Critique : L’Idiot

La Russie va mal. Il n’y en a pas à douter, si l’on se fie exclusivement à l’information émise depuis le point de vue occidental, qui voit depuis toujours en l’empire de l’Est un ennemi potentiel. Et encore, dans le mitraillage de reportages sur les frasques du président Poutine et ses élans belliqueux à l’étranger, le sort de la population ordinaire passe souvent à l’arrière-plan, où les stéréotypes sur les mémés nostalgiques de l’époque soviétique et les nouveaux riches sans scrupules ont bon dos.
Sous terre photo du film In Darkness

Sous terre

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Le récit suit l'histoire du polonais Leopold Socha, qui passe de voleur à héros durant la Seconde Guerre mondiale en sauvant la vie d’un groupe de juifs de Lvov. Quand Socha rencontre le groupe pour la première fois, c'est uniquement par intérêt financier qu'il décide de lui trouver une cachette dans les canaux. Progressivement, son attitude vas toutefois s'émousser. Et le jeune homme va finir par risquer sa propre vie pour sauver hommes, femmes et enfants de l’extermination. Sous terre photo du film In Darkness

Critique : Divergente 2 L’Insurrection

De nos jours, les univers fantastiques pullulent au cinéma à tel point que même le spectateur le plus attentif et assidu risque de s’y perdre. A côté des épopées de super-héros, ce sont les aventures de jeunes révoltés qui ont le plus de succès auprès du public d’adolescents auquel elles sont principalement destinées. Il y est presque chaque fois question d’un groupe d’adolescents à l’approche de l’âge adulte, dont la prise de conscience de l’injustice profonde de leur monde se solde très souvent par une rébellion. Les pouvoirs surnaturels dont ils disposent accessoirement servent avant tout à corser le spectacle, sans que la trame principale du récit ne quitte les sentiers battus de la tradition ancienne des affrontements manichéens. De film en film, le peu d’évolution qui existe chez des personnages à peu près interchangeables s’inscrit ainsi dans une logique de série désormais arrivée au stade de la maturité, à qui il ne reste plus qu’à attendre qu’une forme différente de divertissement populaire vienne la supplanter prochainement.

Arras 2018 : Ma mère est folle

Nous savons bien sûr parfaitement que la vedette de Ma mère est folle est Fanny Ardant, une actrice que nous apprécions habituellement, grâce à son charme irrésistible qui passe à la fois par son grand sourire et par une profondeur de jeu qui ne trouve hélas pas toujours les rôles qu'elle mériterait.

Critique : Etre

Quelle petite merveille insoupçonnée que ce premier film, qui ne paie pas de mine à première vue ! Pour tout vous dire, nous étions initialement allé le voir en projection de presse pour prendre des nouvelles de la carrière de Salim Kechiouche, l’ancienne icône du cinéma gay français qui, comme son contemporain Stéphane Rideau, a du mal à trouver des rôles en dehors du créneau du fantasme ténébreux ambulant.

Critique : Les Estivants

Hystérique, névrosée, prétentieuse et narcissique : les invectives ne manquaient pas dans notre vocabulaire pour faire état de notre dédain à l'égard du travail de Valeria Bruni Tedeschi, à la fois devant et derrière la caméra, qui nous avait provoqué dans le passé autant d'ennui que d'agacement. Avec son nouveau film, son quatrième long-métrage de fiction en quinze ans, elle a néanmoins franchi un cap important, lui permettant désormais de ricaner de ses lubies tout en nous amusant considérablement.

Les Arcs 2018 : Another Day of Life

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Guerre et journalisme, animation et documentaire, ces sujets et ces genres plus ou moins mutuellement exclusifs ont fait l'objet d'au moins deux films remarquables au dernier Festival de Cannes. Tandis que le premier, Chris the Swiss de Anja Kofmel, ne nous avait pas complètement convaincus, avec son association d'une enquête sur la mémoire familiale au chaos de la guerre des Balkans, le deuxième, que nous venons de découvrir au Festival des Arcs, nous a davantage subjugués.

