Critique : Star Wars, Episode VII – Le Réveil de la Force

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Star Wars, Episode VII – Le Réveil de la Force

États-Unis, 2015
Titre original : Star Wars, Episode VII – The Force awakens
Réalisateur : J.J. Abrams
Scénario : Lawrence Kasdan, J.J. Abrams et Michael Arndt
Acteurs : Harrison Ford, Mark Hamill, Carrie Fisher, Daisy Ridley
Distribution : Walt Disney Studios France
Durée : 2h15
Genre : Science-fiction
Date de sortie : 16 décembre 2015

Note : 3/5

Est-ce qu’un film, n’importe quel film, pourra satisfaire toutes les attentes auxquelles se voit confronté le septième épisode de la saga Star Wars ? La façon dont Disney a fait du battage depuis des mois, voire des années, pour rendre la sortie du film incontournable comporte aussi un côté sombre, en dépit de son déroulement finement orchestré. Nous ne pensons pas nécessairement à la question des gros sous, qui rentre bien sûr en considération pour amortir la somme astronomique déboursée pour l’acquisition de Lucasfilm en 2012. Non, la perfidie de cette forme de propagande publicitaire consiste à faire croire que le client – ou en l’occurrence le spectateur – pourra s’attendre à une expérience inédite, alors que Star Wars Le Réveil de la Force reste pour le meilleur et pour le pire fidèle à l’esprit de l’univers imaginé il y a quarante ans par George Lucas. Le tohu-bohu médiatique et commercial qui l’entoure risque par conséquent de voler la vedette au film de J.J. Abrams, qui est, comble de l’ironie, une superproduction presque honnête dans ce qu’elle promet intrinsèquement et ce qu’elle fournit à un public mordu au moins par procuration de l’univers Star Wars.

Synopsis : Il y a bien longtemps, dans une galaxie lointaine, très lointaine …

Retour vers le futur

Les choses auraient pu changer depuis la sortie du premier Star Wars en 1977. Or, six films plus tard, on se retrouve comme rappelé au bon vieux souvenir d’antan, lorsque cet opéra de l’espace ne rimait pas encore avec des ressorties abusives et une philosophie que les fans les moins lucides considèrent comme une religion. De nombreux dispositifs narratifs désormais associés aux deux trilogies font ainsi leur retour ici, sans que ces références ne rendent le film archaïque dans son fond ou dans sa forme. La mise en scène a en quelque sorte réussi l’exploit pas sans mérite de rendre Star Wars Le Réveil de la Force à la fois exempt d’une personnalité trop imposante et suffisamment distinctif pour se démarquer des divertissements synthétiques qui pullulent dans nos salles de cinéma. Puisque la renaissance de l’univers vient tout juste de commencer, avec à la clef au moins deux autres épisodes qui suivront sans doute le même arc tragique que les triptyques précédents, la structure scénaristique s’emploie forcément à nous présenter tout un nouveau groupe de personnages. Cependant, l’intrigue ne s’apparente jamais à une gigantesque exposition, même si les motivations psychologiques des représentants des différents camps restent comme toujours rudimentaires. Au moins, la présence d’une diversion laborieuse à la Jar Jar Binks nous reste épargnée, ce qui rend ce film d’office plus plaisant que La Menace fantôme, autrefois attendu avec la même impatience par les fans, le relais virtuel en moins.

Nouvelle coiffure, même veste

Et puis, il y aurait peut-être certaines choses à écrire sur la dynamique propre au récit. Sauf que les conditions d’accès à la projection nous rendent impossible toute analyse détaillée – une restriction d’ailleurs vivement critiquée par nos confrères du Monde. Mais après tout, tant mieux peut-être de devoir rester dans le flou, puisque Star Wars est comme tout le monde le sait une histoire de bons contre méchants selon la plus pure tradition manichéenne, troublée uniquement par des liens familiaux qui tournent en rond dans un cercle vicieux, le tout au nom de la Force, cette pseudo-conscience que l’on retrouve dans pratiquement toutes les histoires auxquelles George Lucas est associé de près ou de loin. En dehors de l’apparition d’un fort penchant pour la nostalgie, véhiculée évidemment par la présence des trois acteurs des premiers films, Harrison Ford, Mark Hamill et Carrie Fisher, les autres ingrédients ayant déjà fait leurs preuves restent d’actualité. Ce qui nous laisse avec un divertissement passablement spectaculaire, aussi solide que prévisible.

Conclusion

Les fans jubilent puisqu’ils retrouvent enfin leur univers chéri, correctement traité pour une fois. Les spectateurs occasionnels se précipitent dans les salles pour ne pas louper ce que la machine du buzz a décrété comme étant le film de l’année dès le 1er janvier. Et nous dans tout ça ? Bah, on a passé un moment plutôt agréable en présence des héritiers indirects du clan Skywalker, même si ce film est loin de nous avoir convertis au culte Star Wars !

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