Eurockéennes 2015 : bilan d’une année exceptionnelle

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Record égalé pour la 27e édition des Eurockéennes de Belfort avec 102 000 entrées. Et record de chaleur battu avec des pics à 39°. Le festival s’est achevé le dimanche soir par le concert de Sting et l’annonce surprise de la nomination d’un nouveau président en la personne de l’homme d’affaires Matthieu Pigasse.

Samedi, c’était pourtant « nuit de folie » au menu. Un peu trop « disco dance » pour le Major Lazer, escouade qui fait tout, sauf dans la dentelle electro. Mais le public adore !

Sans âme non plus mais avec un show millimétré d’une précision chirurgicale, Chemical Brothers était bien LE groupe le plus attendu de cette édition à en juger l’immense foule massée sur la colline. À l’inverse, malgré leur rareté et l’annonce de leur séparation prochaine, les très déglingués Foxygen dynamitaient leur pop psychédélique dans une relative indifférence. Dommage…

Dimanche, les affaires reprennent sous le cagnard. Rien de neuf sous le soleil ? Oh que si : on stoppe la sieste pour assister au retour du rock à La Loggia avec Put Marie. Délicieusement sombre, ce groupe suisse de Bienne donne une version garage et grunge d’une pop traversée de belles fulgurances. Comme un shoot dans les étoiles, loin au-dessus du cadre, avec un chanteur charismatique. L’heure étant aux découvertes, Songhoy Blues débarque du Mali. Ces protégés de Damon Albarn (Blur) pratiquent un afro-blues hypnotique, trait union entre le berceau africain et les pionniers du Delta du Mississippi. Tel un steak sur lie grill, le public est saisi.

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Mais aux Eurocks, il n’y a pas que la musique. La grande nouvelle du jour, c’est l’annonce du changement de président à la tête de l’association Territoire des Musiques : le très médiatique homme d’affaires Matthieu Pigasse succède ainsi à Jean-Marc Pautras. Le banquier et patron de presse (Le Monde, Les Inrockuptibles, Radio Nova), propulsera-t-il le festival franc-comtois dans une dimension supérieure ? Il y a tout lieu de le croire.

En politique aussi, donc, la musique adoucirait les tensions et effacerait les clivages. Un message de paix relayé hier sur la Grande scène par Damian Marley, dont le reggae digne de son père, maîtrisé et chaloupé, s’accommodait parfaitement au climat. Cela dans la foulée des violents « métallurgistes » de Parkway Drive, et des punks anglais Slaves qui répondent tout à fait aux goûts du nouveau président.
Côté public, la fête baigne dans une atmosphère joyeuse et « woodstockienne ». Des filles enlèvent le haut tandis que les riffs lourds et brutaux d’Eagles Of Death Metal remettent le genre « stoner » au centre du jeu. Non moins survolté, Die Antwoord mettra la presqu’île sens dessus dessous en secouant un rap electo de folie. Avant de céder la place à Sting… Les Eurocks peuvent continuer. Multicolore et dingues. Matthieu Pigasse a lui-même fixé le rendez-vous pour 2016 : 1er, 2 et 3 juillet. C’est noté.

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