Test Blu-ray : Child’s play – La poupée du mal

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Child’s play – La poupée du mal

 
États-Unis, Canada, France : 2019
Titre original : Child’s play
Réalisation : Lars Klevberg
Scénario : Tyler Burton Smith
Acteurs : Aubrey Plaza, Mark Hamill, Tim Matheson
Éditeur : TF1 Studio
Durée : 1h30
Genre : Horreur
Date de sortie cinéma : 19 juin 2019
Date de sortie DVD/BR : 29 octobre 2019

 

Karen, une mère célibataire, offre à son fils Andy une poupée high-tech, ignorant tout de sa nature sanguinaire et violente. Un dysfonctionnement va ainsi pousser la poupée à adopter un comportement agressif et psychopathe… Le cauchemar ne fait que commencer…

 


 

Le film

[3,5/5]

Qu’on aime ou qu’on aime pas la direction qu’a pris la saga Chucky depuis de nombreuses années, il faut reconnaître que Don Mancini est parvenu à créer, à partir d’un des pitchs les plus cons qui soient, un véritable culte autour de sa poupée tueuse, qui se perpétue de film en film grâce à une petite entreprise quasiment « familiale » dont le noyau dur reste inchangé depuis plus de 30 ans. Dès lors, on ne pourra finalement que comprendre le fait que Don Mancini ait refusé de confier le destin de son bébé en salopette à une bande de parfaits inconnus, et ait choisi de développer une série TV en reprenant ses personnages de son côté, en parallèle à la mise en chantier de Child’s play : la poupée du mal, projet de reboot au cœur duquel il ne s’investirait pas du tout. Ce Chucky cuvée 2019 est donc une espèce d’enfant non désiré, ayant pourtant globalement plutôt réussi son entrée dans la cour des grands : outre 30 millions de dollars de recettes aux États-unis, le film a par ailleurs réuni 200.000 français dans les salles au début de l’été. Il y a donc fort à parier pour que cette excroissance à l’univers créé par Don Mancini connaisse lui aussi une ou plusieurs suites…

« Ade due Damballa ! » criait Charles Lee Ray alias Brad Dourif dans Jeu d’enfant en 1988, afin de prendre possession de la carcasse de plastique de la poupée Chucky. C’est sur ce point précis – et pourtant crucial – que les deux sagas Chucky risquent de diverger de la façon la plus spectaculaire. Point de vaudou ni de jouet possédé par l’esprit d’un serial killer dans la version 2019 : probablement sous fort influence de la série Black mirror, le scénariste Tyler Burton Smith choisit de jouer la carte de l’intelligence artificielle déficiente. La poupée Buddi devient donc un jouet connecté créé par la toute puissante firme Kaslan (https://kaslancorp.com), dont les inhibiteurs comportementaux ont tous été désactivés par un technicien indélicat sur la chaîne de production. Dans l’air du temps, le film surfe sur l’attrait du public pour les nouvelles technologies, et Lars Klevberg de faire lentement mais sûrement monter la sauce : puisque Chucky n’est pas un tueur à la base, il faut en effet d’avantage s’attarder sur sa personnalité, qui se construira autour d’un cocon familial très dysfonctionnel. Le résultat, s’il n’est pas foncièrement original, est plutôt payant, d’autant que les « nouvelles » incarnations d’Andy (Gabriel Bateman) et de sa mère Karen (Aubrey Plaza) sont plutôt réussies et attachantes, et que l’ensemble s’avère le plus souvent assez drôle, avec notamment de petites références « méta » amusantes. Ainsi, lors de la première mise en route de Chucky, le spectateur entendra la toute nouvelle voix du personnage, doublée non plus par Brad Dourif mais par Mark Hamill, inoubliable interprète de Luke Skywalker dans Star Wars. Bien entendu, quand Chucky demande à Andy comment il va l’appeler, ce dernier lui répond « Han Solo »…

L’humour est d’ailleurs indéniablement le point fort de Child’s play : la poupée du mal, et certaines vannes balancées lors de la deuxième partie du film s’avéreront souvent assez imparables. Si l’humour noir et les punchlines fonctionnent bien, avec parfois une pointe d’absurde tout à fait bienvenue (« Ça, c’est pour Tupac ! »), le film s’avère également plutôt imaginatifs dans ses meurtres et autres mises à mort. Celles-ci sont d’autant plus variées qu’elles bénéficient bien sûr des nouvelles fonctionnalités de Chucky, et notamment de la connectivité de la poupée avec les autres produits de la marque Kaslan, qui permettent au film de varier un peu les plaisirs, même si bien sûr, cette facilité scénaristique devrait logiquement annoncer un futur grand n’importe-quoi dans les prochains épisodes de la saga – on ne doute pas en effet que Kaslan va s’ouvrir au marché militaire dès, quoi, le deuxième épisode ? Généreux en effets gore, le film de Lars Klevberg a également l’intelligence de privilégier largement les effets « animatroniques » aux effets numériques qui, s’ils sont tout de même bien présents, demeurent discrets.

On peut donc affirmer sans peine que malgré la catastrophe annoncée, Child’s play : la poupée du mal tient finalement plutôt ses promesses en termes de frissons et de sourires. Mieux encore : malgré un look de Chucky plutôt raté, ou du moins auquel on mettra un petit moment à s’habituer, on ne pourra que se rendre à l’évidence – ce reboot s’avère sans le moindre doute possible plus fréquentable et sympathique que certains épisodes de la franchise « originale », jalousement gardée au chaud par Don Mancini…

 

 

Le Blu-ray

[4/5]

Côté Haute-Définition, TF1 Studio ne craint plus personne : le Blu-ray de Child’s play : la poupée du mal en est un exemple parfait. Rodé à l’encodage HD depuis de nombreuses années maintenant, l’éditeur nous prouve, galette après galette, sa maîtrise incontestée du support. Et l’image de ce Chucky cuvée 2019 ne fait pas exception à la règle, avec un piqué d’une belle précision, des couleurs naturelles et éclatantes et un niveau de détail assez époustouflant. La gestion des noirs est également sans faille : les passages nocturnes (et il y en a beaucoup) s’avèrent convaincants en diable, la précision étant toujours de mise. Côté enceintes, VF et VO sont encodées dans des mixages DTS-HD Master Audio 5.1 immersifs et volontiers tonitruants quand les jump-scares font leur apparition. Du très beau travail technique !

Côté suppléments, TF1 Studio nous propose deux courtes featurettes qui composeront une espèce de micro making of de moins de quatre minutes durant lequel l’équipe du film revient sur la production et le tournage, et plus particulièrement sur la création de la poupée Chucky et sur les acteurs du film.

 

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