Test DVD : Un havre de paix

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Un havre de paix


Israël : 2018
Titre original : Hatzlila
Réalisation : Yona Rozenkier
Scénario : Yona Rozenkier
Interprètes : Yoel Rozenkier, Micha Rozenkier, Yona Rozenkier
Editeur : Pyramide Vidéo
Durée : 1h28
Genre : Guerre, Drame
Date de sortie cinéma : 12 juin 2019
Date de sortie DVD : 15 octobre 2019

 

Trois frères se retrouvent pour enterrer leur père dans le kibboutz de leur enfance. Avishai, le plus jeune, doit partir deux jours plus tard à la frontière libanaise où un nouveau conflit vient d’éclater. Il sollicite les conseils de ses frères qui ont tous deux été soldats. Itaï souhaite endurcir le jeune homme tandis que Yoav n’a qu’une idée en tête : l’empêcher de partir. Dans ce kibboutz hors du temps, le testament du père va réveiller les blessures secrètes et les souvenirs d’enfance…

 


 

Le film

[3.5/5]

C’est au Festival du film de Jérusalem, le 1er août 2018, que Un havre de paix a fait sa première apparition publique, suivie une semaine plus tard par une participation au Festival de Locarno. Dans ces deux festivals, les qualités du film lui ont permis de récolter un certain nombre de récompenses. Lors de sa sortie en salle, nous avions écrit :

« Même si, comme le titre l’indique d’ailleurs clairement, Yona Rozenkier n’a pas voulu faire un film sur la guerre, cette guerre quasi permanente que vit Israël depuis sa création est présente tout au long du film. Présente hors champ par le bruit des explosions qui, tout près du kibboutz, ont peut-être été responsables de dizaines de morts, présente par le passage d’avions militaires dans le ciel, présente, surtout, par le formatage qu’elle opère sur les individus, mélangeant le sens du devoir, la violence, la trouille et le culte de la virilité. Au point que, même après sa mort, le père lance un défi à ses fils, espérant d’eux qu’ils affichent leur masculinité.

Dans Un havre de paix,  le réalisateur s’est beaucoup inspiré de sa propre vie et, plus largement, de la vie de sa famille et des habitants du kibboutz dans lequel il a passé sa jeunesse et dans lequel il a tenu à réaliser son film. C’est ainsi que, comme la mère des frères Rozenkier, qui est suisse, Franca, la mère des trois frères, n’est pas juive. Italienne, peut-être, puisque, très souvent, elle s’exprime en italien. N’oublions pas, toutefois, qu’une partie de la Suisse est de langue italienne !

Considérant que « l’humour est un outil de narration fort, surtout quand tu abordes des sujets graves », il a tenu à introduire, très délicatement, des  touches d’humour, voire burlesques, dans ce qui est avant tout un drame. C’est ainsi qu’au détour d’une phrase prononcée par Itaï, on apprend pourquoi il a fallu attendre un an pour enterrer le père : « Il a passé un an au frigo découpé en morceaux par des étudiants, façon lego, ils peuvent bien payer l’essence ». De même, pour montrer l’influence que peuvent avoir certains films de guerre sur les jeunes, Yona Rozenkier a choisi de montrer Yoav se tournant vers une photo de Clint Eastwood et lui disant : « Tout ça, c’est à cause de toi ». »

Vous trouverez ici la totalité de la critique écrite au moment de la sortie du film en salles.

 

 

Le DVD

[3/5]

Pas de mauvaise surprise concernant la qualité technique du DVD proposé par Pyramide Vidéo. Comme c’est l’habitude chez eux, la qualité de l’image est au rendez-vous, avec un très bon piqué et de belles couleurs qui présentent le mérite de ne pas être forcées. Il n’existe pas de VF pour ce film (on aura une tendance personnelle à s’en féliciter !), la VO (hébreu) sous-titrée en français étant disponible en 2.0 et en 5.1.

On peut par contre se montrer quelque peu déçu en ce qui concerne les suppléments. Ou plutôt LE supplément, puisqu’on a le droit de considérer la partie bandes-annonces de film comme étant sans grand intérêt. Ce supplément, c’est Parparim, un court métrage de Yona Rozenkier, postérieur à Un havre de paix. En effet, après ce premier long métrage, le réalisateur est retourné dans le monde du court avec Parparim et The sign, un film en noir et blanc réalisé avec la macédonienne (du nord !) Eleonora Veninova. Ces deux court-métrages étaient présents à Cannes 2019, le premier dans la compétition officielle des court-métrages, le second à la Quinzaine des réalisateurs. Il y a sans doute de très bonnes raisons à l’absence de The sign sur ce DVD, il n’empêche, c’est une absence que l’on ne peut que regretter !

 

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