L’empire des rastelli

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L'empire des rastelli Toni Servillo, Remo Girone, Sarah Felberbaum

L'empire des rastelli Toni Servillo, Remo Girone, Sarah FelberbaumL’empire des rastelli

France, Italie : 2010
Titre original : Il Gioiellino
Réalisateur : Andrea Molaioli
Scénario : Ludovica Rampoldi
Acteurs : Toni Servillo, Remo Girone, Sarah Felberbaum
Distribution : Bellissima Films
Durée : 1h50
Genre : Drame
Date de sortie : 28 décembre 2011

Globale : [rating:3][five-star-rating]

Inspiré du scandale de l’affaire Parmalat, L’empire des Rastelli se voit comme un thriller financier très proche de la réalité, mettant en scène une galerie de personnages de la vie de tous les jours.

Synopsis : Leda est l’un des fleurons de l’économie italienne qui fait la fierté du pays et de la famille qui la dirige. Les Rastelli ont construit un empire qui s’étend sur les 5 continents. Soumis aux lois d’un marché mondial sans pitié, ils doivent sans cesse trouver des solutions pour ne pas sombrer . Falsifications, corruption, appuis politiques : tout est bon pour préserver les apparences d’une entreprise florissante. L’empire des Rastelli est l’histoire d’une famille d’entrepreneurs qui est allée trop loin dans une arnaque d’ampleur internationale.

L'empire des rastelli Toni Servillo, Remo Girone, Sarah Felberbaum

Un film ancré dans la réalité

Un scandale financier, des détournements de fonds, la descente aux enfers des patrons d’une grosse boite qui fait faillite, des banques sans argent et un gouvernement bling-bling…le sujet du film d’Andrea Molaioli n’a pas qu’un goût de fiction. En s’inspirant d’une histoire ayant réellement existé en Italie, L’empire des Rastelli devient rapidement à nos yeux une chronique de la situation économique actuelle de nombreuses firmes, dans de nombreux pays. Une réalité mondiale à base de sexe, de politique, de finance, le tout sur fond de morosité ambiante et de crise.

De plus, Molaioli nous sert tout un panel de personnages identifiables dans notre vie d’entreprise de tous les jours. Du patron richissime qui vient juste serrer des mains à la secrétaire passant sous le bureau, et (surtout) au directeur financier austère faisant plus confiance aux chiffres qu’aux êtres vivants l’entourant, toutes les figures du quotidien se retrouvent.

Le tout bien sur est comme toujours extrêmement bien interprété dans le cinéma italien par des acteurs de talents, connus ou non. Évidemment, la palme revient à Toni Servillo dans le rôle d’Ernesto Botta, un directeur financier homme fidèle et dévoué à son patron, et homme de peu de paroles à tendance colérique. L’acteur au choix de film toujours juste (Gomorra, Il Divo) nous régale et finit par nous faire rire tant son personnage est antipathique. Sarah Felberbaum quant à elle nous apporte la touche glamour et tendre dans ce film plutôt froid et austère, même si la belle n’est pas si blanche qu’elle veut bien le laisser paraître…

L'empire des rastelli Toni Servillo, Remo Girone, Sarah Felberbaum

Mais un ensemble trop didactique

A la manière du film La firme avec Tom Cruise, L’empire des Rastelli prend son temps. Pour installer les personnages, présenter la situation, comprendre pourquoi et comment l’entreprise en est arrivée à falsifier ses comptes avec tous ses employés complices de l’affaire. Résultat, le film de Molaioli en devient long, alourdit par des couleurs sombres, des personnages tristes et une musique plombante.

Le manque de réel suspense dans ce thriller économique s’ajoute à ce côté trop plat qui en perdra quelques uns en route. Mais ce qui sauve L’Empire des Rastelli, ce sont les différents thèmes abordés dans le film sous le prétexte d’une arnaque financière. Du harcèlement morale, au mensonge, en passant par les conséquences sur la vie privée de chacun des personnages, le film s’offre plusieurs niveaux de lecture loin d’être déplaisant.

L’histoire dans l’histoire, c’est ce qui fait de ce film un long métrage à la réalisation millimétrée. On ne perd pas le sujet de vue, et on balaie plusieurs aspects important liés à l’évènement de base qu’est la faillite de l’entreprise. Même si plusieurs petits sujets ne sont pas exploités comme il le faudrait, on se prend au jeu des acteurs. L’histoire d’amour naissante entre Ernesto Botta et la nièce du big boss suffisant à nous tenir concentrés sur l’évolution de ce personnage solitaire et froid joué par Toni Servillo. C’est parfois dérangeant et malsain à nos yeux, souvent écrasant par la pression et en décalage avec la situation que vivent les gens en dehors de l’entreprise, mais surtout, c’est le triste constat de la société actuelle que nous livre Andrea Molaioli. Lorsque les patrons continuent de se gaver alors que les petites mains en paient les conséquences, c’est là toute la moralité de L’Empire des Rastelli.

Résumé

Même si L’empire des Rastelli manque clairement de rythme pour pouvoir vous renverser, Andrea Molaioli signe un film à deux visions, proche de nous, qui vous en dira long sur la crise actuelle… Un film intuitif, une histoire universelle et du bon cinéma italien millimétré comme toujours.

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