Test DVD : Woody Woodpecker
Au cœur de l’industrie cinématographique contemporaine, certains réalisateurs sont parvenus à se créer de véritables noms en ne signant pourtant que des œuvres destinées au marché de la vidéo : les fameux « DTV » ou Direct-To-Video qui ont fait les grandes heures des vidéo-clubs en leur temps, et que les gens s’arrachent de nos jours en Blu-ray, DVD ou VOD. On pense par exemple à des cinéastes tels que Isaac Florentine ou Roel Reiné dans le domaine du film d’action, ou à des réalisateurs tels que Ti West, Jim Mickle ou encore Rob Zombie, dont le gros de l’œuvre n’a jamais connu non plus le frisson des salles obscures…
Test Blu-ray : En marge de l’enquête
Si par essence, le genre du Film Noir pourra volontiers être considéré comme déjà très enclin à la misogynie d’une façon générale, certains films s’illustrant dans le genre s’affirmeront tout particulièrement comme de vibrants plaidoyers machistes qui auraient de quoi, avec le recul, faire s’arracher les cheveux à tou(te)s les féministes. Sorti sur les écrans en 1947, En marge de l’enquête fait partie de cette poignée de films proposant une « réflexion » sur la place de la femme dans la société qui pousse tellement le bouchon au niveau de la provocation que l’on en viendrait presque à douter de son sérieux. Pourtant, le film de John Cromwell, écrit par Oliver H.P. Garrett et Steve Fisher, ne quitte jamais les rails du premier degré et, encore pire, donne finalement dans le déroulement de son intrigue tout à fait raison au personnage d’Humphrey Bogart, qui s’avérait être le protagoniste ayant proféré tout au long du film une longue série d’énormités concernant l’abjection et la perfidie intrinsèques à la nature profonde de la « Femme ».
Test Blu-ray : Roar
Véritable OVNI dans le cinéma américain des années 80, Roar est un film aussi étrange qu’authentiquement fascinant. Partant du pari complètement fou de tourner un long-métrage mettant en scène les interactions entre une petite famille et plusieurs dizaines de fauves et animaux sauvages (on imagine bien les producteurs et sociétés d’assurance s’arracher les cheveux à l’annonce du projet), le film s’imposera au final comme un remarquable mélange entre fiction et documentaire tirant sa force des incroyables images de lions, tigres, panthères, éléphants et autres animaux sauvages qu’il donne à voir, sur une très belle photo naturaliste signée Jan De Bont.
Test Blu-ray : Escape room
Attention, attention : Escape room, réalisé par Will Wernick en 2017 - à ne pas confondre avec Escape Game, réalisé par Adam Robitel en 2019. Sinon Pan-Pan Cucul.
Test Blu-ray : The foreigner
Petit retour en arrière. En 2010, Martin Campbell signait avec Hors de contrôle un film à l'ouverture la fois vraiment intense et finalement bien trompeuse : au terme des dix premières minutes du film, qui envoyaient tellement le bois au niveau violence et brutalité (la souffrance du personnage de Mel à la perte de sa fille était réellement palpable pour le spectateur, à la manière de celle ressentie au début de Death sentence) que l'on s'était mis, en vain, à espérer un revenge movie bien badass qui remettrait définitivement Mel Gibson sur le devant de la scène, et qui n'arriverait finalement malheureusement jamais. On attendait un personnage de tête brûlée, un suicidaire qui n'a plus rien à perdre et qui fonce dans le tas et dessoude sans procès les responsables de la mort de sa fille, et on nous avait livré un mec qui faisait sa petite enquête pépère jusqu'à arriver à une vengeance qui se ferait dans une sorte d'état second finalement très décevant, même si la violence sèche du final relevait un peu globalement l'intérêt du bouzin. Vendu comme une histoire de vengeance, Hors de contrôle était d'avantage un film sur le deuil du père, avec une tension qui, au lieu de monter jusqu'à l'explosion, ne faisait que baisser au fur et à mesure de l'enquête.
