De retour en salles au mois de janvier 2020

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La Grande évasion © Lothar Winkler / Metro-Goldwyn Mayer Studios Inc. / Swashbuckler Films Tous droits réservés

L’année 2020 – que l’équipe de Critique-film souhaite excellente à toutes ses lectrices et tous ses lecteurs – aurait pu d’emblée commencer avec un programme riche et abondant en termes de ressorties de films en salles, puisque le hasard du calendrier nous fait le cadeau de cinq mercredis en ce mois de janvier. Hélas, il en est tout autrement, puisque c’est à peine une dizaine de films qui auront droit à une cure de jouvence et de redécouverte en ce premier mois de l’année. La sélection est certes de qualité, quoique globalement quand même un peu trop rachitique, avec carrément une semaine, celle du 15 janvier, sans la moindre reprise à l’horizon. Il ne nous reste donc qu’à espérer que ça ira mieux en février et de nous plonger entre-temps dans des films plutôt rares de John Sturges, Max Ophüls, James Ivory, Dino Risi, Bo Widerberg et Richard Linklater, ainsi que la seule et unique rétrospective du mois, consacrée à la collaboration entre le réalisateur Abel Ferrara et l’acteur Willem Dafoe.

Pasolini © Capricci Films Tous droits réservés

Les deux monstres sacrés du cinéma américain indépendant, Abel Ferrara (* 1951) derrière la caméra et Willem Dafoe (* 1955) devant elle, font équipe depuis plus de vingt ans. Leur nouveau film commun Tommaso, présenté en séance spéciale au dernier Festival de Cannes, sortira par ailleurs la semaine prochaine. Le duo de distributeurs Capricci / Les Bookmakers en profite pour ressortir le même jour, le 8 janvier, quatre de leurs collaborations précédentes : New Rose Hotel, Go go tales, 4h44 Dernier jour sur terre et Pasolini. L’occasion idéale et une initiative malheureusement pas prise si souvent d’observer de première main l’évolution de ce tandem créatif au fil des ans, alors que l’acteur vit en parallèle une véritable renaissance – Brooklyn Affairs de Edward Norton, The Lighthouse de Robert Eggars et donc Tommaso : Willem Dafoe est omniprésent sur nos écrans en ce moment – et que le réalisateur doit se battre plus que jamais afin de voir aboutir la production de ses films. Après, de ce que l’on a vu dans le passé de cet échantillon nullement exhaustif de la filmographie de Abel Ferrara, il n’y a qu’une seule œuvre majeure dedans, le récit magistral du dernier jour de Pier Paolo Pasolini. Les trois autres films vaudront néanmoins la peine d’être appréciés à nouveau dans ce contexte plus global. Et pour rehausser un peu le niveau, il paraît que Bad Lieutenant avec le génial Harvey Keitel – ressorti en août 2018 – soit officieusement joint à ce programme d’ores et déjà très alléchant.

Dernier amour © Les Acacias Tous droits réservés

Pour répartir ce qui reste parmi les offres de cinéma du patrimoine du mois – sept films, guère plus – , on va procéder cette fois-ci à une distinction vaguement chronologique. Commençons par les trois œuvres appartenant à ce que l’on peut qualifier de « cinéma classique », dont deux ressortent sur les écrans dès aujourd’hui. La Grande évasion de John Sturges est le genre de film, qui avait bien marché lors de sa sortie au début des années 1960, une époque où ces aventures spectaculaires avaient pour vocation de rivaliser avec l’influence grandissante de la télévision, mais qui a surtout gagné son statut de classique populaire grâce à ses nombreuses rediffusions … sur le petit écran. Ce sera par conséquent maintenant ou jamais pour vraiment vivre le calvaire carcéral de Steve McQueen et ses compagnons d’infortune au cinéma ! Sorti sept ans plus tôt, Lola Montès, le dernier film du maître Max Ophüls, appartient à une autre catégorie de films-spectacles. Il constitue le point d’orgue d’une carrière brillante au service du cinéma sophistiqué par excellence, une dernière fois mis en évidence dans cette évocation d’une vie scandaleuse par voie de cirque. Il vous faudra ensuite attendre trois semaines supplémentaires avant de pouvoir dévorer des yeux et des oreilles un autre film à peu près associable au cinéma de papa. Le distributeur Les Acacias poursuit alors son cycle informel consacré au réalisateur italien Dino Risi avec un troisième film en autant de mois, Dernier amour, une relecture a priori comique de L’Ange bleu de Josef von Sternberg, avec Ornella Muti dans le rôle de Marlene Dietrich et Ugo Tognazzi dans celui de Emil Jannings.

Le Chien le général et les oiseaux © Tamasa Diffusion Tous droits réservés

Le même jour sortira chez Tamasa Diffusion, toujours aussi fidèle à l’animation après avoir ressorti les courts-métrages de Paul Grimault en novembre dernier, Le Chien le général et les oiseaux de Francis Nielsen avec la voix de Philippe Noiret, un long-métrage d’animation auquel on aurait donné un âge plus avancé que ses dix-sept ans. Comme quoi, nos lacunes en termes d’animation sont hélas immenses ! Toujours le 22 janvier, Carlotta Films fait coïncider la ressortie de Chambre avec vue, le film aux trois Oscars en 1987, avec la rétrospective que la Cinémathèque Française dédiera au couple James Ivory / Ismail Merchant de la mi-janvier à la mi-février, à condition que la grève ne s’enlise encore plus et ne perturbe davantage l’emploi du temps du côté de Bercy. Enfin, le dernier mercredi du mois, vous aurez droit au premier film de Richard Linklater, un réalisateur jusqu’à présent plus habitué aux sorties en vidéo de certains de ses films en France qu’au prestige d’une ressortie, avec la comédie Slacker chez Splendor Films, ainsi qu’au dernier film de Bo Widerberg, ce réalisateur suédois sauvé de l’oubli cinéphile depuis six ans grâce à Malavida Films, qui sortira après le drame romantique entre un élève et sa professeur La Beauté des choses un neuvième film de Widerberg au printemps.

La Beauté des choses © Malavida Films Tous droits réservés

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