Test Blu-ray : Colt 45

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Colt 45

France, Belgique : 2014
Titre original : Colt. 45
Réalisateur : Fabrice du Welz, Frédéric Forestier
Scénario : Fabrice du Welz, Fathi Beddiar
Acteurs : Ymanol Perset, Gérard Lanvin, JoeyStarr, Alice Taglioni
Éditeur : Warner Home Vidéo
Durée : 1h24
Genre : Thriller, Action
Date de sortie cinéma : 6 août 2014
Date de sortie DVD : 2 janvier 2015

 

 

Armurier et instructeur de tir à la Police Nationale, Vincent Milès est expert en tir de combat. À seulement 25 ans, ses compétences sont enviées par les élites du monde entier mais dans la plus grande incompréhension de la part de ses collègues, Vincent refuse obstinément d’intégrer une brigade de terrain. Son destin bascule le jour où il fait la connaissance de Milo Cardena, un flic trouble, qui va l’entraîner dans une incontrôlable spirale de violence, plaçant Vincent au centre d’une série d’attaques à main armée, de meurtres et d’une féroce guerre des polices opposant son parrain, le commandant Chavez de la BRB, à son mentor, le commandant Denard de la BRI. Pris au piège d’une véritable poudrière, Vincent n’aura pas d’autre choix qu’embrasser son côté obscur pour survivre…

 

 

Le film

[4/5]

S’il s’avère aujourd’hui, et contre toute attente, un excellent polar, âpre et sans concession, Colt. 45 a été marqué par une histoire un peu chaotique. Le tournage a débuté en 2012, puis suite à des problèmes relationnels entre le réalisateur Fabrice Du Welz, son producteur Thomas Langmann et ses têtes d’affiche (principalement Joey Starr, mais visiblement également Gérard Lanvin), le cinéaste fut brusquement écarté du film par la production, qui en assura le re-tournage de certaines scènes, ainsi que le montage. De ce fait, le film n’est arrivé sur les écrans français qu’en aout 2014, quelques mois à peine avant la sortie d’Alleluia, que le cinéaste a tourné quelques mois après son éviction de Colt. 45.

Laissons de côté les propos amers du réalisateur belge, qui déclare que le film tel que nous pouvons le voir aujourd’hui n’est pas terminé, et qu’il y manque trente pages du scénario de Fathi Beddiar, pour nous concentrer sur le produit fini. En l’état, force est de constater que Colt. 45 est une petite bombe dans le paysage assez formaté du polar français. Si certains passages sont un poil convenus, si certains dialogues sonnent certes un peu faux, le film est illuminé par suffisamment d’éclairs de génie pour captiver l’attention du spectateur pendant toute sa durée. La beauté du monstre en somme : si son créateur le considère rafistolé et bancal, cette créature de Frankenstein filmique nous apparaît cependant d’une redoutable attirance. Apre, violent, bourrin et rentre-dedans, Colt. 45 renvoie Olivier Marchal aux vestiaires. L’ambiance sombre et délétère qui nimbe le film nous transporte par moments à la lisière du fantastique, les scènes d’action sont tout autant de cauchemars éveillés, éclairés par la lumière baroque du directeur photo Benoit Debie, qui donne parfois un côté presque Argento-esque au film de Fabrice Du Welz. En résulte donc un grand film schizophrène, porté par la classe de sa réalisation et par la révélation du film en la personne du jeune Ymanol Perset, extraordinaire gueule d’ange au milieu de tout ce que le cinéma français compte en tronches cassées (Antoine Basler, Jo Prestia, Philippe Nahon, Simon Abkarian…).

Bref, on l’a dit et on le répète : malgré le fait que son réalisateur Fabrice Du Welz renie aujourd’hui le film, on est tout de même en présence d’un polar de première bourre, dont la courte durée ne fait que renforcer l’impact sec et brutal.

 

 

Le Blu-ray

[4/5]

Le Blu-ray édité par Warner Home Vidéo nous propose une expérience home cinéma au taquet : l’image est superbe, même dans ses passages les plus sombres, et rend parfaitement hommage à la sublime photo signée Benoit Debie. La définition est précise, les couleurs très saturées sont respectées à la lettre, et même durant les séquences les plus chaotiques à l’écran (fumée, couleurs vives qui tranchent net), le master tient la route et nous ravit pleinement les mirettes. Côté son, le mixage DTS-HD Master Audio 5.1 nous en envoie également plein les oreilles, avec des détonations littéralement tonitruantes et des effets dynamiques de toutes parts. Un superbe boulot.

Dans la section suppléments, on trouvera un making of d’une vingtaine de minutes. Bien entendu, la loi du silence est de mise concernant les multiples problèmes de production et le sujet nous donne au contraire à voir une ambiance de tournage détendue, et un Fabrice Du Welz très impliqué dans la direction d’acteurs. C’est bien sûr dommage (on se souvient par exemple des prises de tête entre Pascal Laugier et Stephen McHattie sur le making of de The secret), mais c’est également la règle du jeu en France, où l’on ne s’appesantit guère en général sur les problèmes de production. On aura également droit à l’efficace bande-annonce du film.

 

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