Test Blu-ray : Maléfique 2 – Le pouvoir du mal

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Maléfique 2 : Le pouvoir du mal

 
États-Unis, Royaume-Uni : 2019
Titre original : Maleficent – Mistress of Evil
Réalisation : Joachim Rønning
Scénario : Linda Woolverton, Noah Harpster, Micah Fitzerman-Blue
Acteurs : Angelina Jolie, Elle Fanning, Harris Dickinson
Éditeur : Walt Disney France
Durée : 1h59
Genre : Fantasy
Date de sortie cinéma : 16 octobre 2019
Date de sortie DVD/BR : 21 février 2020

 

Au fil des années, la relation entre Maléfique et Aurore s’est apaisée pour finalement se transformer en un amour sincère et bienveillant. Néanmoins, la haine règne toujours entre les Hommes et le peuple des Fées, et Maléfique reste redoutée de tous. L’annonce du mariage entre Aurore et le prince Philippe fait renaitre l’espoir d’un monde où leurs deux royaumes cohabiteraient dans la joie et l’harmonie. Mais l’arrivée d’une nouvelle et puissante alliance déstabilise ce fragile équilibre. Maléfique et Aurore rejoignent alors des camps opposés dans une lutte acharnée où elles vont devoir se fier à leurs instincts pour rétablir la paix…

 


 

Le film

[3,5/5]

Les films produits par Disney se suivent et ne se ressemblent pas : après le carton international du Roi lion en 2019 (1,65 milliard de dollars de recettes, 9,7 millions d’entrées en France), qui précédait de peu l’autre carton constitué par La reine des neiges II (1,43 milliard de dollars de recettes, 7,4 millions d’entrées en France), on avait vu débarquer sur les écrans Maléfique 2 : Le pouvoir du Mal, une nouvelle aventure d’Angelina Jolie dans la peau de la sorcière la plus iconique de la maison Disney – une fausse méchante qui, on le rappelle, avait sorti elle-même la Belle au bois dormant de son sommeil forcé dans le film de 2014. Maléfique en 2014, c’était 760 millions de dollars de recettes (830 après l’exploitation du film en vidéo), et deux millions de spectateurs en France. En 2019, Maléfique 2 : Le pouvoir du Mal n’a quant à lui cumulé « que » 477 millions de dollars, et réuni 2,6 millions de français dans les salles. Les adeptes hexagonaux augmentent, mais paradoxalement, le film a rapporté moitié moins que l’original aux États-Unis. Les chiffres sont déjà fracassants, mais on suppose qu’avec l’habitude des recettes dépassant régulièrement le milliard, la boite à Mickey doit franchement tirer la gueule à moins de 300% de rentabilité de nos jours. Dans les bureaux de Disney, des têtes vont tomber !

Bon, on déconne bien sûr, mais la question mérite tout de même d’être soulevée : qu’est-ce qui peut expliquer le désamour des américains pour le film ? La faute est peut-être à imputer à un titre ouvertement mensonger, laissant augurer un retour du personnage au cœur des ténèbres, alors qu’il n’en sera finalement rien – au contraire. A moins que l’on ait reproché au film sa trop grande violence, qui le pose en cousin pas si éloigné de films de « fantasy » guerriers à la Warcraft – Le commencement. Un peu des deux peut-être, avec en parallèle un ras-le-bol des américains autour de la figure d’Angelina Jolie, omniprésente dans les tabloïds depuis son divorce surmédiatisé et les conflits l’opposant à Brad Pitt ? On ne saurait déterminer les raisons de cette baisse significative.

Reste le film, qui se suffit amplement à lui-même. Réalisé en solo par Joachim Rønning (sans son camarade Espen Sandberg, reparti en Norvège tourner Voyage au bout de la Terre), ce deuxième opus de la saga Maléfique nous propose, comme d’habitude avec les productions Disney, des effets spéciaux époustouflants, propres à offrir au spectateur une série de plans absolument magnifiques, composés avec soin et méritant rien qu’à eux que l’on prenne la peine de voir Maléfique 2 : Le pouvoir du Mal. Pour le reste, le scénario du film reste sur des rails extrêmement classiques et sans réelles surprises, même si bien sûr il apporte son lot de nouveautés à l’univers développé sur le premier opus. Face à Angelina Jolie, on se régalera de la prestation de Michelle Pfeiffer, impeccable dans la peau de la marâtre plus salope que salope. Comme à son habitude, Chiwetel Ejiofor est également excellent dans la peau de Conall, même si son personnage manque de nuances. Et les amoureux de Warwick Davis seront ravis d’apprendre qu’on l’aperçoit également dans le film, reconnaissable malgré son maquillage. Elle Fanning en revanche est toujours aussi transparente, de même que Harris Dickinson, qui incarne le gentil prince Philippe.

