour ensuite seulement se soucier de sauver le monde.

Si le potentiel comique de Boss Level est bien exploité, avec de nombreux gags qui fonctionnent bien (« I am Guan Yin… and Guan Yin has done this »), le film délaisse en revanche volontiers les aspects les plus mystérieux du scénario (l’utilité du bouquin sur l’histoire d’Isis et Osiris reste par exemple assez floue), les sacrifiant sur l’autel du ride 100% fun.

Mais si Carnahan s’intéresse peu à l’aspect purement science-fictionnel de son film, il n’en délaissera cependant pas l’émotion, avec une sous-intrigue réussie réunissant le personnage de Grillo et son fils de 11 ans, d’ailleurs interprété par le vrai fils de l’acteur, Rio Grillo.

Quinze ans après Mi$e à prix, on retrouvera donc ici Joe Carnahan au sommet de son Art, mettant en scène une galerie de personnages complètement tarés avec une empathie les rendant vraiment attachants, et le faisant avec un style formel dynamique et maîtrisé. Explosions, décapitations, poursuites en voiture, combats à l’épée – l’action ne manque d’idées et s’avère par moments assez jouissive dans son inventivité.

Du côté des acteurs, si c’est le complice de Joe Carnahan Frank Grillo qui, clairement, sera à l’honneur dans Boss Level, la présence de Mel Gibson en guise de « boss final » s’avère assez savoureuse : le film offre en effet à l’acteur une série de dialogues assez formidables, notamment bien sûr une histoire en forme de monologue lui permettant de prouver plus que jamais son charisme bestial.

Frank Grillo et Mel Gibson contribuent donc en partie au plaisir ressenti devant Boss Level, mais l’énergie déployée par Carnahan derrière la caméra et la malice déployée autour de la thématique de la boucle temporelle auraient presque suffi à donner envie au spectateur l’envie de revoir le film. Encore et encore. Et encore et encore. Et encore et encore. Et encore…

Le Blu-ray

[4/5]

Côté Haute-Définition, Metropolitan Vidéo a, comme à son habitude, vraiment soigné sa copie avec ce Blu-ray de Boss Level. Le master du film est propre, les couleurs sont denses, les noirs profonds et le piqué affiche une belle précision – un superbe boulot technique !

Niveau son, les deux mixages en DTS-HD Master Audio 5.1 (VF/VO) imposent un dynamisme littéralement tonitruant, dont le spectateur profitera surtout durant les (nombreuses) scènes d’action et les scènes en extérieur, qui proposent de multiples détails sonores « d’ambiance », parfaitement rendus et spatialisés. Un Blu-ray de démo assurément !

Côté suppléments, Metropolitan ajoute à ce boulot technique impeccable une poignée de bandes-annonces de films disponibles chez l’éditeur.

Mais ce n’est pas tout, puisqu’on pourra également trouver un making of (9 minutes) assez court mais relativement complet, donnant la parole à Joe Carnahan, Mel Gibson, Frank Grillo ou encore Will Sasso. Joe Carnahan y reviendra notamment sur les modifications apportées par ses soins au scénario de Chris et Eddie Borey, portant essentiellement sur la relation père / fils mise en scène par le film.

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