Test Blu-ray 4K Ultra HD : Casper

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Casper

États-Unis : 1995
Titre original : –
Réalisation : Brad Silberling
Scénario : Sherri Stoner, Deanna Oliver
Acteurs : Christina Ricci, Bill Pullman, Malachi Pearson
Éditeur : Universal Pictures
Durée : 1h40
Genre : Fantastique
Date de sortie cinéma : 4 octobre 1995
Date de sortie BR/4K : 13 août 2025

Le Docteur James Harvey, « thérapeute des fantômes », et sa fille Kat parviennent au vieux Manoir Whipstaff. Son acariâtre propriétaire, Carrigan Crittendon, a embauché le docteur Harvey pour exorciser sa demeure des apparitions d’un jeune fantôme amical mais solitaire nommé Casper. Ce jeune fantôme cherche juste un ami. Si les plans marchent, Carrigan Crittendon et Dibs, son associé, pourront mettre la main sur le fabuleux trésor du manoir. En attendant, Casper et Kat deviennent inséparables, mais Teigneux, Crado et Bouffi, les trois oncles de Casper, ne toléreront pas de « vivants » dans leur maison…

Le film

[3,5/5]

Pour bien des cinéphiles ayant aujourd’hui entre quarante et cinquante ans, le seul « Casper » à avoir durablement marqué les esprits durant l’année 1995 n’était pas le gentil petit fantôme du film de Brad Silberling, mais le personnage incarné à l’écran par Justin Pierce dans le fameux Kids de Larry Clark. Ce sentiment, fortement partagé par une large frange de cinéphages nés au début des années 80, avait d’ailleurs été traduit en chanson par Orelsan, qui dans son morceau « La Quête » rappait « j’ai quinze ans j’regarde Kids en boucle, j’traîne avec des gars comme Casper ». De ce fait, on peut avancer sans trop avoir peur de se tromper qu’une large partie des 40/50 ans avait probablement jusqu’ici rejeté dédaigneusement le film de Brad Silberling, et que sa sortie au format Blu-ray 4K Ultra HD pourra éventuellement représenter l’heure de la réconciliation / réhabilitation pour Casper.

La réhabilitation est d’autant plus simple que Casper s’avère l’exemple-type du film familial réussi, adapté à tous les âges : l’histoire est globalement plutôt solide, les acteurs sont bons et les effets visuels ont bien vieilli. Tiré des dessins animés « Casper le gentil fantôme », créés en 1945 par Joe Oriolo et Seymour Reit, le film de Brad Silberling, qui bénéficiait à la production du soutien de Steven Spielberg, est assez typique du cinéma populaire à gros budget des années 90. Comme toujours à l’époque, l’intrigue est certes un peu gnan-gnan, mais Casper parvient toujours à trouver un juste équilibre, en se montrant suffisamment ludique dans ses scènes de fantômes pour ne pas effrayer le jeune public, mais sans jamais verser dans les excès de loufoquerie susceptibles d’étouffer la tendresse sous-jacente du récit.

Casper fonctionne donc bien, grâce à un récit simple et bienveillant, sans excès dans les interactions entre les personnages (que cela soit entre le père et la fille mais également entre les différents adolescents), et qui articule sa narration autour de héros qui évitent globalement le manichéisme primaire. Le rythme est bien tenu, l’atmosphère est bien rendue, et la musique de James Horner est très réussie. Mais au-delà de ses effets spéciaux, de son Production Design remarquable et de sa tonalité familiale des plus agréables, là où Casper marque le plus de points, c’est dans son humour ultra-référentiel, et dans les multiples clins d’yeux qu’il adresse au spectateur.

