Festival de Cannes 2016 : jour 6

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Festival de Cannes 2016 photo couverture

Ce sixième jour de festivité signifie que nous sommes à mi-festival. Et pour l’instant, le bilan est positif avec une compétition de qualité. Cette journée du lundi est marquée par les projections très attendues de Loving de Jeff Nichols et Paterson de Jim Jarmusch.

Loving réalisé par Jeff Nichols (3/5). Depuis Take Shelter (lire la critique), Jeff Nichols est considéré comme l’un des futurs prodiges du cinéma indépendant américain. Son cinquième long-métrage, Loving, est clairement l’un des films les plus attendus sur la croisette cette année. Le réalisateur avait à coeur de réaliser ce biopic politiquement engagé, narrant l’histoire d’un couple mixte se battant pour l’égalité des droits entre les citoyens. Très propre sur la forme, Loving est un produit académique taillé pour remporter des récompenses. La forme ce fait au détriment du fond, l’émotion est quasi absente du film (un comble lorsqu’on connait le sujet). L’enjeu (le combat judiciaire) devient secondaire face à l’histoire amoureuse entre les deux protagonistes. Le temps semble bien long durant cette oeuvre trop formelle, quelle déception … (Julien)

Apprentice de Boo Junfeng (2/5) dans la section Un Certain Regard. Singapour n’est pas encore vraiment un cinéma avec la forme créative du Brésil ou du Chili mais on s’en approche petit à petit avec ce deuxième long-métrage présenté par le cinéaste sur la Croisette après Sandcastle à la Semaine de la Critique en 2010. Nous suivons l’arrivée d’Aiman dans une prison où il travaille comme gardien, son attitude interpelle. Il observe intensément le bourreau local (la peine de mort est appliquée là-bas) de façon insistante. Que lui veut-il, pourquoi cet intérêt ? Le film est glaçant dans son observation clinique de toutes les étapes d’une mise à mort, la pendaison en l’occurrence, sur laquelle on en apprend beaucoup (ce qui révèle des éléments sur la personnalité complexe du bourreau) mais se révèle, nouvelle métaphore météorologique, trop froid dans son traitement et un peu trop prévisible dans sa conclusion, qui clôt ce récit sur la transmission et la famille. (Pascal).

Paterson de Jim Jarmusch (3,5/5). Paterson est un jeune homme chauffeur de bus à la vie bien tranquille, son quotidien est réglé comme du papier à musique entre son job, sa copine et l’écriture de poèmes. Jim Jarmusch s’immisce dans un quotidien totalement banal. La routine n’est jamais synonyme de négativité dans le film, elle se veut rassurante, sécuritaire. L’amitié, l’amour, le travail sont autant de petits bonheurs de la vie magnifiés par le réalisateur. Un film tranquille, à l’opposé des standards actuels, dommage qu’il manque tellement d’intérêt… (Julien)

La photo de Loving de Jeff Nichols :

Loving Jeff Nichols Festival de Cannes 2016

La photo d’Apprentice de Boo Junfeng :

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Photo de Paterson de Jim Jarmusch :

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