Critique : Psycho Raman – Quinzaine

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Psycho Raman 01Psycho Raman

Inde, 2016
Titre original : Raman Raghav 2.0
Réalisateur : Anurag Kashyap
Scénario : Vasan Bala, Anurag Kashyap
Acteurs : Nawazuddin Siddiqui, Sobhita Dhulipala, Vicky Kaushal
Distribution : –
Durée : 2h07
Genre : Thriller
Date de sortie : –

3/5

Anurag Kashyap avait déjà été sélectionné deux fois à la Quinzaine des réalisateurs : en 2012 pour Gangs of Wasseypur et en 2013 pour Ugly, deux approches différentes du film noir. Faute de budget, il n’a pas pu adapter l’histoire du tueur en série Raman Raghav, condamné à perpétuité pour une quarantaine de meurtres, dans les années 60. Il met en scène l’histoire d’un psychopathe s’inspirant des crimes de Raghav, mais de nos jours – d’où le 2.0., et d’un policier le pourchassant.

Synopsis : Mumbai, de nos jours. Un meurtrier s’inspire d’un tueur en série des années 60, et les cadavres s’empilent. Commence lors un jeu du chat et de la souris avec la police indienne …

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Une violence banale, peu graphique

Commençons avec le point qui fâche : les deux personnages principaux sont sans cesse grandiloquents. Difficile ainsi de s’intéresser à ce flic cocaïné et violent, tout droit sorti d’un film hong-kongais. Idem pour le personnage de Raman Raghav interprété par Nawazuddin Siddiqui qui joue la folie de manière trop poussée pour qu’on y croit. Vont ainsi s’enchaîner des mises à mort violentes, provocantes (l’exécution d’un enfant …) dont on mesure l’impact sur les spectateurs au nombre de personnes qui quittent la salle au fil du film. La violence reste tout de même assez banale, et finalement peu graphique : on tue souvent hors-champ.

L’histoire est divisée en chapitres (par manque de budget selon son réalisateur) plus ou moins réussis. Les premières scènes laissent craindre le pire, avec notamment cette virée en boite de nuit du personnage du policier corrompu, sous fond de dubstep et de lumières clignotantes. La musique est d’ailleurs assez envahissante pendant les deux heures du long-métrages, et on a même le droit à une chanson accompagnant une scène clé. Si le film ne s’inscrit pas du tout dans le cliché “Film indien = bollywwod”, on peut y relever certaines traces. Certains moments du film sont tout de même réussis, comme la visite du tueur chez sa soeur. Il est ainsi d’autant plus dommage que le long-métrage finisse par se répéter, devenant un peu moins intéressant à suivre.

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Devenir le reflet de son ennemi

La réalisation laisse donc parfois à désirer, tout comme le jeu grandiloquent de certains acteurs, mais peut-être que ce point relève simplement d’une méconnaissance du cinéma indien de ma part. Le film interroge sur la notion de justice : quelle est la ligne entre le bien et le mal, comment le policier finit par devenir le reflet de celui qu’il poursuit, la notion métaphysique du Mal … Bien entendu il s’agit de propos abordés maintes fois sur grand écran, et le film en parle maladroitement, de manière frontale lorsque Raghav livre un long discours face caméra. Cela reste tout de même intéressant à suivre, le film finissant par nous emporter dans les méandres de bidonvilles indiens. Le film se clôt sur un plan symboliquement fort, et on se dit que le voyage n’a pas été si désagréable à suivre.

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Conclusion

Giallo indien grandiloquent, Raman Raghav 2.0. est souvent maladroit mais reste assez plaisant à suivre. Sans révolutionner le genre, il permet de voir une autre facette du cinéma indien, ni intello ni musical.

 

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