Décès de l’acteur Robert Hossein

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Du rififi chez les hommes © 1955 Raymond Bègue / Indusfilms / Primafilm / Pathé Tous droits réservés

L’acteur et réalisateur français Robert Hossein est décédé ce matin près de Nancy d’une infection au coronavirus. Il venait d’avoir 93 ans la veille. Un véritable touche-à-tout dans le monde du spectacle, Hossein s’était illustré au théâtre dans les années 1990 et 2000 à travers ses mises en scène démesurées et extrêmement populaires. Auparavant, il avait été un acteur recherché du cinéma français de genre, collaborant entre autres avec des réalisateurs de renom tels que Jules Dassin, Roger Vadim, Henri Verneuil, Claude Lelouch, Georges Lautner et Tonie Marshall. Alors que son rôle le plus mémorable reste celui de Jeoffrey De Peyrac dans la série d’aventures érotiques à succès Angélique, il avait lui-même réalisé une quinzaine de films aux sujets plus sombres.

Angélique Marquise des anges © 1964 Maurice Chapiron / CICC / Franco London Films / Liber Film Tous droits réservés

Après quelques apparitions furtives à la fin des années 1940 dans des films comme Le Diable boiteux de Sacha Guitry, Aux yeux du souvenir de Jean Delannoy et Maya de Raymond Bernard, Robert Hossein avait tenu ses premiers rôles un peu plus importants dès le milieu des années ’50. On a ainsi pu le voir jusqu’à la fin de la décennie entre autres dans Série noire de Pierre Foucaud, Du rififi chez les hommes de Jules Dassin, Crime et châtiment de Georges Lampin, Sait-on jamais de Roger Vadim, Méfiez-vous fillettes de Yves Allégret, Des femmes disparaissent de Edouard Molinaro, Du rififi chez les femmes de Alex Joffé, La Sentence de Jean Valère et Les Canailles de Maurice Labro.

Le Tonnerre de Dieu © 1965 Marcel Dolé / Les Films Copernic / Fida Cinematografica Tous droits réservés

A l’époque, Hossein était d’ores et déjà passé derrière la caméra. A partir de 1955 et pendant quinze ans, on lui doit une douzaine de films. Dans la plupart d’entre eux, il jouait lui-même et donnait le rôle principal à sa femme de l’époque Marina Vlady : Les Salauds vont en enfer, Pardonnez nos offenses et La Nuit des espions. A partir de 1960, il alternait de partenaire féminin à l’écran, entre Michèle Morgan (Les Scélérats et Les Yeux cernés), Giovanna Ralli (Le Goût de la violence), Françoise Prévost (Le Jeu de la vérité), Marie-France Pisier (La Mort d’un tueur et Le Vampire de Düsseldorf), Geraldine Chaplin (J’ai tué Raspoutine) et Michèle Mercier (Une corde un colt), avant de terminer temporairement sa filmographie de réalisateur en 1970 aux côtés de Johnny Hallyday dans Point de chute. Désormais plus attiré par le théâtre, puis la télévision, il n’allait revenir à la mise en scène de cinéma qu’à deux reprises, pour son adaptation de Les Misérables avec Lino Ventura et Jean Carmet en 1982 et pour Le Caviar rouge trois ans plus tard.


Point de chute © 1970 Raymond Voinquel / Les Films Marceau / Filmsonor / TF1 Droits Audiovisuels / Carlotta Films
Tous droits réservés

En parallèle, Robert Hossein devenait une vedette incontournable du cinéma populaire des années 1960, grâce à sa participation à l’univers d’Angélique dans quatre films (Angélique Marquise des anges, Angélique et le Roy, Indomptable Angélique et Angélique et le sultan de Bernard Borderie) et de OSS 117 dans deux autres (Banco à Bangkok pour OSS 117 et Pas de roses pour OSS 117 de André Hunebelle). A la même époque, il avait également tourné pour Gérard Oury (La Menace), Christian-Jaque (Madame Sans-Gêne et La Seconde vérité), Roger Vadim (Le Repos du guerrier et Le Vice et la vertu), Claude Autant-Lara (Le Meurtrier), Julien Duvivier (Chair de poule), Denys De La Patellière (La Fabuleuse aventure de Marco Polo et Le Tonnerre de Dieu), Alexandre Astruc (La Longue marche), Mauro Bolognini (Le Chevalier de Maupin), Bernard Borderie (Brigade antigangs), Marguerite Duras (La Musica), Serge Korber (La Petite vertu), Michel Boisrond (La Leçon particulière), Sergio Gobbi (Maldonne et Le Temps des loups) et Nadine Trintignant (Le Voleur de crimes).

Le Professionnel © 1981 Vincent Rossell / Les Films Ariane / Cerito Films / Gaumont Tous droits réservés

Au cours des années ’70, l’acteur était toujours aussi présent sur le grand écran, notamment dans Le Casse de Henri Verneuil, Hellé et Don Juan 73 de Roger Vadim, Un meurtre est un meurtre de Etienne Périer, Prêtres interdits de Denys De La Patellière, ainsi que Le Protecteur et Le Faux-cul de Roger Hanin. Ses rôles devenaient par contre de plus en plus rares à partir de 1980, au fur et à mesure que ses superproductions au Palais des Congrès, voire au Stade de France venaient à occuper l’essentiel de son temps. On a néanmoins encore pu le voir chez Claude Lelouch (Les Uns et les autres, Un homme et une femme Vingt ans déjà et Les Misérables), Georges Lautner (Le Professionnel), Alexandre Arcady (Le Grand pardon), Roger Vadim (Surprise party), Yannick Bellon (Les Enfants du désordre), Sergio Gobbi (L’Affaire), Tonie Marshall (Venus beauté Institut – César du Meilleur Film en l’an 2000), Fréderic Auburtin (San Antonio) et Sophie Marceau (La Disparue de Deauville).

Les Misérables © 1982 Groupement des Editeurs de Films / Société Française de Production Tous droits réservés

Robert Hossein a été nommé au César de la Meilleure adaptation pour Les Misérables en 1983. Il était marié en premières noces dans les années ’50 à l’actrice Marina Vlady (2 ou 3 choses que je sais d’elle).

La Disparue de Deauville © 2006 Nathalie Eno / Iliade & Films / France 3 Cinéma / SND Groupe M6 Tous droits réservés

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