Test Blu-ray : Enemy

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Enemy

États-Unis, Allemagne de l’Ouest : 1985
Titre original : Enemy mine
Réalisation : Wolfgang Petersen
Scénario : Barry Longyear, Edward Khmara
Acteurs : Dennis Quaid, Louis Gossett Jr., Brion James
Éditeur : Movinside
Durée : 1h48
Genre : Science-fiction
Date de sortie cinéma : 5 mars 1986
Date de sortie DVD/BR : 13 novembre 2017

 

 

Au XXIème siècle, au cours d’une guerre intersidérale entre les humains et un peuple d’extra-terrestres reptiliens, les Dracs, un pilote de chasse terrien, Willis Davidge, et un Drac, Jeriba « Jerry » Shigan, entre-détruisent leurs vaisseaux respectifs et atterrissent à la surface d’une planète hostile. Forcés à s’entre-aider pour survivre, ils deviennent amis et échangent mutuellement leurs cultures…

 

 

Le film

[4/5]

Film de science-fiction aux allures de fable humaniste, Enemy est ouvertement un film à « message », prônant la tolérance et le respect de l’autre par le biais d’une histoire située non seulement dans le futur, mais sur une autre planète. A notre époque de xénophobie galopante, le fait de retrouver ce genre de thématiques dans un film de genre ne pourra que nous réjouir, d’autant que le film de Wolfgang Petersen, malgré quelques facilités narratives, parvient finalement à trouver un angle d’attaque original et inventif pour mener son récit à bien.

Porté par les prestations couplées de Dennis Quaid et Louis Gossett Jr., seuls présents à l’écran pendant une large partie du film, Enemy prend comme point de départ une situation très comparable à celle du film Duel dans le pacifique : deux soldats de camps opposés vont devoir se serrer les coudes afin de survivre dans un environnement hostile. Les décors et les éclairages, bien qu’ayant pris un coup de vieux, sont très sympathiques, l’aspect « carton pâte » de l’ensemble renforçant encore un peu plus le côté théâtral de la première partie du film, qui s’affiche comme une véritable réussite. La deuxième partie du film en revanche est plus caricaturale, malgré la présence au générique du toujours formidable Brion James.

Cependant, le film reste une belle réussite dans son genre. Tout juste pourra-t-on reprocher à Wolfgang Petersen un défaut que l’on attribue également très volontiers à son compatriote Roland Emmerich : le cinéaste n’a jamais réellement su gérer le rythme de ses films, et Enemy ne déroge pas à cette règle – il s’agit d’un film tout à fait sympathique, mais pétri de longueurs – surtout dans sa deuxième partie – qui l’empêchent de devenir un classique absolu.

 

 

Le Blu-ray

[4/5]

Deuxième sortie « Science-fiction » pour Movinside après un Zardoz qui ne nous avait que partiellement convaincu d’un point de vue technique – on ne fera pas inutilement durer le suspense : aussi bien côté image que côté son, le master proposé par l’éditeur sur Enemy est en revanche d’excellente tenue. En effet, le film est proposé au format respecté, encodé en 1080p, le piqué est précis et les couleurs sont éclatantes. La gestion des contrastes semble avoir fait l’objet d’une attention toute particulière, mais en projection sur un écran de grande taille, on percevra tout de même un peu de « macrobloking » sur les surfaces planes les plus sombres. On pourra certes également apercevoir quelques traces éparses d’une légère utilisation du réducteur de bruit (DNR), mais l’ensemble a été fait intelligemment, avec parcimonie, et conserve une solide patine argentique : le grain est bel et bien présent sur la plupart des plans, et la peau des personnages ne prend jamais l’aspect « cireux » qu’elle avait sur la galette de Zardoz. Le mixage audio est proposé en LPCM 2.0 mono d’origine en VF intégrale ou VO, et les deux mixages s’avèrent parfaitement clairs et sans souffle.

Du côté des suppléments, on trouvera naturellement la bande-annonce du film, qui sera accompagnée d’une présentation du film par Julien Sévéon, d’une durée d’un peu plus de vingt minutes. Ce dernier y reviendra sur la production contrariée du film, commencé par Richard Loncraine qui fut viré par la Fox qui réengagea un nouveau réalisateur. Malheureusement, ses explications, notamment sur le calendrier de tournage, sont confuses et manquent grandement de précision. A sa décharge, il semble en effet difficile de déterminer quand, pourquoi et comment Richard Loncraine a quitté le projet. Les seules certitudes que l’on peut avoir, c’est que le tournage du film avait déjà bien avancé en Islande, et que 17 millions de dollars avaient déjà été dépensés sur le film au moment où la Fox a décidé de le virer pour « divergences artistiques ». Obligé par contrat à verser de fortes indemnités aux acteurs en cas d’abandon du projet, Lawrence Gordon, nouveau chef de production de la Fox, a décidé de continuer tout de même en embauchant l’allemand Wolfgang Petersen, qui délocaliserait les studios de tournage jusqu’en Allemagne et retournerait la totalité du film, faisant même revoir le design de la créature incarnée par Louis Gossett Jr. afin que cette dernière soit plus fidèle au livre de Barry Longyear. Au final, le budget cumulé des « deux » films aura coûté au studio presque 40 millions. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’on serait bien curieux de découvrir les images tournées par Loncraine !

 

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