Cannes 2019 : Une fille facile (Quinzaine)

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Une fille facile

France, 2019
Réalisateur : Rebecca Zlotowski
Scénario : Rebecca Zlotowski, Teddy Lussi-Modeste
Acteurs : Mina Farid, Zahia Dehar,Clotilde Courau
Distribution : Ad Vitam
Durée :
Genre : Drame
Date de sortie : 28 août 2019

3/5

Pour son 4ème long-métrage, Rebecca Zlotowski utilise la figure de Zahia Dehar pour nous raconter une histoire solaire.

Naïma a 16 ans et vit à Cannes. Alors qu’elle se donne l’été pour choisir ce qu’elle veut faire dans la vie, sa cousine Sofia, au mode de vie attirant, vient passer les vacances avec elle. Ensemble, elles vont vivre un été inoubliable.

Chaleur estivale

Autant le dire tout de suite, Une fille facile sent l’été à plein nez. Tourné en grande partie à Cannes, les scènes de plages ou de yachts, les bikinis et les chaudes nuits se finissant en boites de nuit donnent une odeur particulièrement estivale au film de la réalisatrice française de 39 ans. Cet été est celui des choix et des découvertes pour Naïma, incarnée par Mina Farid. Cette adolescente, un peu flemmarde sur les bords, va devoir choisir entre plusieurs voies professionnelles qu’elle considère (la cuisine, la comédie etc.). Mais l’arrivée presque impromptue de sa cousine, âgée de 22 ans, va changer la donne. Celle-ci, semblant vivre dans une luxueuse bohème, perturbe le quotidien de Naïma. Jouée par la plantureuse Zahia Dehar, rendue célèbre au grand public en 2010 à cause d’une affaire de prostitution avec des footballeurs français, ce personnage exhibitionniste est nuancé par une dose d’innocence qui le rend assez attachant.

Un exhibitionnisme à double tranchant

En confrontant ces deux cousines issues des milieux populaires à des hommes richissimes, Rebecca Zlotowski interroge la notion d’exhibitionnisme. Elle le demande elle-même : qui est le plus exhibitionniste entre André qui expose sa fortune au monde entier et Sofia qui montre son corps? Ce corps est d’ailleurs magnifié à plusieurs reprises par la caméra de la cinéaste qui déborde d’idées lorsqu’il s’agit de filmer le dévoilement de la femme. Ce dévoilement se fait aussi sous les yeux de la jeune Naïma qui découvre, au fil de l’intrigue, certains aspects de la sexualité et autres tabous de la vie en général. Inscrit, selon les mots de la réalisatrice, dans une logique rohmérienne, Une fille facile pâtit toutefois d’un manque cruel d’enjeux. Reposant sur un casting convaincant passant notamment par une très bonne Mina Farid qui pourrait bien être l’une des révélations de la Quinzaine des Réalisateurs de Cannes, où le film a été présenté pour la première fois, le manque d’expérience (et de talent ?) de Zahia Dehar a tendance à nous sortir du film. La voix lancinante et lascive qu’adopte l’actrice est fait pour rappeler le ton que Brigitte Bardot adoptait dans certains films, notamment dans Le Mépris de Godard. Mais dans Une fille facile, cela sonne faux et influe un côté terriblement amateur à l’œuvre.

Conclusion

Une fille facile aborde plusieurs problématiques intéressantes que Rebecca Zlotowski met bien en scène notamment grâce à des personnages bien travaillés. Le film manque toutefois d’une sérieuse veine dramatique qui aurait permis de doter le récit de véritables enjeux.

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