Test Blu-ray : Larry le dingue, Mary la garce

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Larry le dingue, Mary la garce

 
États-Unis : 1974
Titre original : Dirty Mary Crazy Larry
Réalisateur : John Hough
Scénario : Leigh Chapman, Antonio Santean
Acteurs : Peter Fonda, Susan George, Adam Roarke
Éditeur : ESC Éditions
Durée : 1h33
Genre : Policier
Date de sortie cinéma : 3 octobre 1974
Date de sortie DVD/BR : 7 septembre 2016

 

 

Larry, pilote de course, et Deke, son mécanicien, volent la recette d’un supermarché. 150 000 dollars qui devraient leur permettre de s’inscrire à un circuit international de course automobile. Les deux complices emmènent avec eux Mary Coombs, rencontre d’un soir et témoin du vol. A bord du bolide de Larry, le trio fonce droit sur la route sans se soucier du danger et des barrages policiers…

 

 

Le film

[4/5]

Première expérience américaine pour le britannique John Hough (Les sévices de Dracula, La maison des damnés), Larry le dingue, Mary la garce appartient au genre très codé et très populaire dans les années 70 du « film de bagnoles ». Enlevé et suivant un trio d’anti-héros très typiques des années 70, le film surfe sur le succès d’Easy rider, idée encore renforcée par un final désenchanté et surtout par la présence au casting de Peter Fonda en pilote automobile raté bien décidé à prendre ce que la vie ne lui a pas offert sur un plateau. Formellement, il s’agit d’un road movie assez classique mais très attachant, qui véhicule également un certain esprit beatnick libertaire (comme bien des road movies de l’époque). Aux côtés de Fonda, on sera également ravis de retrouver la tronche d’Adam Roarke (Le diable en boite), acteur rare et disparu trop tôt, ainsi que la frimousse de Susan George, dont on se souvient surtout de la prestation dans Les chiens de paille de Peckinpah, mais qui jouait également et surtout dans l’époustouflant Far West Story de Sergio Corbucci (1972), un western spaghetti trop méconnu qui mériterait d’entrer par la grande porte au Panthéon du genre.

Mais surtout, qu’il soit appréhendé sous la forme du polar, de la comédie, du road movie ou tout simplement du film de course, le genre du « film de bagnoles » a toujours répondu à une dialectique lui imposant à tout prix de proposer des courses poursuites dynamiques, et surtout de faire rouler les voitures où nul ne s’attendrait normalement à voir une auto, et/ou de lui faire faire (ou subir) ce que personne n’imaginerait possible avec une caisse. Ainsi, le « moment de bravoure » était un passage obligatoire du genre, celui que le spectateur attendait avec impatience, et celui pour lequel il aurait envie de revoir le film. Indéniablement, le contrat est rempli en ce qui concerne Larry le dingue, Mary la garce, le clou du spectacle se situant dans sa dernière bobine, avec une impressionnante course-poursuite entre une Dodge Charger 1969 et… un hélicoptère ! Rien que pour cette incroyable cascade, le film de John Hough mérite définitivement le coup d’œil.

 

 

Le Blu-ray

[4,5/5]

C’est ESC Éditions qui nous propose aujourd’hui de (re)découvrir ce petit classique oublié du film de bagnoles, et côté master, l’éditeur a fait du très beau boulot : le film est proposé au format, l’encodage est fait en 1080p, et le master affiche une belle pêche, avec un grain cinéma conservé et une définition et un piqué accrus, fluctuant cela dit très légèrement d’une séquence à une autre. Les plans nocturnes ou en basse lumière rencontrent par moments de petits soucis de contrastes, mais dans l’ensemble, c’est du très beau travail éditorial. Côté son, la version française d’origine côtoie donc la V.O, toutes deux en DTS-HD Master Audio 2.0 : les deux proposent des dialogues clairs et sans souffle parasite ; on préférera néanmoins la version originale, plus ample et efficace.

Du côté de la section suppléments, l’éditeur nous propose un entretien avec Olivier Père, qui nous causera contre-culture pendant une vingtaine de minutes. Toujours très intéressant, le directeur cinéma d’Arte remettra habilement le film dans son contexte historique, en s’arrêtant plus particulièrement sur le plan final du film, qui se verra intégré, quelques années plus tard -seuls les plus observateurs d’entre nous l’auront remarqué !- dans le générique de début de la série L’homme qui valait trois milliards.

 

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