Test Blu-ray : Le gang Anderson

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Le gang Anderson

 
États-Unis : 1971
Titre original : The Anderson tapes
Réalisation : Sidney Lumet
Scénario : Frank Pierson
Acteurs : Sean Connery, Dyan Cannon, Martin Balsam
Éditeur : Sidonis Calysta
Durée : 1h39
Genre : Thriller, Policier
Date de sortie cinéma : 3 septembre 1977
Date de sortie DVD/BR : 13 juin 2017

 

 

A sa sortie de prison, Duke Anderson rejoint son ancienne petite amie installée dans un hôtel particulier cossu de New York. C’est aunsi que lui vient l’idée de reformer une équipe pour organiser le cambriolage de tous les appartements de la résidence…

 

 

Le film

[4/5]

Ce qui frappe sans doute le plus aujourd’hui, à la découverte du Gang Anderson de Sidney Lumet, n’est pas tant l’aspect ouvertement orienté « divertissement » de ce film de casse, mais plutôt cette obsession développée par Lumet tout au long du métrage autour de la notion de « surveillance ». Une paranoïa justifiée par l’affaire du Watergate, contemporaine de la mise en chantier du film, et prenant une ampleur toute particulière dans Le gang Anderson, poussant le flicage de ses personnages par tout un dispositif de surveillance digne du 1984 d’Orwell, et présentant les Etats-Unis des années 70 comme un état policier où l’intimité n’a même plus sa place.

Trois ans avant Conversation secrète, 27 ans avant Ennemi d’état, Sidney Lumet y allait déjà d’un cynisme assez subversif, nous donnant à voir une société contemporaine où les libertés individuelles semblent avoir disparu : en avance sur son temps, Le gang Anderson imaginait déjà une société où nul ne peut faire un pas sans être surveillé – on ne pourra de fait qu’applaudir cet aspect « visionnaire » de l’œuvre de Lumet, d’autant que ce dernier s’avère très « surligné » dans sa mise en scène, présent à la fois de manière visuelle et sonore.

Le gang Anderson n’en devient pas pour autant un ennuyeux ou pompeux film à « message » : l’intrigue policière est solide, précise et moderne, même si, naturellement, les plus délicats d’entre les spectateurs s’offusqueront sans doute de certains aspects du script de Frank Pierson, notamment dans sa représentation pour le moins outrée et caricaturale des homosexuels. Le rythme est excellent, et les acteurs sont formidables, de Sean Connery à Martin Balsam en passant par un tout jeune Christopher Walken ou une Dyan Cannon au rôle finalement assez finement écrit – rien à voir avec sa prestation en mode « potiche » dans Le casse d’Henri Verneuil la même année. En deux mots comme en cent, Le gang Anderson demeure un excellent divertissement, typique de son époque et toujours aussi réjouissant plus de 45 ans après.

 

 

Le Blu-ray

[4/5]

Le Blu-ray du Gang Anderson édité par Sidonis Calysta nous propose une expérience home cinéma on ne peut plus recommandable. L’upgrade HD vaut globalement le détour, avec une image très honorable, même dans ses passages les plus sombres, et une granulation argentique d’origine respectée à la lettre. La définition ne pose pas le moindre problème, les couleurs sont très honnêtes – on est probablement en présence de la meilleure copie du film disponible à ce jour sur le marché. Côté son, l’éditeur nous propose bien sûr de découvrir le film en version originale, mais a également été repêcher la version française d’époque ; toutes deux sont proposées dans des mixages DTS-HD Master Audio 2.0. Si elle plaira forcément aux amateurs de VF surannées qui ajoutent parfois un charme supplémentaire aux films qu’elles accompagnent, on préférera tout de même la version anglaise, artistiquement plus convaincante, et qui met également d’avantage en valeur les compositions de Quincy Jones pour le film.

Dans la section suppléments, Sidonis reste fidèle à sa politique éditoriale, immuable depuis plusieurs années : nous aurons donc tout d’abord droit à la bande-annonce et à la galerie de photos du film, avant d’embrayer avec les traditionnelles présentations du film, assurées par Bertrand Tavernier, Patrick Brion et François Guérif. Tavernier évoque assez longuement l’aspect « surveillance » du film, évoquant le « premier film pré-Snowden, pré-Julian Assange (Wikileaks) », que nous avons également évoqué en début d’article (les grands esprits se rencontrent !). Plus brouillon mais toujours attachant, Patrick Brion remettra quant à lui le film dans son contexte de tournage, mais semble un poil plus circonspect sur le résultat final. Enfin, François Guérif soulignera, lui aussi, l’aspect « visionnaire » d’un film qu’il considère comme très efficace, en évoquant bien sûr en préambule le roman de Lawrence Sanders, publié en 1969.

 

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