Décès de l’acteur Claude Brasseur

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Le Caporal épinglé © 1961 Les Films du Cyclope / Pathé Consortium Cinéma Tous droits réservés

L’acteur français Claude Brasseur est décédé hier. Il était âgé de 84 ans. Issu d’une longue lignée d’acteurs, Brasseur avait brillé autant sur les planches de théâtre que sur le grand et le petit écran. Au cours d’une immense carrière au cinéma, longue de plus de soixante ans, il a collaboré avec certains des plus grands réalisateurs français, tels que Georges Franju, Edouard Molinaro, Jean Renoir, Jean-Luc Godard, Costa-Gavras, François Truffaut, Yves Robert, André Téchiné, Claude Sautet, Bertrand Blier et Jean-Pierre Mocky. Également très à l’aise dans les comédies populaires, des générations successives de spectateurs se souviennent de lui avec beaucoup d’affection dans des films comme Un éléphant ça trompe énormément de Yves Robert, La Boum de Claude Pinoteau et Camping de Fabien Ontentiente.

Bande à part © 1964 Anouchka Films / Orsay Films / Gaumont Tous droits réservés

Avec un parrain comme le célèbre écrivain américain Ernest Hemingway, le jeune Claude Brasseur ne pouvait que suivre la voie artistique de ses parents. Il fait ses premiers pas sur scène et au cinéma au milieu des années 1950. Parmi ses premiers rôles, on peut citer Le Pays d’où je viens de Marcel Carné, Rue des Praires de Denys De La Patellière et Les Yeux sans visage de Georges Franju. A partir de 1960, il commence à décrocher des rôles plus importants, notamment dans La Bride sur le cou de Roger Vadim, Les Menteurs de Edmond T. Gréville, Les Ennemis de Edouard Molinaro, Le Caporal épinglé de Jean Renoir, Germinal de Yves Allégret, Peau de banane de Marcel Ophüls, Bande à part de Jean-Luc Godard, Lucky Jo de Michel Deville, Du rififi à Paname de Denys De La Patellière et Un homme de trop de Costa-Gavras.

Un éléphant ça trompe énormément © 1976 Zazi Films / Les Productions de la Guéville / Gaumont Tous droits réservés

Au début des années ’70, il s’impose à la télévision grâce à la série « Les Nouvelles aventures de Vidocq ». Jusqu’à la fin de la décennie, son nom est de plus en plus associé à des succès publics au cinéma, tels que Le Viager de Pierre Tchernia, Un cave de Gilles Grangier, Une belle fille comme moi de François Truffaut, Les Enfants de chœur de Duccio Tessari, Les Seins de glace de Georges Lautner, L’Agression et Attention les yeux de Gérard Pirès, Un éléphant ça trompe énormément et Nous irons tous au paradis de Yves Robert, Le Grand Escogriffe de Claude Pinoteau, Barocco de André Téchiné, L’État sauvage de Francis Girod, L’Argent des autres de Christian De Chalonge, Une histoire simple de Claude Sautet et La Guerre des polices de Robin Davis.

Nous irons tous au paradis © 1977 Zazi Films / Les Productions de la Guéville / Gaumont Tous droits réservés

Puis, au cours des années ’80, Claude Brasseur restait toujours aussi demandé, entre autres chez de vieilles connaissances comme Francis Girod (La Banquière et Descente aux enfers), Claude Pinoteau (La Boum et La Boum 2), Edouard Molinaro (Palace) et Jean-Luc Godard (Détective). Ainsi que de nouveaux venus, au nom de José Giovanni (Une robe noire pour un tueur et Les Loups entre eux), Serge Leroy (Légitime violence), Philippe Labro (La Crime), Ariel Zeitoun (Souvenirs souvenirs), Philippe De Broca (La Gitane), Yves Boisset (Radio Corbeau), Alexandre Arcady (L’Union sacrée) et Jacques Rouffio (L’Orchestre rouge).

La Guerre des polices © 1979 Les Productions Jacques Roitfeld / Consortium d’Achats Audiovisuels / UGC Distribution
Tous droits réservés

Dans les années ’90, le rythme de travail soutenu de l’acteur ralentissait tant soit peu, même s’il connaît alors une de ses nombreuses consécrations au théâtre dans la comédie culte de Francis Veber « Le Dîner de cons ». Au cinéma, il se rappelait au souvenir des spectateurs dans des films comme Dancing Machine de Gilles Béhat, Sale comme un ange de Catherine Breillat, Le Bal des casse-pieds de Yves Robert, Le Souper de Edouard Molinaro, Un deux trois soleil et Les Acteurs de Bertrand Blier, Délit mineur de Francis Girod, L’Autre côté de la mer de Dominique Cabrera, Toreros de Eric Barbier, Fait d’hiver de Robert Enrico, Matrimoni de Cristina Comencini et La Débandade de Claude Berri.

La Boum © 1980 Productions Marcel Dassault / Gaumont Tous droits réservés

Contrairement à ce que pourrait laisser croire ce dernier titre, la carrière de Claude Brasseur avait encore quelques beaux rôles de vieillesse devant elle dans les années 2000 et 2010. Par exemple dans Le Lait de la tendresse humaine de Dominique Cabrera, Chouchou de Merzak Allouache, Malabar Princess de Gilles Legrand, Camping et ses deux suites de Fabien Onteniente, J’invente rien de Michel Leclerc, Fauteuils d’orchestre de Danièle Thompson, Le Héros de la famille de Thierry Klifa, Les Petites vacances de Olivier Peyon, Sa majesté Minor de Jean-Jacques Annaud, Légitime défense de Pierre Lacan, Quand je serai petit de Jean-Paul Rouve, Ma bonne étoile de Anne Fassio, Le Renard jaune de Jean-Pierre Mocky, L’Étudiante et Monsieur Henri de Ivan Calbérac et Tout le monde debout de Franck Dubosc, son dernier film sorti en mars 2018.

La Débandade © 1999 Renn Productions / Pathé Films Tous droits réservés

Claude Brasseur a été nommé cinq fois aux César … pour quatre films différents. En effet, en 1979, il a été nommé à la fois comme Meilleur acteur et Meilleur acteur dans un second rôle pour son interprétation dans Une histoire simple. Deux ans plus tôt, il l’avait gagné pour son second rôle dans Un éléphant ça trompe énormément. Et l’année suivante, en 1980 donc, il avait remporté son deuxième César, cette fois comme Meilleur acteur dans La Guerre des polices. Il fut nommé une dernière fois en 1993 pour Le Souper, en compétition directe avec son partenaire à l’écran, le gagnant Claude Rich.

Fauteuils d’orchestre © 2005 Thelma Films / Studiocanal / TF1 Films Production / Mars Distribution Tous droits réservés

Claude Brasseur est le fils de l’acteur Pierre Brasseur (Les Enfants du paradis) et de l’actrice Odette Joyeux (La Ronde). Il est le père de l’acteur Alexandre Brasseur (« Le Bureau des légendes »). Enfin, à ses heures perdues, il avait aussi excellé dans le domaine sportif. Au début des années ’60, il fait partie de l’équipe nationale de France de bobsleigh et vingt ans plus tard, il remporte le légendaire rallye Paris – Dakar en tant que copilote de Jacky Ickx.

Camping 3 © 2016 Waiting for Cinéma / TF1 Films Production / Pathé Films Tous droits réservés

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