Test Blu-ray : La fille du train

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La fille du train

 
États-Unis : 2016
Titre original : The girl on the train
Réalisateur : Tate Taylor
Scénario : Erin Cressida Wilson
Acteurs : Emily Blunt, Rebecca Ferguson, Haley Bennett
Éditeur : Metropolitan Vidéo
Durée : 1h53
Genre : Thriller
Date de sortie cinéma : 26 octobre 2016
Date de sortie DVD/BR : 1 mars 2017

 

 

Tous les jours à bord du même train, Rachel passe devant la même maison. Dévastée par son divorce, elle fantasme sur le couple qui y vit et leur imagine une existence parfaite jusqu’au moment où elle est le témoin d’un terrible événement auquel elle se retrouve étroitement mêlée. Qu’a-t-elle vu ? Qui est le coupable  ? Qui est la victime ?

 

 

Le film

[3/5]

Survendu sur la promesse d’un scénario « à tiroirs », retors et machiavélique, ramenant directement le spectateur au souvenir du sublime Gone Girl de David Fincher, La fille du train ne réservera finalement, dans sa narration, que peu de surprises au public. Le récit des mésaventures de Rachel, articulé autour d’un « trou noir » du à l’abus d’alcool (une idée plutôt dans l’air du temps l’année dernière, puisqu’elle était également une des composantes essentielles du dernier roman de Stephen King, Carnets noirs – bientôt dans vos salles de cinéma) ne propose finalement, quand on y pense, pas grand-chose de plus qu’une version alambiquée, construite à la manière d’un puzzle, des intrigues proposées par les téléfilms produits à la chaîne depuis de nombreuses années pour les networks américains, et qui font le bonheur des ménagères tous les débuts d’après-midi sur TF1.

Mais si l’on met de côté sa trame classique de « whodunit » à la sauce Hollywoodienne, gentiment teinté de portraits de femmes menacées par le spectre de la violence domestique (et plus largement par le danger masculin en général), ce qu’on retiendra surtout de La fille du train est la description, principalement dans sa première partie, d’un personnage principal de femme veule, alcoolique, prompte au harcèlement, encline à la violence, et ne ressentant qui plus est aucun remords vis à vis de ses actes passés (« I wish I knew what I had to be sorry for »). Bien sûr, le film n’assumera pas vraiment à 100% son postulat de base, [ATTENTION SPOILERS] merci Hollywood et le sempiternel schéma du pervers narcissique, apparaissant ici tel un deus ex machina dans la toute dernière bobine [FIN DES SPOILERS].

La fille du train demeure néanmoins au final assez attachant, grâce à la prestation sans faille d’Emily Blunt, aidée par une science du maquillage étrangère aux hommes et sur laquelle notre rédacteur en chef Pascal Le Duff revenait lors de la sortie du film en salles :

« Le prologue est prometteur, avec Emily Blunt irréprochable, communiquant aisément la détresse de cette femme totalement paumée. Son air constamment hagard dans ce prologue et un maquillage finement esquissé permettent de faire comprendre finement (ce sera l’une des rares traces de subtilité dans le film, profitons-en), avant de le voir et de l’entendre durant une discussion sympathique avec une mère et sa fille, qu’elle boit un peu trop. Le travail de maquillage minimaliste mais révélateur est à saluer au passage. Dans un entretien avec le Hollywood Reporter, l’actrice précise que la maquilleuse de plateau Kyra Panchenko (qui a travaillé sur Kill Bill) avait utilisé «du fard à paupières gris sous [ses] yeux pour en faire ressentir les cernes». Elle a également porté diverses teintes de lentilles de contact, rose, rouge ou jaune, pour différencier son niveau d’ivresse, entre ébriété modeste et gueule de bois sévère. Son personnage n’est donc, a priori, pas dénué d’intérêt. Elle n’est pas réellement sympathique, rebutante même, son harcèlement de sa « remplaçante » Anna relevant d’un tempérament presque criminel, certainement à la limite de la légalité, comme on le découvrira petit à petit (sans trop en dévoiler). »

 


 

Le Blu-ray

[4/5]

C’est bien sûr Metropolitan Vidéo qui nous propose aujourd’hui de découvrir La fille du train sur support Blu-ray. Et comme d’habitude avec l’éditeur qui ne nous réserve quasiment jamais de mauvaise surprise, la galette affiche un piqué d’une belle précision, des couleurs éclatantes et du meilleur effet, et des noirs forts d’une belle densité, malgré de légers fourmillements occasionnels sur les arrière-plans. Les deux mixages audio, proposés en DTS-HD Master Audio 5.1, se révèlent tous deux d’une monstrueuse efficacité, surtout à l’occasion des séquences musicales qui émaillent le film.

Côté suppléments, outre un commentaire audio du réalisateur Tate Taylor (sous-titré en français), on aura droit à deux featurettes promo revenant sur le tournage du film : cela sera notamment l’occasion d’entendre s’exprimer la trop rare Erin Cressida Wilson, scénariste du film, à qui on doit également le scénario de La secrétaire de Steven Shainberg. On terminera enfin avec un peu moins de vingt minutes de scènes coupées et/ou étendues, tantôt intéressantes, tantôt franchement anecdotiques.

 

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