Test Blu-ray : Comme des garçons
Sorti dans 230 salles en France le même jour qu'Avengers : Infinity war, le rouleau-compresseur aux cinq millions d'entrées, Comme des garçons n'a certainement pas eu la carrière qu'il méritait dans les salles obscures. Réponse française et « footballistique » à ce que représentait Battle of the sexes pour le tennis aux États-Unis, le film de Julien Hallard dresse, sur le mode du feel good movie décalé, une reconstitution toute personnelle des débuts du football féminin dans l'hexagone à l'orée des années 70.
Test Blu-ray : Comme des rois
Le registre dramatique sied décidément bien à Kad Merad, parfait en bonimenteur usé à qui il reste un fond d’habileté pour soutirer quelques dizaines d’euros à des cibles de moins en moins naïves. Dans Comme des rois, Joseph (Kad Merad) est un VRP guère recommandable, spécialisé dans des ventes douteuses de produits illicites en porte-à-porte. Cet escroc de petite envergure a entraîné depuis longtemps son fils Micka (Kacey Mottet Klein).
Test DVD : Vengeance à quatre mains
Pour celles et ceux qui n'auraient pas vu un seul film fantastique depuis une vingtaine d'années, le « twist » est une structure narrative selon laquelle un élément inattendu, le plus souvent en fin de métrage, amène le spectateur à voir l'histoire sous un angle différent et le pousse vers une nouvelle interprétation de l'ensemble. Popularisée au cinéma tout au long des années 90 avec des films tels que Usual suspects (1995) et surtout Sixième sens (1999), cette coquetterie stylistique est ensuite devenu une espèce de « passage obligé » dans le genre fantastique, et tout particulièrement en ce qui concerne les rares films fantastiques en provenance d'Europe.
Test Blu-ray : L’au-delà
Certains cinéastes ont réellement acquis leur statut ainsi que leurs lettres de noblesse non pas dans les salles de cinéma mais avec l'avènement de la VHS domestique. A force de bouffer de la K7 vidéo et de traîner leurs guêtres dans les vidéo-clubs les plus douteux au fil des années 80, une nouvelle race de cinéphages (âgés de quarante à cinquante ans aujourd'hui) a en effet érigé un culte ardent autour de certains réalisateurs généralement oubliés par la critique, et dont les films figuraient sur la liste des tristement célèbres « video nasties », cette fameuse liste gouvernementale anglaise recensant les films trop gore, obscènes, malsains ou dérangeants pour être exploités en vidéo de l'autre côté de la Manche. Dans la liste des 72 video nasties, le nom d'une poignée de cinéastes aujourd'hui « cultes » avait l'insigne honneur (horreur) d’apparaître plusieurs fois : on recensait en effet deux films de Dario Argento, de Tobe Hooper, d'Umberto Lenzi, de Joe D'Amato ou encore de Ruggero Deodato. Mais seulement deux metteurs en scène apparaissaient à TROIS reprises sur la liste : Jess Franco et Lucio Fulci.
Test DVD : Stephanie
A l'instar de Brett Ratner ou Francis Lawrence, Akiva Goldsman fait partie de ces scénaristes et metteurs en scène Hollywoodiens dont les projets ne trouvent que très occasionnellement grâce aux yeux de la critique internationale, et s'avèrent par conséquent souvent montrés du doigt par les cinéphiles un peu partout à travers le monde. On a un peu tendance à penser que ça doit lui faire une belle jambe, dans le sens où en tant que scénariste, Goldsman accumule les succès depuis une vingtaine d'années, ce qui lui vaudra probablement un jour ou l'autre de voir son travail réhabilité, même si l'on peut supposer que cette reconnaissance arrivera sans doute trop tardivement pour flatter son égo.
Test DVD : Under Fire
Un film qui, s'il se traine un peu durant la première demi-heure, devient ensuite particulièrement passionnant.