Outre les références faites à des films tels que Le Magicien d’Oz, Apocalypse Now ou Cat Ballou, on aura également le droit à des apparitions très amusantes tout au long du film. Aux côtés de Christina Ricci, Bill Pullman, Cathy Moriarty et Eric Idle, on pour apercevoir, le temps d’une courte séquence, Dan Aykroyd reprendre son rôle de S.O.S fantômes, mais également Clint Eastwood, Mel Gibson ou le fameux « Crypt Keeper » des Contes de la Crypte. Les amateurs de comédie US pourront également reconnaître Rodney Dangerfield et Don Novello, qui incarne à l’écran le rôle du père Guido Sarducci, un personnage bien connu des habitués du Saturday Night Live. Par ailleurs, les plus observateurs pourront reconnaître, dans la peau du Casper de chair et de sang, le jeune Devon Sawa, futur héros de Destination finale et La Main qui tue, et que l’on avait récemment revu dans la série TV Chucky.

Le Blu-ray 4K Ultra HD

[4,5/5]

C’est donc Universal Pictures qui vient d’avoir l’excellente idée d’upgrader Casper au format Blu-ray 4K Ultra HD, afin de fêter comme il se doit les trente ans du film. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que le résultat comble toutes nos attentes : le master est d’une belle précision, et on ne pourra que se féliciter du fait que la patine argentique et la granulation d’origine du film aient été préservées. En deux mots, l’image est très belle et satisfaisante, le piqué d’une belle précision, et les couleurs sont fidèles à la photo du film signée par le légendaire Dean Cundey – l’ensemble est encore rehaussé par la technologie HDR10, qui booste les contrastes et les couleurs de façon absolument bluffante. Côté son, la VO bénéficie d’un mixage Dolby Atmos nous proposant un spectacle acoustique aux dimensions tout simplement extraordinaires : l’immersion est optimale pour le spectateur, la spatialisation joue la carte de l’ambiance, de l’efficacité et de la finesse : une pure démo acoustique. De son côté, la VF ne bénéficie « que » d’un mixage DTS 5.1, solide et proposant également une bonne immersion au cœur du film, et durant les scènes de dialogues, les voix sont claires et intelligibles et respectent parfaitement le rendu acoustique d’origine.

Rayon bonus, on commencera avec le commentaire audio du réalisateur Brad Silberling (VOST). Il y reviendra sur les nombreux défis techniques que représentait Casper à l’époque (il s’agissait en effet du tout premier film ayant pour héros un personnage en images de synthèse). Il évoquera également pêle-mêle la confiance que lui a accordé Steven Spielberg, le budget du film, les effets spéciaux, le casting, le tournage de différentes scènes, les lieux de tournage, la scène finale durant laquelle les acteurs dansaient sur l’air de « Give it away » des Red Hot Chili Peppers, etc. Accessible et sans temps mort, ce commentaire est un véritable plaisir. On trouvera ensuite un intéressant making of (47 minutes), qui reviendra sur tous les aspects de la production du film, et qui le fera avec un certain humour, puisqu’on y considérera que Casper le petit fantôme est réellement un acteur du film, possédant sa propre loge et sujet aux caprices de star. On y évoquera par ailleurs le cartoon d’origine, son indispensable modernisation et l’adaptation du film aux années 90, l’arrivée de Brad Silberling sur le projet, le casting physique et vocal, la direction artistique de l’ensemble, les effets numériques, la création des personnages en images de synthèse, la musique de James Horner, etc. Le tout est entrecoupé d’images volées sur le tournage et de nombreux entretiens avec l’équipe, et notamment avec Steven Spielberg.

On continuera ensuite avec une scène coupée non finalisée (3 minutes). Pensée pour être une scène musicale ayant pour sujet la psychanalyse, elle aurait du mettre en scène Bill Pullman et les trois « méchants » fantômes de Casper, Teigneux, Crado et Bouffi. Elle fut coupée pour des raisons de budget, et dans l’état, elle nous donne à voir Bill Pullman danser avec des amis imaginaires, mais s’avère très amusante. Cette scène est disponible avec une introduction et un commentaire optionnel de Brad Silberling. On terminera avec sept dessins animés de Casper the Friendly Ghost, en Haute-Définition et VOST. Réalisés entre 1950 et 1956, ils durent tous entre 7 et 8 minutes, pour environ une heure de plaisir animé un peu désuet. On notera par ailleurs que le Blu-ray 4K Ultra HD de Casper édité par Universal Pictures nous est proposé dans un superbe SteelBook aux couleurs du film.

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