Test Blu-ray : La Fille du roi des marais

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La Fille du roi des marais

États-Unis : 2023
Titre original : The Marsh King’s Daughter
Réalisation : Neil Burger
Scénario : Elle Smith, Mark L. Smith
Acteurs : Daisy Ridley, Ben Mendelsohn, Brooklynn Prince
Éditeur : Metropolitan Vidéo
Durée : 1h48
Genre : Thriller
Date de sortie DVD/BR : 15 février 2024

La vie d’Helena bascule lorsqu’elle apprend la fuite d’un prisonnier surnommé par la presse « le roi des marais ». Cet homme, Helena le connaît mieux que quiconque. C’est le monstre qui l’a séquestrée avec sa mère loin de la civilisation pendant les dix premières années de sa vie. Helena sait que les autorités ne le retrouveront jamais. Elle seule pourrait y parvenir. Elle connaît ses techniques et ses lieux de chasse. Cet homme est son père et pour protéger sa famille, elle va devoir l’affronter…

Le film

[3,5/5]

Pour ceux qui l’ignoreraient encore, La Fille du roi des marais est l’adaptation du roman éponyme de Karen Dionne, qui fut un gros succès littéraire en 2017 outre-Atlantique, mais dont la traduction française sortie l’année suivante chez Lattès ne provoqua chez nous qu’un très faible retentissement médiatique. Pour autant, le bouquin multi-primé de Karen Dionne permettait au lecteur de découvrir une redéfinition viscérale du concept de « demoiselle en détresse », grâce à un récit malin qui jonglait de façon très habile avec les concepts de bien et de mal.

En dépit d’un deuxième acte qui aurait pu bénéficier d’un léger « élagage » narratif afin de garder le spectateur cloué à son siège, la version cinématographique de La Fille du roi des marais conserve un certain nombre de qualités du bouquin. Le film s’ouvre donc sur la découverte d’Helena (Brooklynn Prince), une jeune fille de dix ans, élevée dans les bois et loin de toute notion de « grande ville » ou même de « civilisation ». Son père Jacob (Ben Mendelsohn), qui lui inculque les rudiments de la chasse et à qui elle voue un amour sans borne, est un homme rude et taciturne, qui semble entretenir des relations assez tendues avec sa mère (Caren Pistorius). Quelques séquences plus tard, on apprendra que ce dernier avait kidnappé sa mère, et que c’était la raison pour laquelle il les gardait isolés du monde.

Après l’arrestation de Jacob, qui intervient après dix, quinze minutes de film, La Fille du roi des marais fera un saut dans le temps. Helena, devenue adulte (Daisy Ridley), a réintégré le « vrai » monde, et vit dans une petite banlieue pavillonnaire en compagnie de son mari Stephen (Garrett Hedlund) et de leur fille Marigold (Joey Carson). Sa vie va vite se retrouver bouleversée quand elle apprendra que son père, surnommé « le Roi des marais » par les médias, s’est évadé de prison, et qu’il pourrait être à sa recherche… L’histoire est aussi simple qu’efficace, et développe une série de questions très intéressantes sur la frontière floue qui sépare le bien et le mal.

Car elle a beau savoir que son père est bel et bien le « Roi des marais », à savoir le monstre décrit par les médias, Helena ne parvient pas réellement à détester ce père qu’elle adorait, et qu’elle aime encore malgré tout, en développant sans doute un sentiment de culpabilité vis-à-vis de ce sentiment. Même s’ils ont en partie été altérés par le temps, les souvenirs de son enfance représentent pour elle une époque bénie entre toutes, où tout paraissait plus simple. Mais au fur et à mesure que l’intrigue de La Fille du roi des marais avance, quelques détails sur ce passé finissent par ressurgir, ce qui permettra à Helena de comprendre que sa propre fille est peut-être également en danger.

Porté par la prestation tout en retenue de Daisy Ridley, La Fille du roi des marais fonctionne donc plutôt bien dans son créneau de thriller psychologique, et ce surtout grâce à sa volonté de ne jamais réellement décrire le personnage incarné par Ben Mendelsohn comme un dangereux psychopathe. C’est essentiellement à travers les yeux d’Helena que le spectateur sera amené à découvrir le personnage du Roi des marais, et jusqu’au tout dernier acte du film, on ne ressentira jamais réellement de sentiment de danger lors des séquences le mettant en scène. Malheureusement, le final du film fera en revanche un peu se dégonfler le soufflé, les choses ne s’imbriquant plus complètement les unes avec les autres. Reste cependant un joli tour de force, et un thriller pour le moins complexe et efficace, qui aurait assurément mérité une sortie dans les salles françaises.

Le Blu-ray

[4/5]

Après un peu plus d’un mois d’exclusivité sur Prime Video, La Fille du roi des marais est donc sorti au format Blu-ray chez Metropolitan Vidéo il y a une quinzaine de jours. Et côté master Haute-Définition, la galette Blu-ray du film de Neil Burger nous propose une image assez superbe, respectueuse de la photo légèrement désaturée signée Alwin H. Küchler et nous offrant une précision de tous les instants, avec un piqué d’une précision quasi-chirurgicale. Le format est respecté, l’encodage en 1080p parachève le tableau, et permet au film de s’imposer avec classe et sans le moindre problème technique à l’horizon. Niveau son, l’immersion est immédiate et totale avec deux pistes DTS-HD Master Audio 5.1 (VF / VO), extrêmement dynamiques et riches en détails sonores de toutes sortes. Du très beau travail ! Dans la section suppléments, on trouvera une poignée de bandes-annonces éditeur.

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