Mr. Smith au sénat

0
1711
Mr. Smith au sénat photo du film

Mr. Smith au sénat l'affiche du filmMr. Smith au sénat

USA : 1939
Titre original : Mr Smith Goes to Washington
Réalisateur : Frank Capra
Scénario : Sidney Buchman
Acteurs : James Stewart, Jean Arthur, Claude Rains
Distribution : Splendor Films
Durée : 2h05
Genre : Comédie
Date de sortie : 19 janvier 1940

Globale : [rating:3][five-star-rating]

Avec Mr Smith au Sénat Franck Capra réalisa son dernier film pour la Columbia. Grand succès public, il fut en France le dernier film de langue anglaise projeté avant l’interdiction nazie. Il reste un des films les plus connus du réalisateur, pas forcément sans raison.

Synopsis : Jefferson Smith est très aimé des Boys Rangers, un club de jeunes scouts qu’il dirige. Cet homme populaire et naïf est utilisé malgré lui par le gouverneur Hopper, le sénateur Paine et l’homme d’affaires, Taylor, qui veulent faire de lui un sénateur « homme de paille » pour couvrir leurs malversations. Lorsqu’il dénonce leurs activités frauduleuses, ils le compromettent alors dans une affaire louche. Après un moment de découragement et grâce à sa secrétaire, il prend la parole au Sénat et la garde vingt-trois heures durant pour faire reconnaître son honnêteté et rétablir la démocratie malmenée par la corruption.

Mr. Smith au sénat photo du film

L’honnêteté et la morale

Le sujet tout d’abord, la corruption dans le monde politique, semble malheureusement sinon éternel du moins encore tout à fait d’actualité.  A partir du vote d’une loi autorisant la construction d’un barrage et servant les seuls intérêts particuliers d’un homme d’affaires véreux Jim Taylor, Franck Capra démonte un système qui fait du politique (le gouverneur Hopper et le sénateur Paine) et de la démocratie l’instrument des milieux d’affaires et qui ficelle tous les échelons de pouvoirs et de décisions.

L’argent, l’assurance d’une réélection suffisent à emporter durablement ceux qui ont cédé une fois et mis le doigt dans l’engrenage par appât du gain et appétence du pouvoir.
Avec Mr. Smith, naïf provincial, poussé au Sénat par ceux qui pensaient le manipuler aisément, Capra illustre avec force et non sans émotion comment ces pouvoirs occultes peuvent briser les plus sincères s »ils s’inscrivent dans une opposition à tout ce qui malmène le sens de l’intérêt général.

Son combat, seul, au Sénat, devant une assemblée qui lui est défavorable est un morceau d’anthologie. Injustement mis en cause et risquant l’exclusion, il doit parler, parler sans cesse (un parlementaire ne peut se voir retirer la parole sans son accord), le temps pour les fidèles de son État de mobiliser l’opinion publique et la presse contre les manœuvres frauduleuses de Taylor et des affidés. C’est quand la lutte semble perdue et qu’il s’effondre, épuisé par les longues heures debout sans arrêter son monologue, que survient le coup de théâtre final qui redonne son honneur à Mr. Smith et à la démocratie américaine.

Mr. Smith au sénat photo du film

Servies par un James Stewart au summum de la sincérité

La démonstration peut paraître un peu naïve,simpliste, certes, mais elle joliment menée par un Capra, idéaliste en grande forme qui ne s’est pas trompé en faisant d’un des ses acteurs favoris, James Stewart, son héros. Stewart, qui a tellement excellé dans les rôles de grand naïf maladroit, que l’on ne sait s’il l’était réellement ou si ce personnage était devenu son fond de commerce, est un Mr Smith convaincant, convaincu, touchant dans ses maladresses (que Capra résume joliment dans la scène d’une rencontre Smith et la fille du sénateur Paine, filmant uniquement le chapeau de Mr Smith qu’il triture dans ses mains, laisse tomber, ramasse…….), poignant dans sa sincérité.
Jean Arthur joua également plusieurs fois pour Capra. Elle est finalement le « bon ange » de Stewart qui lui donne la force de poursuivre la bataille.

Claude Rains est Paine, sénateur respecté de ses pairs mais ayant cédé il y a bien longtemps aux sirènes de Taylor. Il est comme dans tous ses rôles, lui aussi parfait dans sa composition d’un sénateur prêt à tout renier, ou presque, de ses idéaux, de ses amitiés, de ses sentiments, pour garder le pouvoir. Harry Carey, très célèbre acteur de western du muet et des débuts du parlant campe ici un président du Sénat tout à fait réjouissant, observant avec une sympathie amusée le novice Jefferson Smith.

Résumé

Il ne faut pas voir Mr. Smith au Sénat comme un grand manifeste politique mais on peut sans déplaisir y voir une comédie suffisamment réussie, engagée et démonstrative pour illustrer encore le débat sur la corruption et le populisme plus de 70 ans après. Et n’oublions pas que s’il rencontra un réel succès public dés sa sortie, la classe politique à l’époque tenta de le faire interdire.

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=dLqHsMDv8wE[/youtube]

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici