Test Blu-ray : Zardoz

0
2105

Zardoz

 
États-Unis, Irlande : 1974
Titre original : –
Réalisateur : John Boorman
Scénario : John Boorman
Acteurs : Sean Connery, Charlotte Rampling, Sara Kestelman
Éditeur : Movinside
Durée : 1h45
Genre : Science-fiction
Date de sortie cinéma : 13 mars 1974
Date de sortie DVD/BR : 13 novembre 2017

 

 

2293. La Terre a été totalement dévastée et la société est divisée en plusieurs castes : les Brutes, les Exterminateurs et les Barbares qui vouent un culte sans limites au dieu Zardoz. Tous oeuvrent pour les Eternels, un groupe d’humains immortels. Ce nouvel équilibre va être bouleversé lorsque Zed, un Exterminateur, décide de pénétrer chez les Eternels, défiant ainsi le dieu Zardoz…

 

 

Le film

[4/5]

Très représentatif d’une époque où la science-fiction s’amusait à explorer les plus gros délires « dark fantasy » mêlant allégrement érotisme et visions psychédéliques (on pense notamment à la revue Métal Hurlant, créée en 1975), Zardoz s’impose rapidement comme une fable philosophique finalement assez difficile à appréhender et à prendre au sérieux de nos jours à cause de son aspect visuel très daté et ouvertement déjanté. Comme le diraient probablement les quelques jeunes qui nous lisent (salut les jeunes), le film de John Boorman est, formellement, complètement WTF, et vous fera probablement vous exclamer OMG ou OMFG durant le visionnage, tant les images défilant sous les yeux du spectateur semblent issues de rêves sous LSD.

Imaginez plutôt un Sean Connery moustachu arborant mini-short rouge et une cartouchière de gros calibre élégamment portée en bandoulière, voyageant à bord d’une tête de statue géante volant dans les airs, le tout sur fond de septième symphonie de Beethoven. Imaginez une ile aux allures de jardin d’Eden peuplée uniquement de femmes dont le crédo est « the gun is good, the penis is evil » conservant des êtres humains dans des sacs en plastique et pratiquant des expériences afin de déterminer ce qui excite sexuellement notre personnage principal. Imaginez enfin un film abordant des thèmes aussi variés que l’inconscient, l’immortalité, le rapport de l’homme à la nature ou encore celui de la question de la « transmission » aux générations futures (qu’il s’agisse de culture ou de simple reproduction), et vous obtiendrez une idée du pataquès métaphysique aussi brumeux que mystique au cœur duquel vous emmènera Zardoz.

Mais au-delà du kitsch affiché de l’entreprise, Zardoz s’avère également un film très original et attachant, permettant à John Boorman d’aborder les thèmes et même des « messages » sur lesquels il reviendrait régulièrement durant la suite de sa carrière.

 

 

Le Blu-ray

[3/5]

Éditeur encore relativement « frais » sur le front de la Haute Définition, Movinside semble être capable du pire comme du meilleur en termes de Blu-ray de catalogue. Probablement peu au fait des exigences des cinéphiles amateurs de films sur format Blu-ray, l’éditeur nous a récemment proposé d’excellentes galettes (The hit, Le cerveau d’acier…), mais également d’autres un peu moins bonnes, qui se font régulièrement étriller dans les colonnes des forums spécialisés dans le cinéma à domicile, principalement à cause de sa tendance à avoir la main un peu lourde sur le DNR (ou réducteur de bruit). Sur critique-film, on a pris le parti de la bienveillance – on est bien conscient que le pari de se lancer dans l’édition de Blu-ray / DVD en France n’est pas une mince affaire – surtout à une époque où le format physique marque, chaque année, un recul de plus en plus spectaculaire. Les éditeurs doivent donc ménager la chèvre et le chou, en proposant des galettes au rendu qui satisfera à la fois les plus pointus des cinéphiles et le grand public pour qui la notion de grain argentique est systématiquement synonyme de mauvaise qualité. Ce problème est de plus souvent lié à une certaine méconnaissance du format (encodage en 1080i…) et à certains impératifs économiques, qui incitent parfois des éditeurs indépendants à choisir de livrer des galettes cadencées à 25 images / seconde et outrageusement « lissées » par le DNR, au point d’en perdre toute trace de grain et de donner l’impression que les acteurs sont sortis d’un musée de cire ; on pense notamment à des Blu-ray made in Rimini Editions (Le flic ricanant, Carnage…), sortis dans des conditions techniques ayant largement tempéré notre enthousiasme initial.

Zardoz fait partie de ces films que l’on est heureux de retrouver sur support HD, mais proposant un rendu très perfectible. Si le piqué est par moments surprenant, si les couleurs froides semblent fidèlement restituées, si l’ensemble est également bel et bien proposé en 1080p, le film de John Boorman est proposé dans une copie qui souffre malheureusement de quelques soucis de compression mais aussi et surtout d’un lissage du grain argentique qui parait très abusif – c’est d’autant plus flagrant que le grain d’origine fait occasionnellement une réapparition furtive le temps de quelques plans, principalement larges ou à effets. Bien sûr, la projection du film sur un grand écran (à partir de deux mètres de diagonale) amplifie ces quelques défauts, mais il faudra tout de même admettre que sur une projection de ce genre, le Blu-ray ici proposé par Movinside reste tout de même très supérieur à une source en définition standard, qui tient le plus souvent de la purée de grain. Côté son en revanche, on n’aura rien à reprocher à l’éditeur, qui nous propose deux mixages LPCM 2.0 clairs et équilibrés, en VF comme en VO.

Idem du côté des bonus : si l’on perd le très intéressant commentaire audio de John Boorman disponible en VO sur l’édition DVD du film et sur le Blu-ray import, Movinside nous propose en revanche une très intéressante analyse du film par Jean-Baptiste Thoret, toujours pertinent et tout à fait passionnant.

 

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici