Test Blu-ray : Los Angeles Plays Itself

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Los Angeles Plays Itself


États-Unis : 2003
Titre original : –
Réalisateur : Thom Andersen
Scénario : Thom Andersen
Éditeur : Carlotta Films
Durée : 2h50
Genre : Documentaire
Date de sortie DVD/BR : 5 septembre 2023

Composé de plus de 200 extraits de films, d’Assurance sur la mort à L.A. Confidential en passant par Chinatown ou Blade Runner, Los Angeles Plays Itself dissèque avec brio la représentation, souvent mythifiée, de la mégalopole américaine dans le septième art. Thom Andersen, figure majeure du cinéma documentaire contemporain, conçoit une œuvre critique qui explique comment sa ville a été exploitée, formée et déformée par la machine à fantasmes hollywoodienne, jusqu’à façonner, à travers une multiplicité d’images incontournables, l’imaginaire des cinéphiles. Ce portrait édifiant de Los Angeles, raconté depuis les débuts du cinéma américain, déconstruit sans concession les clichés associés à la Cité des Anges…

Le film

[4/5]

Avec Los Angeles Plays Itself, le cinéaste expérimental Thom Andersen a rassemblé un large patchwork d’extraits de films dans un but précis : celui de raconter l’histoire d’une ville – Los Angeles – à travers le prisme de ses diverses représentations cinématographiques au fil des années. Achevé en 2003, le film a remporté le National Film Board Award du meilleur documentaire lors du Festival international du film de Vancouver, et a été élu meilleur documentaire de l’année 2004 par le sondage des critiques du Village Voice.

Pourtant, si Los Angeles Plays Itself a rapidement été reconnu comme une œuvre importante, il s’agit d’un film de montage, et pour cette raison, il est longtemps resté bloqué / invisible du grand public pour des questions de droits, n’atteignant son public que par le biais du partage de fichiers sur Internet, où le film est devenu l’objet d’un véritable culte – de la même façon que La Classe américaine de Michel Hazanavicius et Dominique Mézerette.

Ce n’est qu’une dizaine d’années après que Los Angeles Plays Itself a finalement pu sortir aux Etats-Unis, dans une version légèrement remaniée. Patiemment et méticuleusement, Thom Andersen y avait compilé une énorme collection d’extraits de films et d’émissions de TV. Certains évidemment sont de grands succès, connus de tous, mais on aura également droit à une large sélection de films plus obscurs, qui ont pour certains d’entre eux joué avec la ville de Los Angeles afin de créer des ambiances urbaines étranges et assez fascinantes.

Passionnant, et rythmé par une voix off délicieusement pince-sans-rire, Los Angeles Plays Itself est remarquablement organisé par Thom Andersen, qui sait où il va et étaye la plupart de ses arguments par des extraits bien choisis. Les films les plus utilisés au cœur du film sont probablement Blade Runner, L.A. Confidential, The Player et Assurance sur la Mort ; la temporalité du film alterne entre passé et présent, de façon à souligner à quel point Los Angeles a changé au fil des ans. Dans la première partie de son film, Andersen souligne également l’architecture très particulière de certains endroits de la ville, et met en évidence de façon assez drôle les films ne respectant pas la géographie de la ville, avec des personnages passant en l’espace d’un plan à deux endroits séparés de 20 kilomètres dans la réalité.

La deuxième partie de Los Angeles Plays Itself abordera une question plus sensible, en démontrant à quel point Hollywood a toujours préféré montrer la richesse et le luxe de Los Angeles que les quartiers ouvriers de la ville. Il mettra en évidence la façon dont les quartiers défavorisés ont été dépeints sur grand écran au fil des ans. Au fil des exemples, le cinéaste perd un peu de vue son sujet principal, et enchainera surtout les analyses de films durant sa dernière heure (L.A. Confidential, Grand Canyon, Chinatown…), quand il aurait pu se concentrer sur le fait de chercher les raisons de la réticence d’Hollywood à mettre en valeur la ville avec une certaine authenticité.

Le Blu-ray

[4/5]

C’est donc à Carlotta Films que l’on doit la découverte en Blu-ray de Los Angeles Plays Itself, un bel objet cinématographique disponible pour la toute première fois en vidéo en France. Et côté Blu-ray, c’est donc un quasi-sans faute technique avec un film imposant un grain plus ou moins épais selon les sources utilisées, mais proposant tout de même un beau piqué général et des couleurs au top. Côté son, l’encodage en DTS-HD Master Audio 2.0 (VO) s’avère tout à fait satisfaisant, laissant la part belle à la diction volontairement monocorde d’Encke King.

Du côté des suppléments, on trouvera tout d’abord un livret de 32 pages « Los Angeles Plays Itself – Réflexions » signé Thom Andersen et revenant sur le long périple du film de sa conception jusqu’à sa sortie en vidéo. En plus de la traditionnelle bande-annonce, on trouvera également un court-métrage de Thom Anderson intitulé The Tony Longo Trilogy (2014, 14 minutes), consacré à la star de films d’action de série B Tony Longo.

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