Test Blu-ray : Une baraque à tout casser

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1886

Une baraque à tout casser

 
États-Unis : 1986
Titre original : The money pit
Réalisation : Richard Benjamin
Scénario : David Giler
Acteurs : Tom Hanks, Shelley Long, Alexander Godunov
Éditeur : Elephant Films
Durée : 1h31
Genre : Comédie
Date de sortie cinéma : 23 juillet 1986
Date de sortie DVD/BR : 25 février 2020

 

Un jeune couple, Walter et Anna, décide de s’installer à la campagne dans une maison qui va s’avérer ruineuse après une série de catastrophes. Ils vont tenter par tous les moyens de remettre leur couteux achat en état…

 


 

Le film

[4/5]

Trop occupés à se lamenter sur leur âge grandissant et le fait d’être passés du statut très convoité de « jeune » à celui, plus infamant, de « ieuv », les cinéphiles nés, grosso modo, entre 1970 et 1985 – et donc âgés aujourd’hui de 35 à 50 ans – ne mesurent qu’en de très rares occasions la chance qu’ils ont eue de découvrir durant leur enfance ou leur adolescence les trésors de la comédie américaine des années 80. Si beaucoup de ces comédies ont certes mal vieilli, la nostalgie reste, et surtout, les ieuv d’aujourd’hui peuvent se targuer d’avoir connu, en leur temps, des acteurs aujourd’hui complètement oubliés (Dudley Moore, John Candy, John Belushi) ou en passe de le devenir (Steve Martin, Chevy Chase, Dan Aykroyd, Eddie Murphy). Mieux encore : ils sont les mieux placés pour avoir pu assister au changement de registre complet d’une petite poignée d’acteurs, passés du jour au lendemain et sans réel signe avant-coureur de la pignolade et des interprétations ouvertement comiques à des rôles plus sérieux – on pense par exemple à Bruce Willis, Michael Keaton ou bien sûr à Tom Hanks, qui nous intéresse aujourd’hui.

Avec des films tels que Splash et Le palace en délire en 1984, Une baraque à tout casser et Rien en commun en 1986, Dragnet en 1987, Big en 1988 ainsi que Le mot de la fin, Les banlieusards et Turner et Hooch en 1989, la carrière de Tom Hanks durant la décennie 80 fut en effet placée sous le signe de la comédie la plus débridée : ce n’est qu’à partir de 1990 qu’il aborderait des rôles plus sérieux, jusqu’à la consécration en 1993 avec Philadelphia, qui le placerait, Oscar à la clé, dans la cour des acteurs dramatiques avec lesquels Hollywood devait compter. On ne peut donc aujourd’hui que saluer Elephant Films de nous rappeler, grâce à cette toute nouvelle édition Blu-ray d’Une baraque à tout casser, les talents comiques de Tom Hanks.

Et il faudra admettre que redécouvrir le film de Richard Benjamin un peu plus de trente ans après sa sortie s’avère une espèce de madeleine de Proust des plus réjouissantes. Bien sûr, Une baraque à tout casser conserve les mêmes défauts qu’au moment de sa sortie : on regrette par exemple que le contexte lié au monde du disque de l’époque – dans lequel évolue le personnage de Tom Hanks – ne soit qu’effleuré, et ne laisse pas aux personnages hauts en couleurs présentés par le film : on pense bien sûr au groupe des « Pouffiasses », à l’enfant-star Benny, au groupe de glam métal White lion… Mais également à d’autres personnages secondaires (le plombier dragueur incarné par Joe Mantegna, la première équipe d’ouvriers/loubards, ou même le père du personnage principal, interprété par Douglass Watson), qui ne font finalement qu’apparaître au détour d’une séquence pour disparaître ensuite.

Pour autant, et même si le script n’évolue pas tellement une fois posé son postulat de départ (une vieille maison qui tombe en ruines), l’enchainement de gags et de catastrophes vire littéralement à la frénésie destructrice, et le comique en mode slapstick – avec un Tom Hanks qui en prend plein la gueule du début à la fin – fonctionne toujours aussi bien, nous offrant une poignée de séquences vraiment hilarantes, les meilleures étant bien sûr l’effondrement de l’escalier et le fou-rire nerveux de Tom Hanks après la chute de la baignoire à travers le plancher. Indéniablement plus percutant durant ces passages réjouissants qu’à l’occasion de ceux où il met en scène les interactions entre ses deux personnages principaux, le film de Richard Benjamin retrouve presque par instants l’énergie hystérique des grandes comédies des années 40 jouant sur le même genre de quiproquos… Et pour cause : le film est en effet le remake d’Un million clé en main (H. C. Potter, 1948), qui mettait en scène le toujours sémillant Cary Grant.

 

 

Le Blu-ray

[4,5/5]

Une baraque à tout casser arrive donc en Blu-ray ce mois-ci sous les couleurs d’Elephant Films, et vient grossir les rangs de sa déjà riche collection de comédies américaines des années 80. Le master encodé en 1080p et format respecté n’est certes pas irréprochable (quelques poussières et autres griffes subsistent, les plans à effets sont moins précis), mais le piqué, les couleurs et les contrastes retrouvent une nouvelle jeunesse, tout en respectant scrupuleusement le grain argentique d’origine. L’ensemble est donc parfaitement tenu, et permettra aux plus jeunes de découvrir le film dans d’excellentes conditions techniques. Côté son, VF et VO sont proposées en DTS-HD Master Audio 2.0 mono d’origine, la version française s’avérant un peu plus étouffée et en mauvais état que sa grande sœur, avec un léger souffle, mais rien de dramatique là non plus, d’autant que nombre d’amateurs de versions françaises un rien surannées seront ravis de ré-entendre le doublage français d’origine du film, assuré entre autres par François Leccia. Le doublage de 2005, issu de la sortie vidéo en France chez Universal, est également disponible, en DTS-HD Master Audio 5.1, mais ne plaira sans doute pas aux nostalgiques ayant découvert le film dans leur jeunesse – et ce malgré un effort notable sur la spatialisation des effets sonores, remarquable et très efficace.

Du côté des suppléments, on se régalera tout d’abord d’un making of d’époque (7 minutes), présenté dans son jus mais nous proposant beaucoup d’images volées sur le tournage. Elle s’accompagnera bien sûr de quelques bandes-annonces de comédies disponibles chez Elephant Films, ainsi que de la traditionnelle présentation du film par Julien Comelli, mise en scène par Erwan Le Gac. Il y reviendra sur le casting et la genèse du film, tout en notant la singularité du film par rapport aux autres productions Amblin Entertainment, plus axées sur l’imaginaire et le fantastique.

 

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