Test Blu-ray : Utu
Commençons avec un petit point lexical : en langue maori, le terme « Utu » désigne la vengeance, telle une illustration locale de la loi du Talion. Si cette petite précision n’est certes pas nécessaire pour apprécier Utu à sa juste valeur, elle permettra néanmoins de cerner les motivations du réalisateur Geoff Murphy. Car derrière la reconstitution soignée et rigoureuse des affrontements sanglants ayant opposé maoris et pakehas (Néo-Zélandais d'origine anglo-saxonne ou européenne) durant la deuxième moitié du XIXème siècle, Utu ne cache pas bien longtemps sa véritable nature : celle d’un grand film guerrier adepte du mélange des genres, utilisant les événements historiques comme toile de fond sans jamais en devenir prisonnier, dans le but évident de nous livrer une fresque puissante et à « hauteur d’homme », et au final un véritable chef d’œuvre qui s’avérera par bien des aspects le précurseur du travail de Mel Gibson en tant que cinéaste.
Test DVD : Crash Test Aglaé
C'est par un mélange très réussi de comédie décalée et de roadmovie qu'Eric Gravel a choisi d'aborder le sujet, par ailleurs très sérieux, des délocalisations, le symbole peut-être le plus visible d'un monde économique qui, pour le réalisateur, est devenu totalement fou et dont l'indécence le met souvent en colère.
Test DVD : Le monde secret des Emojis
Peut-être le public français ne s’en est-il pas rendu compte, surtout si l’on considère l’accueil relativement chaleureux qu’il lui a réservé en 2017 avec un peu plus de 742.000 entrées dans les salles obscures, mais il semblerait que Le monde secret des Emojis soit un film mal aimé. Le petit dernier de chez Sony Pictures Animation a en effet rencontré un accueil extrêmement négatif de la part des critiques professionnelles américaines, obtenant un taux d'approbation de 9 % sur le site Rotten Tomatoes, sur la base de 108 critiques collectées, et une moyenne de 2,7/10. Sur le site Metacritic, il obtient un score de 12/100, pour 26 critiques collectées. Sur le site IMDb, sa moyenne calculée sur la base de presque 36.000 votants ne dépasse pas, à ce jour, la note de 3/10. De mémoire de cinéphile, on a rarement vu un film d’animation s’en prendre autant plein la gueule.
Test DVD : Daddy Cool
Efficace et souvent drôle, malgré un certain manque d’originalité dans ses thématiques et dans le traitement de son intrigue, Daddy Cool parvient sans peine à s’imposer comme un attachant « feel good movie », porté par le talent de Vincent Elbaz.
Test DVD : Escale à trois
Contre toute attente, il existe une excellente raison de se plonger dans le visionnage d’Escale à trois. En effet, le film a à son actif un élément quasi-imparable qui le distinguera du tout venant de la comédie trash américaine, et devrait logiquement attirer l’œil et l’attention de nombreux cinéphiles.
Test Blu-ray : Flagellations
Premier film né de la collaboration entre le réalisateur Pete Walker et le scénariste David McGillivray, Flagellations est un film d’exploitation horrifique aux influences hétérogènes. Refusant clairement le postulat ouvertement « fantastique » sur lequel se basaient nombre de ses contemporains britanniques (que l’on regarde du côté des productions Hammer autant que du cinéma de Norman J. Warren), le film s’ouvre sur deux séquences à l’ambiance trouble et malsaine, durant lesquelles le spectateur ne parvient pas réellement à se faire une idée précise de la direction dans laquelle le cinéaste va l’emmener. Porté par la prestation nimbée de mystère de Robert Tayman (dont la carrière fut fortement marquée par le rôle du Comte Mitterhaus dans Le cirque des vampires en 1972), ce premier quart d’heure fonctionne parfaitement, développant une série de questions dans l’esprit du public autour du personnage de Mark E. Desade : s’agit-il d’un vampire, ou juste d’un sadique manipulateur, comme le laisse suggérer son patronyme ?
Test Blu-ray : Jigsaw
Alors que l’on croyait, naïvement sans doute, que la franchise Saw s’était éteinte en 2010, après sept ans de bons et loyaux services, avec Saw 3D - Chapitre final, Twisted Pictures a finalement pris tout le monde à revers en proposant, pour Halloween 2017, une nouvelle plongée dans l’univers du tueur au puzzle. Huitième film de la franchise, Jigsaw a d’ailleurs, avec un peu plus de 100 millions de recettes au box-office mondial, réalisé des chiffres à peu près similaires aux films précédents, malgré l’écart temporel le séparant de ces derniers. Ces chiffres confirment non seulement le statut « bankable » de la franchise pour les producteurs (le budget engagé dans le film n’excédant pas les 10 millions), mais également que les fans de la saga Saw semblent avoir de la suite dans les idées.



















