Festival de Brive 2012 : Jours 5 et 6 (fin)

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Festival de Brive 2012, l'affiche de la 9ème édition

Festival de Brive 2012, l'affiche de la 9ème édition

Samedi 14 avril : Jour 5

Je vous le dis tout net, cette journée fût pour moi, LA journée ! Elle débuta par la découverte fracassante de « The Bomb » de Peter Watkins. Une vision de ce que subirait l’Angleterre en cas d’attaque nucléaire : un film effroyable et nécessaire… Mon déjeuner ensoleillé ne parviendra pas immédiatement à ôter l’horreur des images et des idées imprégnées dans ma tête mais je ne regretterai pas néanmoins, cette éprouvante immersion.

Retour ensuite à la compétition avec davantage de légèreté…

LA VIE PARISIENNE de Vincent Dietschy

France / 2011 / Fiction / 37 minutes

« Pierre et Marion, un couple d’enseignants parisiens, ont une existence bien réglée. Quand ils rencontrent l’amoureux d’enfance de Marion, Rémi, leur vie s’éclaire d’un jour nouveau. »

Jolie bulle décalée au milieu de cette sélection, bien sérieuse, vous l’aurez remarqué. Dès les premières minutes, Rémi, vous l’adorerez ou vous aurez envie de le tuer ! Moi, sa façon ovniesque de s’exprimer, son look improbable et ses anecdotes complètement barrées, m’ont enchantée ! Le terme est d’ailleurs approprié car chansons il y a, et des plus surprenantes avec notamment un impossible baiser sur « Mars Rendez-vous » des Stéréo Total. Jubilatoire !

NOS FIANCAILLES de Lila Pinell et Chloé Mahieu        

France / 2011 / Documentaire / 52 minutes

 « La vie de quelques jeunes gens au sein de la communauté catholique intégriste de Saint-Nicolas-du-Chardonnet, et leur apprentissage spirituel, social et… amoureux. »

 Ici, un tout autre registre et pourtant, la salle a presque autant ri que pour le film précédent. Je me ferais confirmer à trois reprises qu’il s’agit bien d’un documentaire et non de fiction tant les propos tenus me semblent surréalistes. Mais non, nous avons bien à faire à de « vrais gens » ! On alterne donc entre rire et effroi ; troublant, vraiment intéressant.

 

Pas d’autre projection de compétition pour moi aujourd’hui, l’occasion de profiter du reste de la programmation avec pour débuter une véritable révélation : le documentaire « Première fois » de Luc Moullet consacré à l’œuvre de Catherine Breillat. J’avais jusqu’à ce jour un à priori négatif de ses films que je pensais gratuitement subversifs, la vision du documentaire suivi d’un échange d’une heure avec la réalisatrice m’a complètement fait revoir mon opinion ! J’ai donc découvert quelques extraits de ses films, la recette du vomi de cinéma, que les voitures et les motos jouent très mal, l’importance des escaliers dans chacun de ses films, que « La méditerranée, c’est pas une mer, c’est une baignoire pour vieux » et qu’elle réalise des films muets en noir et blanc sauf que c’est en couleur et que les gens parlent ! Bref, une femme pleine d’humour, généreuse dans ses réponses et des films peut-être un peu moins pervers que je ne l’imaginais et surtout bien plus littéraires, ce qui n’est pas pour me déplaire.

Enfin, j’achèverai ma journée avec deux beaux films portugais « Acordar » de Tiago Guedes et Frederic Serra et « Respirar (debaixo de agua) » d’Antonio Ferreira. Sensibles et prometteurs…

Dimanche 15 avril : Jour 6

Si la journée précédente n’était quasiment constituée que de TOPS, celle-ci penchera davantage vers mes FLOPS…

CE QU’IL RESTERA DE NOUS de Vincent Macaigne

France / 2011 / Fiction / 40 minutes

« Une histoire tragique, celle de deux frères qui font face à la mort de leur père. L’un a été aimé et l’autre injustement délaissé par un père qui ne lui laisse rien. Le favori, celui qui en a le moins besoin et qui est le plus désintéressé par l’argent, hérite de tout. »

Nous avons tous aimé Vincent Macaigne dans « Un monde sans femmes », ce film était donc sur toutes les lèvres durant le festival mais hélas, plus grande est l’attente, plus forte est la déception. Le film s’ouvre pourtant sur une scène vraiment réussie où l’un des personnages crie sur le second en lui expliquant que Sénèque et Néron n’étaient pas des cons et qu’il faut arrêter de croire qu’une R5 est seulement un moyen de locomotion. Bon. Pour aller droit au but, tout ce qui a suivi m’a déplu. Hurlements incessants, psychologie des personnages selon moi incohérente, plans racoleurs, effets de manches (sales) ; une parodie de théâtre contemporain ?

PALACIOS DE PENA de Gabriel Abrantes et Daniel Schmidt

Portugal / 2011 / Fiction expérimentale / 59 minutes

 « Angoissées par des vies dont elles cherchent le sens, deux pré-adolescentes se retrouvent lors d’une visite chez leur grand-mère souffrante. Plongées dans les fantasmes médiévaux de la vieille femme – fantasmes en partie rongés par la peur et le désir – les deux jeunes filles se transforment, confrontées à un heritage d’oppression. »

 « Laquelle de nous tu aimes le plus ? » demande l’une des jeunes filles à sa grand-mère. Il y a mille choses que l’on aurait pu imaginer sur l’évolution de ces deux jeunes filles mais certainement pas ce que le film nous donne à contempler ! Je sauverais juste un plan avec de jolis escarpins avançant synchronisés mais ce tripotage bizarre entre chevaliers et les délires de la grand-mère en sainte autoritaire m’ont accablée ! 

PAPA de Umut Dag                        

Autriche / 2011 / Fiction / 40 minutes

« Papa s’énerve vite, et la colère bout souvent en lui, un peu comme le fait le lait qu’il fait aujourd’hui chauffer pour son bébé. Papa est un jeune homme qui doit préserver une certaine image de lui-même. C’est un rapper, un macho. Et sa vision des choses, sa manière de s’exprimer, cadrent mal avec le soin qu’il doit apporter à des enfants en bas âge. »

« Mamaaaaan ! » crie un petit visage chiffonné de bébé bientôt rejoint par les pleurs de son frère également réveillé. Au même moment, le père émerge et comprend que sa femme est partie. Dans la cuisine, les instructions sont laissées pour nourrir les petits. Pas de grande surprise quant au scénario, « Papa » remplacera bien vite « Maman » dans la bouche des enfants, reste tout de même quelques scènes jolies scènes tendres et bien senties.

LES LLUNES DE GALILEU de Quimu Casalprim-i-Suárez

Allemagne / 2012 / Fiction expérimentale / 49 minutes

« L’important est de réussir à faire bouger la Terre sans en subir des milliers de conséquences. »

Je ne vois absolument pas quel est le rapport entre la phrase ci-dessus censée résumer le film et le contenu de ce dernier. En même temps, l’idée même de contenu est assez saugrenue le concernant ! Je penserais davantage à une espèce de film en kit : du son (pas un mot prononcé), des personnages quasi ectoplasmiques traversant l’écran sans but précis ; on ne comprend rien, on ne pense à rien, on ne ressent rien… Je fais plutôt partie des spectateurs qui aiment qu’on leur laisse de la place pour construire, imaginer mais là, une pièce devait manquer !

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