De retour en salles au mois d’avril 2019

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Camille Claudel © Tamasa Distribution Tous droits réservés

Après un mois de mars vraiment pas fameux en termes de ressorties, les distributeurs de films de patrimoine se rattrapent amplement ce mois-ci. D’abord grâce à la cinquième édition du festival Play it again, qui fera profiter pendant une semaine, à partir du mercredi 3 avril, une vingtaine de films d’une nouvelle fenêtre d’exposition dans 150 salles participantes à travers la France. Et puis, surtout, avec un programme mensuel plus que copieux de pas moins de vingt-cinq ressorties en version restaurée. Tous les goûts nostalgiques devraient trouver leur compte dans cette sélection éclectique, qui comprend un peu de tout : du Kurosawa en masse avec un coup de projecteur sur sa collaboration avec son acteur fétiche Toshiro Mifune, des doubles programmes Jerzy Skolimowski et Federico Fellini, pas mal de cinéma hollywoodien qui remonte même jusqu’à l’époque du muet, mais aussi du cinéma venu de Finlande, d’Allemagne, de Russie et accessoirement de France.

L’Héritage des 500 000 © 1963 Toho Co. Ltd. / Carlotta Films Tous droits réservés

La rareté côtoie des classiques déjà ressortis il y a deux ou trois ans dans l’offre alléchante préparée par Carlotta Films ce mois-ci. Après l’inédit L’Héritage des 500 000, le seul film réalisé par Toshiro Mifune (1920-1997), à partir de mercredi prochain, ce sont en effet pas moins de onze films dans lesquels l’acteur a joué sous la direction de Akira Kurosawa (1910-1998) qui feront leur retour dans les salles de répertoire deux semaines plus tard. Certes, cette collaboration privilégiée d’une durée de près de vingt ans, entre 1948 et ’65, avait déjà indirectement fait l’objet des deux cycles dédiés au réalisateur par le même distributeur en mars 2016 et en janvier 2017. Et leur plus célèbre film commun, Les Sept samouraïs qui était ressorti la dernière fois chez Le Pacte il y a près de six ans, manque à l’appel. Mais est-ce qu’on va sérieusement bouder le plaisir de revoir ou de découvrir des chefs-d’œuvre du cinéma japonais tels que Chien enragé, Le Château de l’araignée, La Forteresse cachée et Yojimbo ? La réponse est évidemment « non » !

Les Clowns © Les Acacias Tous droits réservés

Une fois n’est pas coutume, la Cinémathèque Française voit ses rétrospectives se prolonger jusque dans les salles commerciales à partir du 10 avril. A ce moment-là, l’hommage rendu au réalisateur polonais Jerzy Skolimowski (* 1938), commencé il y a quinze jours lors du festival Toute la mémoire du monde, sera définitivement terminé. Le distributeur Malavida a par contre encore deux films à y contribuer : Walkover le premier long-métrage du réalisateur et l’une de ses rares productions américaines Le Bateau phare avec Robert Duvall et Klaus Maria Brandauer. La grande exposition printanière à l’American Center de Bercy s’appelle « Quand Fellini rêvait de Picasso ». Nous ne sommes pas assez familiers de l’œuvre ni du magicien italien du cinéma, ni du maître espagnol de l’art cubiste pour savoir avec certitude si les deux films des années ’70 de Federico Fellini (1920-1993), Les Clowns et Répétition d’orchestre sont pertinents à ce sujet. Toujours est-il que Les Acacias les ressort le même jour, également le 10 avril, pour un regard complémentaire sur la filmographie du créateur de La dolce vita et de Huit et demi.

L’Homme qui rit © Mary-X Distribution Tous droits réservés

Littérature et arts plastiques font plutôt bon ménage en ce mois d’avril au sein du programme des reprises soit prestigieuses, soit curieuses. A commencer par une adaptation de Les Misérables qui relève de la rareté, alors que les versions de Tom Hooper, Claude Lelouch et Raymond Bernard, voire celles de Bille August et Josée Dayan, sont largement diffusées et plus ou moins interchangeables. Celle produite par la 20th Century Fox en 1952, réalisée par Lewis Milestone avec une distribution éclectique qui comprend entre autres Michael Rennie, Debra Paget, Robert Newton et Edmund Gwenn sera donc une découverte à partir du 24 avril, rendue possible par le travail irréprochable de Swashbuckler Films en tant que dénicheur de pépites filmiques. Un autre livre de Victor Hugo est mis à l’honneur dès mercredi prochain par Mary-X Distribution, qui ressort le classique du cinéma muet L’Homme qui rit de Paul Leni avec la grimace mythique de Conrad Veidt et une nouvelle orchestration musicale par le Berklee Silent Film Orchestra à l’occasion du 150ème anniversaire de la publication du roman. Enfin, le seul représentant français en termes de patrimoine cinématographique ce mois-ci avait gagné cinq César en 1989, dont ceux du Meilleur Film et de la Meilleure actrice pour Isabelle Adjani, également nommée à l’Oscar et lauréate de l’Ours d’argent au Festival de Berlin. A partir du 17 avril, Camille Claudel de Bruno Nuytten, dont la rétrospective à la Cinémathèque Française vient aussi de s’achever, contera à nouveau la relation tumultueuse dans le monde des sculpteurs à la fin du 19ème siècle entre Claudel et Auguste Rodin, interprété par Gérard Depardieu.

Le Renne blanc © Tamasa Distribution Tous droits réservés

Enfin, la rubrique fourre-tout de notre chronique contient quelques classiques plus ou moins rares, tels que Le Secret magnifique de Douglas Sirk (critique) dans dix jours, neuf mois à peine après sa dernière ressortie, ainsi que deux films de Fritz Lang. Le premier, Le Testament du Docteur Mabuse de 1932, distribué par Tamasa à partir du 17 avril, ne fait guère partie de ces films du réalisateur allemand à ressortir à tout bout de champ, puisque son dernier retour date quand même de février 2003, tandis qu’on nous annonce House by the River, à l’affiche une semaine plus tard, comme un inédit, malgré un dernier passage dans les salles de répertoire il y a une dizaine d’années. Prix de la Meilleure restauration au Festival de Venise en 2017, Requiem pour un massacre de Elem Klimov est considéré par certains comme l’un des films de guerre les plus durs et poignants. Grâce à Potemkine, vous pourriez juger par vous-mêmes à partir du 24 avril. Et puis, un conte horrifique irradié par la neige venu de Finlande, qui avait gagné le Prix du Film Légendaire au Festival de Cannes en 1953 ?! Vous êtes sans doute aussi intrigués que nous par Le Renne blanc de Erik Blomberg que vous n’aurez plus que trois petits jours à attendre …

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