Critique : Clair de lune (Moonlighting)

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Moonlighting

Moonlighting
États-Unis : 1985
Titre original : Moonlighting
Création : Glenn Gordon Caron
Acteurs : Bruce Willis, Cybill Shepherd, Allyce Beasley
Production : ABC Circle Films / Picturemaker Productions
Durée : 5 saisons, 66 épisodes
Genre : Série TV, Policier, Comédie, Romantique

4/5

Je ne pouvais pas commencer à écrire des critiques sans parler de la série qui a fait décoller la carrière du célèbre Bruce Willis. Clair de Lune met en scène un mannequin renommé aux cotés d’un détective privé agaçant et grande gueule. Et c’est sans aucune surprise que la gente féminine est défendue avec succès par Cybille Shepherd face à l’égo surdimensionné de son acolyte. Cette série a reçu 7 récompenses (Golden globe de la meilleure actrice pour Cybille Shepherd et Emmy Award du meilleur acteur pour Bruce Willis entre autres) parmi de nombreuses nominations. Dans cette série, où les acteurs s’adressent parfois directement au spectateur, l’humour décalé a fait un carton en mélangeant haine amoureuse et enquêtes policière.

Maddie Hayes est une star multimillionnaire. Rendue célèbre en vantant les mérites d’un shampooing du nom de “clair de lune”, cette jeune femme a tout pour être heureuse. Mais un jour, son comptable se perd dans la nature, emportant toute sa fortune. Elle essaye en vain de vendre les parts des sociétés dans lesquelles elle a investi et découvre qu’elle est propriétaire d’une agence de détectives qui a pour directeur David Addison. Cette belle gueule à première vue antipathique va entrer dans la vie de Maddie sans qu’elle puisse faire quoi que ce soit, essayant de persuader la belle de ne pas fermer son agence. Au fur et à mesure, Maddie s’improvise détective privé en compagnie de David et vont avoir à résoudre des enquêtes plus farfelues les unes que les autres.

Clair de Lune est une série policière romantique créée par Glenn Gordon Caron (Medium, Fame) en 1985 et dont cinq épisodes ont été réalisés par Dennis Dugan, spécialiste de la comédie à qui l’on doit Big Daddy et Happy Gilmore. La série enregistre des records d’audience aux États-Unis puis en France en 1987.

Si Columbo devait avoir un fils, Bruce Willis (Die Hard, La mort vous va si bien) remplirait ce rôle à merveille, avec son côté tordu qui nous fait tant craquer.

Ce qu’il faut savoir avant tout c’est que cette série atypique sort de la mise en scène classique pour l’époque, ce qui la rendra culte. Les acteurs interpellent les téléspectateurs via la caméra, des sorties de scènes visibles pour une relecture du scénario et bien sûr la célèbre réplique de Bruce Willis quand Cybill Shepherd (The L word, Cybill) lui demande ce qu’ils ont à faire : “Je ne sais pas, je n’ai pas eu le temps de lire le scénario”. (Oui je suis une grande fan, pas au point de connaître toutes les répliques par cœur mais pour avoir eu le courage de regarder les 5 saisons deux fois dix ans après leur sortie).

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La surprise est encore plus grande quand le culot des scénaristes permet de réaliser un épisode totalement en noir et blanc, d’improviser Bruce Willis en Elvis lors d’un passage en prison, des courses de paniers à linge et de faire chanter Ray Charles dans un rêve de David.

Les deux acteurs principaux ne se prennent pas au sérieux et tant mieux, la série a très mal vieilli et sans leurs façon de jouer singulière elle deviendrait vite ennuyeuse. Ils en viennent même à chantonner le générique sur un simple coup de tête.

Si on examine l’histoire, on se rend compte que les intrigues sont prenantes, les cascades sont réalistes à souhait et la relation qu’entretiennent les deux héros nous implique dans des disputes et des scènes de ménage complètement loufoques. Lorsqu’ils avouent se détester on sait très bien qu’au fond ils sont fait l’un pour l’autre mais n’osent pas se l’avouer.

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Si la chance a réussi à Bruce Willis, acteur de bientôt 96 films à son actif (sans compter sa voix prêtée à des films d’animation), elle ne fera pas de cadeau à Cybille Shepherd. Même si l’actrice se voit donner le rôle principal d’une série à son nom, sa carrière n’est pas flamboyante. Le jour où on la voit dans The L word, en doyenne de faculté lesbienne, on ne la reconnaît pas.

Même si les autres personnages ne feront que des brèves apparitions dans quelques séries, on ne peut pas parler de Clair de lune sans mentionner la prestation de la standardiste timide, Agnès (Allyce Beasley; Les Tommyknockers, La Revanche d’une blonde) qui répond au téléphone en vers, incroyable performance.

On verra apparaître aussi quelques stars comme Orson Welles, Whoopi Goldberg, Ray Charles et j’en passe.

Des dialogues de sourds, des fous rires et des scènes complètement incroyables, un Bruce Willis qui prend un malin plaisir à faire enrager sa coéquipière mais on ne peut franchement qu’en être fan.

Je pense que je vais m’arrêter là sinon je vais vous dévoiler trop de choses et il ne vous serait plus utile de jeter un œil à cette série.

Pour moi les cinq saisons valent le détour, il faut juste savoir que Cybille Shepherd quitte la série lors de la 4eme saison, pour donner naissance à des jumeaux. Et même si Bruce Willis est toujours présent, la série se focalisera sur la relation d’Agnès et du partenaire de David, Herbert (Curtis Armstrong; Boston Justice, Dodgeball : Même pas mal ! ).

3 Commentaires

  1. Ce fut une excellente et originale série… jusqu’au jour où le feuilleton tourna court hélas en s’étalant un peu trop sur les états d’âme des deux protagonistes. Dès lors, plus d’enquête ni même un semblant d’intrigue ; tout se passa désormais comme chez un mauvais psychiatre, en vase clos et au milieu d’un fatras de vains bavardages. Dommage !

    Et vous, qui me dit que vous ne soyez pas un robot ?

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