 

 

Plusieurs membres de l’équipe éditoriale de critique-film.fr ont eu le loisir de découvrir Maléfique 2 : Le pouvoir du Mal. Leurs avis se recoupent, tous reconnaissant au film des qualités indéniables, mais également quelques défauts. Pour notre chroniqueur Julien Mathon, le film de Joachim Rønning s’inscrit parfaitement dans l’air du temps, puisqu’il comporte une dimension féministe forte :

« Le nouveau Maléfique, sorti le 16 octobre dans les salles françaises, fait encore parler de lui avec plus de 18 millions d’entrées. Provocant, cynique et ténébreux, Maléfique 2 : Le pouvoir du Mal a reçu une réaction du public plutôt mitigée mais on ne peut qu’acclamer les superbes effets spéciaux du film et le superbe travail des artistes et acteurs.

Il y a cinq ans, Disney avait pris le pari fou de conter l’histoire de la Belle au bois dormant du point de vue de son vilain charismatique : Maléfique. Réalisé par Joachim Rønning avec le directeur des effets spéciaux Gary Brozenich, connu notamment pour son travail sur Pirates des Caraïbes, ce Maléfique 2 : Le pouvoir du Mal transporte un message féministe fort en affirmant que parfois, le méchant n’est pas vraiment méchant mais une personne brisée – dans notre cas une femme dont la confiance en elle a été volée d’une manière extrêmement destructrice. »

Notre rédacteur en chef Pascal Le Duff considère quant à lui Maléfique 2 : Le pouvoir du Mal comme meilleur que le premier, mais émet quelques réserves concernant sa durée excessive :

« Angelina Jolie passe d’ennemie à quasi héroïne, malgré une part d’ombre toujours présente. Rejointe par des alliés inattendus, elle s’oppose à la jubilatoire Michelle Pfeiffer, alias la Reine Ingrith, nouvelle méchante belle-mère prête à pousser deux peuples dans une guerre dévastatrice par orgueil. Ce conflit occupe la deuxième partie, impressionnante dans son intensité mais plombée par une durée exagérée, même si cette suite s’avère supérieure au premier volet. On s’interroge sur les festivités qui suivent de trop près un carnage dont nul n’est sorti totalement indemne. Un étrange moment de joie, rappel tardif, après des scènes d’une violence étonnante pour un spectacle supposé familial, que nous sommes bien chez Disney. »

 

 

Le Blu-ray

[4,5/5]

Impossible de passer à côté d’une telle évidence : le Blu-ray de Maléfique 2 : Le pouvoir du Mal édité par Walt Disney France fait, côté image comme côté son, vraiment figure de galette de démonstration. L’image est d’une précision et d’une limpidité extraordinaire, les couleurs en envoient plein les mirettes, et les contrastes sont d’une solidité à toute épreuve. La définition est purement et simplement irréprochable, le piqué d’une précision à couper le souffle, on est vraiment en présence d’un Blu-ray somptueux. Il y a vraiment de quoi applaudir l’éditeur à deux mains. Immersive, puissante, en un mot grandiose, la piste son en version originale mixée en DTS-HD Master Audio 7.1, fait honneur à l’ampleur et l’ambition visuelle du film de Joachim Rønning. Les ambiances sont restituées de façon impressionnante, d’un dynamisme et d’une force tout simplement bluffants. La version française n’est pas en reste puisqu’elle s’offre un encodage Dolby Digital+ 7.1 au mixage certes souvent tonitruant mais sans le moindre doute moins extraordinaire que la VO en termes de finesse et de précision. On salue néanmoins l’éditeur dans sa volonté de proposer un confort d’écoute optimal pour les fans de VF.

La section suppléments contient, outre les traditionnelles bandes-annonces en avant-programme, une sympathique série de featurettes au cœur desquelles on reviendra sur la création des différentes fées noires que l’on croise dans le film (3 minutes), sur la scène du mariage d’Aurore, revenant notamment sur le design de sa robe (2 minutes) ou encore sur les ailes des fées noires, et surtout sur la façon dont leurs ailes définissent et soutiennent les différents personnages (4 minutes). La quatrième et dernière featurette nous porposera un retour sur les effets spéciaux visuels du film, sur le mode toujours payant du avant / après (2 minutes). On continuera ensuite avec deux versions longues de scènes vues durant le film (3 minutes), pour terminer avec un court bêtisier (2 minutes) et le clip de la chanson de Bebe Rexha « You can’t stop the girl » (3 minutes).

 

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