Critique : Vendeur

Les histoires de succession de père en fils ont souvent quelque chose d’un cercle vicieux. Plutôt que d’être le moment privilégié pour dresser le bilan d’une vie passée et poser les fondements sains d’une autre qu’il reste encore à vivre, le passage de relais d’une génération à l’autre prend des allures d’éternel recommencement.

Critique : Peshmerga

Bernard-Henri Lévy à la rescousse, troisième. Tous les grands conflits militaires paraissent en effet bons aux yeux du philosophe français pour y mettre son grain de sel, aussi futile et fade soit-il. Après avoir documenté la bataille de Sarajevo et la guerre en Libye, le voici donc en train de parcourir du sud au nord la ligne de front entre les vaillants peshmergas kurdes et leurs adversaires fourbes et lâches de l’état islamique.

Critique : L’Enquête

Plus que toute autre chose, c’est l’argent qui fait tourner le monde. L’inflation des sommes a beau banaliser le pouvoir intrinsèquement lié au fric, avec des millions, voire des milliards empruntés ou dépensés sans compter à travers le monde, il ne reste pas moins vrai que les riches façonnent ce dernier selon leurs désirs plus ou moins avouables. En dépit d’une recrudescence récente de documentaires économiques, comme l’excellent Master of the Universe de Marc Bauder, sorti il y a deux mois, le cinéma éprouve le plus grand mal à représenter ce facteur d’influence plutôt abstrait autrement qu’en l’incluant dans une opposition platement manichéenne entre les pauvres justes et les riches corrompus. Par où et comment les pactoles mirobolants transitent, cela constitue un sujet bien trop complexe et pas assez intriguant pour qu’un film de fiction s’en préoccupe. Avec son troisième long-métrage, le réalisateur Vincent Garenq s’y essaie quand même, en s’appuyant avec un certain succès sur l’affaire notoire Clearstream, depuis un point de vue journalistique.

Les Arcs 2017 : The Captain L’Usurpateur

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Ce n'est certainement pas le nom de Robert Schwentke qui nous viendrait le premier à l'esprit, lorsqu'on cherchera un réalisateur allemand en mesure de traiter d'un œil neuf l'Histoire de son pays d'origine. Exilé à Hollywood depuis plus de dix ans et six films à la qualité variable, pour rester poli, Schwentke opère en effet un retour aux sources des plus improbables avec The Captain L'Usurpateur, présenté en compétition au Festival des Arcs.

Critique : Moonlight

Elle est toujours très compliquée, l’éternelle histoire du film attendu comme un messie, qui porte en même temps en lui la promesse d’une déception inévitable. Nous avons par conséquent découvert avec autant d’anticipation que d’appréhension Moonlight, le chouchou de la critique outre-Atlantique et un film entièrement prédisposé à conquérir notre cœur de cinéphile depuis longtemps sensible à la représentation de l’homosexualité à l’écran.

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Test Blu-ray 4K Ultra HD : Dune

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Malgré l'aversion affirmée de David Lynch pour le film, Dune conserve encore bel et des qualités qui méritent tout de même le coup d’œil. A redécouvrir au format Blu-ray 4K Ultra HD dans un coffret Collector signé ESC Éditions.

Test DVD : Young Hearts

Le réalisateur destine principalement Young Hearts à la tranche d'âge 12/14 ans, : il aurait hautement apprécié de voir un tel film quand il avait cet âge là...

Test DVD : Prima la vita

Francesca Commencini portait ce film en elle depuis longtemps mais il lui fallait se sentir à la hauteur pour arriver à concrétiser cette intention. Le déclic est intervenu lors du confinement lié à la pandémie de Covid, alors que les salles de cinéma étaient fermés et que de nombreux augures prédisaient la mort du cinéma.

Critique Express : L’air mouillé

"L'air mouillé" va être disponible gratuitement pendant 3 mois à partir du mercredi 18 juin sur la plateforme SaNoSi Live. 

Test Blu-ray : À cause d’un assassinat – Édition « Ultra Collector »

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Chef d’œuvre encore un peu trop méconnu de nos jours, À cause d'un assassinat bénéficie aujourd'hui de la chance d'atteindre une nouvelle génération de cinéphiles grâce à Carlotta Films, qui lui consacre le 29ème coffret de sa prestigieuse collection « Édition Ultra Collector ».