À moins d’avoir trainé du coté de Cleveland et croisé la route d’Ariel Castro ces derniers mois il est difficile de ne pas savoir que le Festival de Cannes 2013 débute demain. Comme chaque année, cet événement majeur du cinéma international bénéficie du surmédiatisation impressionnante.
Vous vous doutez bien que notre fière et belle équipe ne peut qu’être présente sur la croisette pour vous dénicher les petites perles de la quinzaine et accessoirement s’inviter aux soirées mondaines pour prouver une nouvelle fois qu’on dispose de la rédaction la plus dépravée du Web français.
Alors on ne va pas vous parler de la programmation (c’est déjà fait), ni des stars qu’on va surement croiser (les tabloïds l’ont déjà fait…), on va vous faire entrer dans la peau d’une rédaction qui se prépare au plus grand événement ciné de l’année.
Oui parce qu’avoir une accréditation pour Cannes c’est bien beau, mais encore faut-il organiser ces 2 semaines et là ça devient compliqué. Surtout quand on est des maîtres de l’organisation. Location d’un logement, déplacement, smoking, valise… Déambuler sur le tapis rouge au milieu de toutes les stars, ça se mérite !
1. Le logement
Commençons par le logement, tout d’abord il faut savoir que le Festival de Cannes c’est environs 6 000 journalistes pour 30 000 visiteurs (je vous accorde que le terme visiteurs est assez flou mais je me réfère aux documents officiel dont je dispose…), ce qui fait un paquet de monde pour un nombre de logements limités. Donc soyons clair, c’est la guerre, les hôtels sont soit complets, soit ceux qui possèdent quelques chambres libre pratiquent des tarifs prohibitifs. Commence alors le plan B, chercher un petit appartement à louer à plusieurs (qui a dit « looser » ???). C’est ainsi que débute le jeu exquis du « au fait, si on prenait un appartement ensemble à Cannes ?! » avec nos amis journalistes, idée forte intéressante mais au combien difficile à mettre en place. C’est ainsi qu’en l’espace de quelques semaines on se retrouve coup sur coup avec 0 plan, puis 10 propositions qui semblent sérieuses pour finalement se retrouver en galère. Passons les détails, une équipe de vainqueur comme nous arrive forcement à avoir l’appartement « In’ que tout le gratin cannois convoitait. Donc bien évidement notre appartement est top, bien évidement il est situé au meilleur des emplacement mais surtout et ça vous vous en doutez bien, nous serons accompagné de 4 charmantes jeunes étudiantes en école de cinéma (notre vie est difficile).
2. Le déplacement
Le logement réglé, arrive le moment du déplacement, bien évidement on ne va pas s’en occuper des mois avant, pourquoi payer nos billets une broutille quand la SNCF nous propose des tarifs excessifs à quelques jours de l’événement. C’est avec le cœur vaillant et le portefeuille bien fourni que je me suis rendu au guichet de ma gare préférée, bien conscient que le découvert autorisé sur mon compte bancaire me serait d’une utilité folle. Et c’est avec plaisir que je n’ai rien payé ce jour là. Non, la SNCF ne m’a pas offert mon billet, il n’y avait juste plus aucun billet de train disponible pour se rendre à Cannes… Alors oui on peut se demander comme moi comment fait la SNCF pour ne pas anticiper le fait qu’il y aura une demande énorme pour se rendre à Cannes durant le Festival de Cannes (c’est pas comme si c’était le plus GRAND festival de cinéma du monde et encore moins comme s’il existait depuis 70 et se déroulait tous les ans à la même époque), mais bon pourquoi gagner plus d’argent hein ? Sinon on peut aussi se dire, mais pourquoi diable attendre une semaine avant le début du festival pour commander ses billets ? (ceux qui penseront ça ne connaissent pas mon organisation légendaire). La nouvelle digérée je n’avais plus que 3 possibilités : partir un autre jour, prendre l’avion ou me rendre sur le site de la SNCF et rafraichir la page chaque minute en espérant qu’une réservation soit annulée. Pour résumer :
- réserver un billet d’avion pour Cannes une semaine avant le festival équivaut à se fâcher avec son banquier pour toute une année.
- prendre un billet de train un autre jour équivaut à rater des films et donc décevoir mon public et ça je ne peux pas.
C’est ainsi que je me résignais à rafraichir la page de la SNCF toutes les 10 secondes en priant pour qu’un mec se casse une jambe et libère une place. Et comme il existe un Dieu des fans du cinéma, mon vœu fut exaucé et j’ai pus réservé mon billet de train au bout de quelques jours (je vous rassure j’ai dormi quand même quelques heures durant tout ce temps).
3. Le smoking
Logement : check, déplacement : check, me reste à trouver un smoking pour monter les marches (et oui c’est obligatoire). Malheureusement le smoking n’étant pas mon vêtement de tous les jours, je dus me résoudre à en acheter un. Mais c’est quoi un smoking ? Quelle est la différence entre un smoking et un costume noir ? Et oui ces questions somme toute futiles prennent tout leur sens dans ces moments là. Donc pour information un smoking se différencie d’un costume par ces détails :
- La matière : velour, soie ou mélange des deux
- revers satiné
- galon sur le pantalon
Donc une fois que j’eus compris ces différences essentielles (merci maman), il ne me restait plus qu’à trouver cet étranger de ma garde robe. Après de nombreuses recherches j’ai compris que le smoking c’est avant tout un prix abusif pour un costume en un peu mieux. Je vous passerais mes péripéties qui m’ont fait terminer ma quête dans un Célio au rayon « Costume » …
4. La valise
Nous voilà arrivés au dernier point de mon périple, la valise. Donc certes il n’y a rien de compliqué à préparer une valise pour 2 semaines de festival sur la cote d’azur au mois de mai. Et bien là encore vous vous trompez. Premièrement il faut connaître votre fidèle rédacteur qui est un véritable fashion addict. Ensuite il faut savoir que Cannes c’est des smoking pour le tapis rouge, des costumes pour les soirées banchées, des vêtements bobo pour les nuits dans les club du moment et des vêtements cool pour enchainer les projections la journée sans mourir de chaud. Ce qui fait déjà pas mal de tenues. Ensuite il faut savoir que la météo hexagonale de ce printemps est plus que capricieuse. Ce qui nous donne des prévisions météorologiques très divergentes sur l’ensemble du festival passant de 25 degrés soleil à 10 degrés pluie, et là ça complique la tache d’un fashion addict comme moi. Donc ni une, ni deux j’ai décidé d’emporter avec moi 10 % de ma garde robe, c’est à dire une vingtaine de chemise et autant de pantalon afin de parer à toutes éventualité… Résultat : 30 kg de vêtements saucissonnés dans une valise au coté de deux ordinateurs, un reflex et tout le matériel nécessaire au travail d’investigation d’un grand journaliste (qui a parlé de préservatif ?).
La valise est prête, le billet fièrement rangé dans la poche de mon jeans (merde, mais de quel jeans il s’agit ??? Celui au fond de ma valise bien sûr… ), la liste des films à visionner aussi, les cartons d’invitations aux soirées rangés avec minutie et les interviews bloquées. Mon compte en banque est peut-être vide mais mon cœur pleins d’espoirs de voir comme toujours à Cannes, les meilleurs films de l’année !
