Test Blu-ray : Dracula untold

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2012

Dracula untold

États-Unis : 2014
Titre original : Dracula untold
Réalisateur : Gary Shore
Scénario : Matt Sazama, Burk Sharpless
Acteurs : Luke Evans, Dominic Cooper, Sarah Gadon
Éditeur : Universal Pictures Video
Durée : 1h32
Genre : Fantastique, Aventures, Action
Date de sortie cinéma : 28 mai 2014
Date de sortie DVD/BR : 10 février 2015

 

 

L’histoire débute en 1462. La Transylvanie vit une période de calme relatif sous le règne du prince Vlad III de Valachie et de son épouse bien-aimée Mirena. Ensemble, ils ont négocié la paix et la protection de leur peuple avec le puissant Empire ottoman dont la domination ne cesse de s’étendre en Europe de l’Est. Mais quand le sultan Mehmet II demande que 1000 jeunes hommes de Valachie, dont le propre fils de Vlad, Ingeras, soient arrachés à leur famille pour venir grossir les rangs de l’armée turque, le prince doit faire un choix : abandonner son fils au sultan, comme son père l’a fait avant lui, ou faire appel à une créature obscure pour combattre les Turcs et par là même assujettir son âme à la servitude éternelle. Vlad se rend au pic de la Dent Brisée où il rencontre un abject démon et conclut un accord faustien avec lui : il acquerra la force de 100 hommes, la rapidité d’une étoile filante et les pouvoirs nécessaires pour anéantir ses ennemis, en l’échange de quoi, il sera accablé d’une insatiable soif de sang humain. S’il parvient à y résister pendant trois jours, Vlad redeviendra lui-même, et sera à même de continuer à protéger et gouverner son peuple, mais s’il cède à la tentation, il entrera le monde des ténèbres pour le restant de ses jours, condamné à se nourrir de sang humain et à perdre et détruire tout ce et ceux qui lui sont chers…

 

Le film

Premier film de Gary Shore (à moins qu’il ne s’agisse en réalité de Russell Mulcahy ayant pris un pseudonyme), Dracula untold se veut un « Dracula begins », faisant fi du récit imaginé il y a plus d’un siècle par Bram Stoker pour se concentrer sur une vision fantasmée et anachronique d’une partie de la vie du prince Vlad III de Valachie, ayant régné sur une partie de l’actuelle Roumanie au quinzième siècle. Si Stoker n’a jamais admis s’être inspiré de ce personnage historique pour son roman épistolaire, Francis Ford Coppola a réécrit l’Histoire avec son nanar boursouflé en 1992, si bien que beaucoup semblent convaincus que Vlad l’empaleur fait bel et bien partie du récit originel, aux côtés d’une Mina Harker obsédée sexuelle, de partouzes de vampires et d’un loup-garou qui tronche Lucy au milieu du jardin.

Bourré d’incohérences et d’approximations historiques (le film se déroule en 1462, mais Mehmed II vient chercher de jeunes garçons pour combattre au siège de Vienne de 1529 – bon, faut avouer qu’il y avait de la route !), Dracula untold a connu l’infortune de se voir en partie « retourné » par les exécutifs d’Universal, mécontents du résultat. On se demande cela dit dans quelle mesure ils peuvent s’avérer satisfaits de la version distribuée en salles, tant celle-ci se révèle grotesque. Jamais fun, jamais sanglant, nous présentant le personnage de Dracula comme un « gentil » torturé, le film affiche une volonté de faire dans le « lyrique » à la Ridley Scott, proposant des séquences tout droit sorties de Gladiator ou Kingdom of Heaven, en mélangeant cela à une volonté de dynamiser l’ensemble avec une esthétique ultra-ringarde (on croirait des dessins de Luis Royo) et une réalisation clippesque au possible (qui plus est souvent illisible), héritée des Underworld et consort. Autant dire que la mayonnaise ne prend pas. C’est dommage, car l’investissement personnel de Luke Evans et le point de départ de certaines séquences valaient probablement le coup sur le papier.

 

 

Le Blu-ray

[4,5/5]

Universal Pictures Vidéo nous propose un master de toute beauté, conservant bien le grain argentique d’un tournage en 35mm. Les couleurs sont superbes, les contrastes denses, les noirs d’une belle profondeur. La définition est irréprochable et le piqué souvent très précis, malgré quelques baisses de régime dans les scènes les plus sombres. Coté enceintes, comme toujours chez l’éditeur, seule la version originale est encodée en DTS-HD Master Audio 5.1, dans un mixage littéralement tonitruant. Les scènes de bataille sont naturellement riches en basses, en gros surrounds et effets multi-directionnels à gogo. Un poil en retrait, la version française uniquement mixée en DTS 5.1 s’avère également très spectaculaire et immersive, mais fait naturellement montre de moins de finesse.

Dans la section suppléments, outre la présence en masse du réalisateur Gary Shore via une série de commentaires audio (sur le film et les scènes coupées), on sera surpris par la quasi-omniprésence de Luke Evans, présent dans presque tous les modules. Dans la section Luke Evans : créer la légende, il revient sur son implication dans le projet, et commente les séquences clés du film, livrant un parfait résumé du métrage aux spectateurs les plus distraits. On le suit également du plateau aux séquences d’entrainement physique sur le petit reportage Un jour dans la vie de Luke Evans. Sympathique et disert, il se prête au jeu avec plaisir.

On trouvera également deux featurettes de bon aloi, l’une consacrée au personnage même de « Vlad l’empaleur » (Dracula revient), et l’autre au tournage et à la mise en chantier de « la » grosse scène d’action du film, durant laquelle Dracula affronte 1000 soldats à lui tout seul (1000 victimes). La section « Le mode Dracula » présente quant à elle une cartographie des différents lieux rencontrés durant le film, chaque lieu renvoyant soit à des galeries photos soit à des petits sujets sur le tournage des effets spéciaux, sur le mode « work in progress ».

Enfin, comme on a gardé le meilleur pour la fin, le plus captivant sera de découvrir les 15 minutes de scènes coupées ou alternatives, qui donnent, pour certaines d’entre elles, un éclairage tout nouveau à Dracula untold. On y découvre notamment la sorcière Baba Yaga, incarnée par Samantha Barks, qui, dans la première version du film, donnait ses pouvoirs à Vlad III. Un personnage haut en couleurs qu’on regrette vraiment de ne pas avoir découvert dans le final cut.

 

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