Test Blu-ray : Les sorcières de Salem

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Les sorcières de Salem

France, Allemagne : 1957
Titre original : –
Réalisateur : Raymond Rouleau
Scénario : Jean-Paul Sartre
Acteurs : Simone Signoret, Yves Montand, Jean Debucourt
Éditeur : Pathé
Durée : 2h26
Genre : Drame
Date de sortie cinéma : 26 avril 1957
Date de sortie DVD/BR : 29 mars 2017

 

 

Au XVIIe siècle, dans le petit village de Salem dans le Massachusetts, Abigail Williams se livre à la sorcellerie… Arrêtée, elle prétend être une victime et la cour de justice formée à cette occasion va alors envoyer à la potence toutes les personnes dénoncées comme sorcières…

 

 

Le film

[4/5]

Si le tristement célèbre procès des « sorcières de Salem » (1692) a donné naissance, au fil des années, à de nombreux films, séries ou autres adaptations plus ou moins romancées, Les sorcières de Salem, mis en scène en 1957 par Raymond Rouleau, est probablement l’une des plus prestigieuses d’entre elles . Et pour cause : derrière l’adaptation de la pièce de théâtre d’Arthur Miller, on retrouve rien de moins que la plume de Jean-Paul Sartre, écrivain et philosophe français, père de l’existentialisme et figure majeure de la vie intellectuelle et politique française de la seconde moitié du vingtième siècle.

N’en déplaise à Miller, qui a toujours considéré l’adaptation de Sartre comme une trahison de son œuvre (au point d’en bloquer les droits de distribution pendant de nombreuses années), le scénario des Sorcières de Salem s’avère assez brillant, d’autant qu’il se voit soutenu à l’écran par une pléiade de comédiens talentueux et par une reconstitution historique très soignée. Au final, seule la réalisation de Raymond Rouleau reste un peu en retrait, comme si le cinéaste était « impressionné » par l’ampleur des moyens mis à sa disposition et l’ambition de son sujet ; filmant ses acteurs de manière sans doute un peu trop académique, Rouleau ne parvient pas à donner le souffle, le dynamisme suffisant pour que le récit prenne véritablement vie et emporte le spectateur avec lui.

Néanmoins, l’ambiance du film, baignée de malaise, de paranoïa et de fanatisme religieux, proche par moments de l’hystérie collective, suffit sans peine à maintenir en éveil l’intérêt du spectateur pendant les deux heures et vingt-six minutes que dure le métrage. On remarquera également l’interprétation sans faille d’Yves Montand, Simone Signoret et de Mylène Demongeot, alors débutante.

 

 

Le Blu-ray

[4,5/5]

Le 29 mars 2017, trois nouveaux films ont intégré la prestigieuse collection de digipacks cartonnés des « versions restaurées par Pathé », que le cinéphile pourra ranger aux côtés des Enfants du Paradis de Marcel Carné, de Paradis perdu d’Abel Gance ou encore de Showgirls de Paul Verhoeven : il s’agit de Valmont (Milos Forman, 1989), Les sorcières de Salem (Raymon Rouleau, 1957) et Les portes de la nuit (Marcel Carné, 1946).

Comme d’habitude avec l’éditeur, ces trois nouveaux « classiques » ont bénéficié de restaurations maniaques et affichent aujourd’hui une forme insolente malgré les années. L’image est d’une belle stabilité, le grain d’origine est scrupuleusement respecté, le piqué est d’une étonnante précision et les contrastes pointus accentuent l’impression de profondeur de l’ensemble ; seuls les plans « à effets » (fondus enchainés, mentions écrites…) marquent naturellement, et comme d’habitude, les effets du temps – néanmoins, ils constituent des points de comparaison qui rendent le travail effectué par les équipes de Pathé d’autant plus perceptible et honorable. Une réussite totale.

Côté son, Les sorcières de Salem est proposé dans un mixage DTS-HD Master Audio 1.0 propre et clair (quoi que peut-être un poil trop poussé dans les aigus), restituant parfaitement les dialogues et la musique du film.

Du côté des suppléments, on trouvera un entretien avec Mylène Demongeot réalisé par Jérôme Wybon, durant lequel l’actrice, aujourd’hui âgée de 82 ans, revient sans la moindre langue de bois sur ses souvenirs tournant autour des Sorcières de Salem : entre deux anecdotes amusantes (ses lettres à Arthur Miller afin de débloquer les droits, l’âne flanqué d’une érection à son contact…), elle évoque également les humiliations régulières qu’elle a subi de la part de Simone Signoret pendant le tournage du film. Bien rythmé et très intéressant : le supplément idéal.

 

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