Intégrale Claude Berri #16 : La débandade (1999)

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La débandade

 
France : 1999
Titre original : –
Réalisation : Claude Berri
Scénario : Claude Berri, Arlette Langmann, Tonino Benacquista
Acteurs : Claude Berri, Fanny Ardant, Claude Brasseur
Durée : 1h40
Genre : Comédie
Date de sortie cinéma : 6 octobre 1999

Note : 2/5

Pour son retour à la chronique de mœurs à forte tendance autobiographique, Claude Berri choisit avec La débandade d’aborder le sujet – fort délicat – de la perte progressive de la virilité, et choisit à nouveau d’aborder le sujet par le biais de la comédie.

 

 

Synopsis : Que faire, après quinze ans de mariage, quand on aime sa femme mais qu’on bande mou ? Claude, la soixantaine, décide de consulter un spécialiste et de tester tous les moyens médicaux pour lui redonner sa vigueur perdue… La pilule de l’amour lui permettra-t-elle de continuer à honorer sa femme… et les autres ?

 

 

En 1999, Claude Berri a 65 ans. Si pour beaucoup de cinéastes, l’apparition des premiers dysfonctionnements érectiles est un sujet « tabou », Berri a quant à lui souvent puisé les sujets de ses films au cœur de sa vie personnelle. Et comme rien ne semblait lui apparaître comme trop intime ou trop pathétique pour être partagé avec le public, ses problèmes de bandaison ont également eu droit à un film leur étant tout spécialement consacré. On retrouvera donc Claude Berri derrière mais également devant la caméra, puisqu’il incarnera à nouveau son propre rôle dans une comédie franchement anachronique, déployant un humour de « petits vieux », mais au cœur de laquelle on retrouve la « patte » de cinéaste de Berri, et son attachement à croquer sans honte ni pudeur les travers sexuels et sentimentaux de ses contemporains.

Le principal problème de La débandade est cependant le côté franchement vieillot de son ton et de son humour ; si certains passages dénotent toujours d’un joli sens de l’observation et/ou se révèlent suffisamment savoureux pour faire sourire (les passages mettant en scène Alain Chabat fonctionnent encore plutôt bien), dans l’ensemble, le film s’avère peu inspiré, nous resservant à nouveau les déboires sentimentaux de Claude, son personnage principal, de la même façon ou presque que dans ses films des années 60/70, sauf qu’en 1999 Berri est devenu sexagénaire, et que, même sans vouloir émettre un quelconque jugement moral sur son existence, de le voir tenter de s’emballer une femme de 25/30 ans derrière le dos de son épouse a quelque chose de franchement déplaisant, voire malsain.

Mais on ne pourra pas lui retirer cette franchise vis-à-vis de sa propre vie, qui a également été au centre de son cinéma durant les quinze premières années de sa carrière, et qui révèle finalement un profond mal-être, doublé d’une insatisfaction sentimentale chronique, éléments ne semblant pas s’être estompés avec les années.

 

 

Conclusion

La débandade s’avère donc une chronique de mœurs ayant le mérite d’essayer de mettre en avant un sujet encore relativement tabou de nos jours : les dysfonctionnements érectiles. Quelques moments amusants et une volonté manifeste de capter « l’air du temps » de l’année 1998 (la coupe du monde, le phénomène « Viagra ») ne suffisent malheureusement pas à camoufler un traitement narratif assez faible, le film ne parvenant finalement jamais réellement ni à décoller, ni à tenir les promesses de franche rigolade induites par son sujet de départ.

 

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