Test Blu-ray : Game night
On a déjà évoqué dans la section vidéo tout le bien que l'on pense du cinéma de John Francis Daley et Jonathan Goldstein, scénaristes doués ayant mélangés leurs mojos respectifs afin de passer derrière la caméra et de nous livrer courant 2015 l'une des comédies américaines les plus énormes de ces dernières années avec le formidable Vive les vacances, remake/reboot d'une franchise paresseuse des années 80 que les duettistes avaient littéralement atomisé, explosant au passage nos zygomatiques, qui ne s'en sont d'ailleurs toujours pas réellement remis.
Test DVD : Land
"Land" raconte de façon très réaliste et très documentée l'histoire d'une famille, une mère, Mary, et ses 3 fils, de ses rapports avec certains blancs du coin et avec l'état américain.
Test Blu-ray : The third murder
En choisissant, avec The third murder, d'évoluer dans un genre qui ne lui était pas familier et semblant à priori très éloigné de son univers, Hirokazu Kore-Eda n'a pas opté pour la solution de facilité. L'exploit de livrer un film aussi réussi n'en est que plus grand... Car autant être clair d'entrée de jeu : The third murder fait indéniablement partie des « grands » films de la décennie. Il y a de plus fort à parier que sa richesse thématique et sa sobriété formelle lui offrent d'ailleurs une pérennité qui ira bien au-delà de la simple décennie.
Test DVD : Instalife
S'il s'avère plus intéressant qu'une bonne partie des comédies américaines qui sortent dans les salles françaises à longueur d'année, et s'il marque sans le plus petit doute possible la naissance d'un réel « auteur » de cinéma en la personne de Matt Spicer, Instalife fait néanmoins de cette race -relativement récente- de films américains qui embarrassent fortement les producteurs et distributeurs à travers le monde. Mais si le film n'a pas trouvé de distributeur pour une programmation dans les salles françaises et débarque aujourd'hui directement en DVD, ce n'est pas à cause d'éventuels défauts ou de critiques assassines : c'est juste qu'Instalife ne rentre réellement dans aucune « case » prédéterminée, de celles qui arrangeraient bien tout le monde afin de le vendre dans le monde entier.
Test Blu-ray + DVD : Engrenages
Psychanalyste réputée, auteure du best-seller "DRIVEN : Obsession and Compulsion in Everyday Life", Margaret Ford est une femme solitaire, obsédée par son travail, habillée de façon très stricte et dont les rapports avec les gens en général et ses patients en particulier sont d'une grande froideur. Mais, de toute évidence, cette froideur, ce sérieux presque pathologique, cachent une certaine fragilité qui se traduit par des lapsus à répétition lorsqu'elle discute avec le Docteur Littauer, une collègue plus âgée, et par son comportement hésitant lorsqu'une patiente lui demande si elle se croit à l'abri d'une mauvaise expérience.
Test Blu-ray : A beautiful day
La prestation de Joaquin Phoenix porte littéralement A beautiful day, avec sa mise en scène bien entendu, et lui apporte une véritable charge émotionnelle, sans donner l’impression d’être dans une quelconque recherche de performance. Avec sa barbe et son regard d’animal blessé, constamment dans un état de semi somnolence, il apporte à la fois beaucoup d’humanité et une violence sourde prête à exploser à n’importe quel instant. Et lorsqu’il la laisse s’exprimer, c’est à coups de marteau qu’il se fraye un chemin parmi ses ennemis. Mais loin de faire dans la stylisation de la violence à la manière d’un Nicolas Winding Refn ou du polar coréen moderne, la cinéaste préfère jouer la retenue, du moins un certain temps. Car la violence graphique est bien évidemment présente, mais esquivée dès que possible par de subtils artifices, par exemple lorsqu’elle capte son personnage massacrant ses adversaires par l’intermédiaire de caméras de surveillance, ou lorsqu’elle utilise subtilement le hors champ, comme lors de cette scène intense où le justicier dit à la très jeune fille qu’il vient délivrer « Close your eyes » avant de tuer l’un des criminels, la caméra restant rivée sur le visage impassible de la jeune victime, comme sonnée par tout ce qu’elle a vécu, et pourtant seul symbole du film de cette innocence souillée par la perversion d’adultes dépravés.