Décès du monteur Antony Gibbs

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SolitudeDuCoureurDeFond

Au lendemain de la disparition de Jim Clark, le côté technique du cinéma britannique a perdu un autre de ses célèbres monteurs en la personne de Antony Gibbs, qui est décédé le 26 février. Il était âgé de 90 ans. La carrière de Gibbs est au moins aussi prestigieuse que celle de Clark, même si elle a emprunté un chemin sensiblement différent de son contemporain. Associé d’abord à la Nouvelle vague britannique, Antony Gibbs avait ensuite élu son domicile professionnel aux Etats-Unis, où il avait collaboré avec des réalisateurs comme Norman Jewison et John Frankenheimer.

TomJones

Antony Gibbs avait été premier assistant monteur et monteur du son sur Un brin d’escroquerie de Guy Hamilton en 1959. Il avait monté ses premiers films dès l’année suivante, dont La Nuit du désir et Le Cadavre qui tue de Sidney J. Furie, ainsi que Oscar Wilde de Gregory Ratoff. Sa rencontre avec le réalisateur Tony Richardson allait se traduire par une longue et fructueuse collaboration sur Un goût de miel – double prix d’interprétation à Cannes en 1962 – , La Solitude du coureur de fond, Tom Jones De l’alcôve à la potence – Oscar du Meilleur Film et du Meilleur réalisateur en 1964 –, Le Cher disparu, Mademoiselle et Le Marin de Gibraltar. En parallèle, Gibbs avait monté La Belle des îles de Ted Kotcheff, The Luck of Ginger Coffey de Irvin Kershner, Le Knack et comment l’avoir – Palme d’or en 1965 – et Petulia de Richard Lester et The Birthday party de William Friedkin. Il a monté ses derniers films britanniques avec Performance de Donald Cammell et Nicolas Roeg et La Randonnée de Roeg, avant de poursuivre sa carrière aux Etats-Unis.

UnViolonSurLeToit

A Hollywood, son premier partenaire de choix était le réalisateur Norman Jewison pour lequel il allait monter six films : Un violon sur le toit, Jesus Christ Superstar, Rollerball, F.I.S.T., Agnès de Dieu et Un héros comme tant d’autres. Antony Gibbs y a également collaboré avec Don Siegel (Contre une poignée de diamants), Richard Lester (Terreur sur le Britannic), Richard Attenborough (Un pont trop loin), John Irvin (Les Chiens de guerre), David Lynch (Dune) et Sidney J. Furie (La Prise de Beverly Hills). A partir des années ’90, il a régulièrement travaillé pour la télévision, sur des téléfilms comme « Le Crime du siècle » et « Il était une fois James Dean » de Mark Rydell. Côté cinéma, son nouveau réalisateur de confiance était John Frankenheimer avec qui il a collaboré sur Ronin, Piège fatal et la mini-série « George Wallace ». Auparavant, il a monté L’Homme sans visage pour Mel Gibson et Don Juan DeMarco pour Jeremy Leven.

UnPontTropLoin

Antony Gibbs a été nommé à quatre reprises au BAFTA du Meilleur montage, pour Performance, Un violon sur le toit, Rollerball et Un pont trop loin. Il a été nommé aux Emmies pour « Le Crime du siècle » et « Il était une fois James Dean ». Enfin, le syndicat des American Cinema Editors l’a nommé quatre fois, pour Tom Jones De l’alcôve à la potence, Un violon sur le toit, « George Wallace » et « Il était une fois James Dean ». Il a gagné le prix de ses confrères pour ces deux derniers.

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