Back to the past #1

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Amis cinéphiles, bienvenue ! Durant tout cet été 2016, pour pallier à la morosité du calendrier proposé durant cette période où 7ème art rime avec blockbuster décérébré et peu original ou films de fond de catalogue dont on ne sait pas trop quoi foutre, ton site préféré te propose les Madeleines de Proust de David : par moult souvenirs et autres petites anecdotes, notre rédacteur te racontera comment s’est forgée sa cinéphilie durant sa prime jeunesse, laquelle a considérablement évolué durant son adolescence et son entrée dans l’âge adulte.

Cela s’appelle « Back To The Past », et vous retrouverez un nouvel article tous les vendredis de cet été. Pour l’inauguration, commençons par LE film par lequel tout a débuté !

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Pour débuter ce petit voyage dans ma mémoire, dans mes souvenirs de cinéphile, tel Marcel Proust se remémorant le temps perdu, remontons vers la fin des années 1980. A cette époque, j’ai déjà vu quelques films, principalement de l’animation, enfin du «dessin animé», pour parler langage populaire. Je me rappelle très vaguement (c’est bien loin, tout cela) de 2-3 Disney vus au cinéma ou en VHS, peut-être Taram et le Chaudron Magique et, ce qui est sûr, Qui veut la peau de Roger Rabbit ? (de Robert Zemeckis, déjà!), film vu en octobre-novembre 1988 dans une salle de plusieurs centaines de fauteuils quasi-comble car le film était un défi technique novateur : le mélange animation-prise de vue réelles, chose complètement insensée à l’époque (même si pas nouvelle, en fait) ! Non, je ne vous parlerai pas de l’effet que m’a produit Jessica Rabbit, la puberté à 6 ans, c’est un peu tôt !

Le cinéma étant un peu loin (pour un gamin de 6 ans) de la maison familiale et étant trop jeune pour me laisser y aller tout seul, je voyais beaucoup de dessins animés à la maison, pour passer le temps entre deux journées à l’école et deux devoirs d’arithmétique (je déteste les maths, je préfère ce terme) et deux dictées ou leçons d’histoire-géo. Le plaisir immense de voir les aventures de Bob Hoskins en détective privé à Hollywood au côté du lapin frappadingue tout animé (au sens propre comme au sens figuré) me confortait dans mon envie de m’intéresser à ce qui passe du côté du vrai « film », comme on dit étant petit. Et cela tombe plutôt bien, car la télé française (même si on n’avait pas beaucoup de chaînes à disposition…) mettait à disposition une très bonne offre en matière de 7ème Art, offre aujourd’hui réduite à néant par les émissions de télé-réalité et autres programmes de divertissement rabaissant l’intelligence du spectateur et empêchant une réelle alternative à tout ce chahut qui m’agace et me chagrine…

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Un jour, un film m’intrigue tout particulièrement, par son résumé à base de gens américains ordinaires confronté à un événement extraordinaire : une apparition d’un OVNI… Le film m’effraie un peu par sa durée : plus de deux heures !! Ayant l’habitude de voir des cartoons de 5-10 minutes, ou des dessins animés de 70-80 minutes, ce minutage m’inspirait une certaine crainte tout en augmentant ma curiosité face à cet objet culturel. Je regarde la fiche technique sur le magazine faisant office de programme télévisé : toutes les semaines, on recevait un livre d’environ une centaine de pages et la seule page qui m’intéressait était celle consacrée aux diffusions de films, cette dernière indiquait qu’il s’agit d’un film de référence dans le domaine de la science-fiction, réalisé par un certain Steven Spielberg (n’ayant pas encore appris l’anglais, je devais le prononcer très mal !). Tout cela pour dire que je ne me préparais pas du tout à ce que j’allais voir…

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130 minutes plus tard… Les yeux encore tout écarquillés, tout humides, la voix tremblotante, je me rends compte que je viens de vivre une véritable expérience sensorielle. Deux heures d’émerveillement, de mystère, de beauté, de suspense… Je viens de découvrir ce qui reste encore aujourd’hui une des œuvres cinématographiques les plus parfaites, les plus inégalées dans le genre.

J’envie encore les jeunes lecteurs qui n’ont pas encore découvert ce joyau intemporel. Imaginez une ouverture étrange et inquiétante à la fois, avec cette musique qui augmente petit à petit de volume, puis PAN ! Premier plan, dans le désert : une scène où l’on découvre des avions en parfait état, dont les pilotes sont portés disparus depuis… 1945. Puis cet enfant, dans l’Indiana, attiré par quelque chose d’imperceptible et attirant à la fois ; puis enfin, l’inoubliable personnage de Roy Neary, ouvrier ordinaire dont la vie se retrouve considérablement transformée à la suite d’une rencontre aussi brève qu’inattendue. Tous ces personnages, toutes ces histoires vont se croiser, avec en fil rouge l’enquête du professeur Lacombe (interprété par François Truffaut, manière pour Spielberg de rendre hommage à la carrière du réalisateur français), tentant d’expliquer tous ces phénomènes étranges de façon rationnelle.

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Précipitez-vous d’urgence, si ce n’est déjà fait, sur ce chef-d’oeuvre, l’un des plus grands films de l’oeuvre de Steven Spielberg, ici au sommet de son art, comme en état de grâce : vous y trouverez une magnifique photographie de Vilmos Zsigmond, un rythme impeccable, un scénario incroyablement bien construit, sans le moindre bout de gras, et tout un paquet de séquences cultes, dont une scène incroyable et terrifiante de suspense en milieu de métrage le magnifique climax réunissant tous les protagonistes de cette incroyable aventure.

Quant à moi, à la vision de ce film, tel Roy Neary apercevant à l’intérieur de son camion cette incroyable lumière blanche, je sais que ma vie ne sera jamais plus la même ; le 7ème Art va considérablement modifier mon existence, et si je suis là à vous écrire ses quelques lignes, ainsi que nombre futures chroniques, c’est en partie grâce à cette lumière.

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Let there be light…

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