Test Blu-ray : Le Trésor du Petit Nicolas

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Le Trésor du Petit Nicolas

France : 2021
Titre original : –
Réalisation : Julien Rappeneau
Scénario : Julien Rappeneau, Mathias Gavarry
Acteurs : Ilan Debrabant, Audrey Lamy, Jean-Paul Rouve
Éditeur : Warner Bros.
Durée : 1h43
Genre : Comédie
Date de sortie cinéma : 20 octobre 2021
Date de sortie DVD/BR : 23 février 2022

Dans le monde paisible du Petit Nicolas, il y a Papa, Maman, l’école, mais surtout, sa bande de copains. Ils s’appellent Les Invincibles, mais ils sont avant tout inséparables. Du moins le pensent-ils. Car quand Papa reçoit une promotion et annonce que la famille doit déménager dans le sud de la France, le petit monde de Nicolas s’effondre. Comment imaginer la vie sans ses meilleurs amis ? Sans les croissants d’Alceste, les lunettes d’Agnan, les bêtises de Clotaire, loin de leur cher terrain vague ? Aidé par ses copains, Nicolas se met en quête d’un mystérieux trésor qui pourrait lui permettre d’empêcher ce terrible déménagement…

Le film

[3/5]

La sortie et le succès dans les salles du Petit Nicolas en 2010 s’inscrit dans une certaine tradition du cinéma populaire français, basée sur la nostalgie des années 60 et la tendresse liée au monde de l’enfance, à une époque où les écrans ne dominaient pas les loisirs de nos chères têtes blondes et où tout paraissait finalement plus simple. Troisième épisode des aventures cinématographiques du personnage créé par René Goscinny et Jean-Jacques Sempé au milieu des années 50, Le Trésor du Petit Nicolas emmène donc le spectateur dans une société d’un autre temps : celle des années 60.

Outre le décalage purement formel que cela implique du point de vue de la reconstitution (les amateurs de voitures anciennes se régaleront à l’apparition d’une Simca flambant neuve), la société 60’s du Trésor du Petit Nicolas est évidemment dominée par le patriarcat, avec les femmes à la maison, la séparation des garçons et des filles à l’école et une absence de mixité sociale qui, aujourd’hui, pourra apparaître comme vaguement réactionnaire aux spectateurs n’ayant pas – ou plus – l’habitude de cette représentation surannée de la France et de ses valeurs. Les identités de genre y sont également clairement définies selon la norme binaire occidentale moderne de l’époque ; ainsi, lorsque le petit Clotaire (Anton Alluin) s’habillera en fille afin de rentrer plus discrètement dans l’école d’en face, ses camarades lui diront simplement « Tu arrêtes ça tout de suite ! ».

Pour autant, Le Trésor du Petit Nicolas ne fait finalement que retranscrire, en restant relativement fidèle à l’esprit gentiment espiègle de l’écriture de René Goscinny, l’atmosphère de ces courts récits aujourd’hui considérés comme de véritables classiques de la littérature jeunesse. Comme dans les petits livres dont il s’inspire, le personnage central nous livre ses pensées à travers le prisme de l’enfance (avec ce que cela implique de camaraderie et de disputes avec les copains) tout en abordant de front le monde complexe des adultes : les disputes familiales, les relations hommes / femmes, les rapports entre voisins, la relation du père avec son patron, etc.

De fait, ce seront finalement les adultes qui voleront la vedette aux enfants au fur et à mesure que Le Trésor du Petit Nicolas avance, et en particulier les parents, qui sont interprétés par Jean-Paul Rouve et Audrey Lamy – ils remplacent Kad Merad et Valérie Lemercier qui campaient ces personnages dans Le Petit Nicolas et Les Vacances du Petit Nicolas. Les scènes mettant en scène les deux personnages sont occasionnellement très amusantes, surtout celle durant laquelle Jean-Paul Rouve rencontre les ouvriers d’Aubagne. Les seconds-rôles sont également excellents, mais souffrent d’apparitions trop courtes : on notera bien sûr le patron mauvais perdant (Pierre Arditi), le « Bouillon » et ses sifflets, le directeur adepte des jeux de mots (Jean-Pierre Darroussin) ou encore le voisin cynique et sans-gêne (François Morel). Les enfants et l’intrigue de chasse au trésor, qui auraient pu dans l’idéal donner une espèce de « Club des Cinq » vraiment sympathique, sont ainsi souvent laissés de côté par le scénario, qui ne leur laisse pas suffisamment de place pour s’exprimer.

Niveau casting, le film joue à 100% la carte du changement puisque le Petit Nicolas est ici incarné par Ilan Debrabant (vu dans Roulez Jeunesse), qui succède à Maxime Godart (Le Petit Nicolas) et Mathéo Boisselier (Les Vacances du Petit Nicolas). Côté mise en scène, Le Trésor du Petit Nicolas est réalisé par Julien Rappeneau, qui succède à Laurent Tirard qui avait réalisé les deux opus précédents. Sa mise en scène est assez fonctionnelle, mais fait occasionnellement preuve d’une certaine inventivité et d’un sens du cadre assez remarquable – on pense par exemple aux jolis plans aériens, tels que celui suivant la barque arrivant près du rivage alors que les gamins recherchent le fameux trésor, qui permettent au directeur de la photo Vincent Mathias (Au revoir là-haut) de laisser libre cours à son talent.

Au final, Le Trésor du Petit Nicolas s’avère un bon petit divertissement familial un peu suranné, sympathique, compensant son léger manque de rythme et de pep’s par l’abattage des adultes, interprétés par une poignée de comédiens attachants.

Le Blu-ray

[4/5]

Côté Blu-ray, la galette éditée par Warner Bros. est un véritable régal pour les mirettes : le rendu visuel du Trésor du Petit Nicolas est de toute beauté, la définition et le piqué sont à couper le souffle et les couleurs explosent littéralement de mille feux. La profondeur de champ est d’une belle précision, et même les scènes en basse lumière affichent une forme pas croyable. Le boulot d’encodage des équipes techniques de la branche française de Warner est aussi solide que remarquable, et permettra aux spectateurs l’ayant loupé dans les salles obscures de rattraper Le Trésor du Petit Nicolas dans des conditions optimales. Niveau son, la version française est proposée dans un mixage DTS-HD Master Audio 5.1, nous proposant des ambiances finement distillées : le film profite donc d’une dynamique et d’une spatialisation toute particulière. On notera également que Warner n’oublie pas les cinéphiles qui visionnent leurs films à domicile sans utiliser de Home Cinema, puisque l’éditeur nous propose également un mixage DTS-HD Master Audio 2.0 plus cohérent si vous visionnez le film de Julien Rappeneau sur un « simple » téléviseur.

Dans la section suppléments, on trouvera tout d’abord un amusant petit bêtisier (3 minutes), qui sera complété du clip de la chanson « Les copains d’abord » par –M– (4 minutes) et d’une courte galerie d’affiches (1 minute).

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