Grand ou petit écran : ce n’est pas la taille qui compte

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Grand ou petit écran : ce n’est pas la taille qui compte

Grand ou petit écran : ce n’est pas la taille qui compte

Kate Winslet, Dustin Hoffman, Glenn Close, ces noms jadis associés au grand écran font aujourd’hui les beaux jours des séries télé. Impensable il y a encore quelques années, la tendance est pourtant là : le cinéma n’a désormais plus aucune vergogne à s’accointer avec le monde de la télé. Mieux, il prête volontairement ses stars pour notre plus grand bonheur.

Le mouvement est arrivé doucement mais sûrement. Avec la montée en puissance des chaînes du câble comme Showtime, HBO ou FX, ce sont des scripts, des concepts plus audacieux qui ont vu le jour. Comparables à des intrigues cinématographiques, les séries télé peuvent désormais se targuer d’attirer sans grand effort des grands noms du cinéma.

À l’origine : le câble

Pendant longtemps, les séries télés étaient considérées comme le parent pauvre du cinéma. Des scénarios proprets, des dialogues épurés, tout était calibré pour que rien ne dépasse. La faute aux réseaux nationaux redoutant le courroux -et les sentences– du CSA américain. Puis sont arrivés Sex and the City et Six Feet Under sur HBO. Des séries irrévérencieuses qui n’auraient pas eu leur place sur une chaîne nationale. Le succès est au rendez-vous, la brèche ouverte. Suivent The Sopranos, Dexter… Le buzz créé par ces séries est la publicité idéale pour ces chaînes du câble payantes dont le but est d’attirer des abonnés. Parallèlement à cette montée en audace sur le petit écran, un phénomène d’homogénéisation cinématographique s’est petit à petit fait ressentir. Une recette fonctionne -les vampires, les sorciers ou les super-héros- et c’est une multitude de films dans la même veine-mais-pas-tout-à-fait qui voient le jour. Ces productions formatées –quoique pour certaines efficaces- laissent peu de rôles intéressants pour des acteurs chevronnés recherchant un éclectisme certain. Aussi, il n’est pas rare de voir des noms ayant jadis « fait » le cinéma connaîtrent de longues périodes d’inactivités. Fort heureusement les séries télé sont là.

Au royaume des séries télé, les acteurs ciné sont rois

Glenn Close a été l’une des pionnières dans ce passage du grand au petit écran. Après un rôle marquant de capitaine dans The Shield qui lui a valu une nomination aux Emmy Awards en 2005, l’interprète effrayante d’Alex Forrester dans Liaison Fatale prend les rennes de Damages. Sa prestation de Patty Hewes, avocate brillante, manipulatrice et impitoyable redonne un nouvel essor à la carrière de l’actrice qui depuis les 101 dalmatiens était au point mort. Bien lui en a pris puisque sa prestation a été récompensée par deux Emmy Awards et un Golden Globe et lui a permis de revenir sur le devant de la scène notamment avec sa nomination aux Oscars pour le film Albert Nobbs.

Dustin Hoffman est ici dans le même cas. Loin de sa performance dans Rain Man, l’acteur n’a dernièrement pas trouvé de rôle à la mesure de son talent. On le retrouve aujourd’hui sous les traits du personnage principal de Luck, Ace Bernstein. La série, à peine à son cinquième épisode, est encore trop jeune pour mesurer l’impact qu’elle aura sur la carrière de l’acteur mais sa présence au générique suscite déjà une publicité qu’il n’avait pas eue depuis bien longtemps. Fait intéressant, le pilote de la série est signé Michael Mann, réalisateurs de films tels que Heat, Public Enemies et Ali.

Dustin Hoffman dans Luck

Retour aux sources ou expérience nouvelle, le succès est le même

Claires Danes a d’abord connu le succès à la télévision dans la série Angela, 15 ans. Grâce à sa prestation d’adolescente complexe et sensible, elle obtient un premier Golden Globe en 1995. S’en suivent des rôles plus ou moins marquants (Juliet aux côté de Leonardo Dicaprio) et une filmographie finalement peu caractéristique de son talent. Après son rôle dans Stardust, le mystère de l’étoile, elle ne travaille pas pendant presque deux ans. Son retour s’effectuera par le medium qui l’a célébrée, le premier : la télé. Avec un personnage incroyable, enfin à la mesure de ce qu’elle peut faire, celui de Temple Grandin, une jeune femme autiste qui lui permettra de décrocher un Emmy Award et un Golden Globe. La voie du succès est ouverte et l’actrice ne compte pas s’en éloigner. Elle continue son parcours télévisuel parfait en choisissant d’incarner l’un des rôles principaux de la série Homeland. Et son incarnation grandiose d’agent de la CIA bipolaire lui a déjà valu un Golden Globe.  

Enfin, pour d’autres acteurs en pleine ascension, la télé est un support artistique tout aussi légitime qu’une œuvre cinématographique. Le premier rôle que Kate Winslet a incarné après l’obtention de son oscar en 2009 a été le personnage éponyme de la mini-série Mildred Pierce. Sa performance époustouflante de mère divorcée lui a permis d’obtenir à nouveau de prestigieuses récompenses : un Emmy Award et un Golden Globe.

Espérons que l’avenir apportera d’autres acteurs de cet acabit sur nos petits écrans !

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