2011, clap de fin : Octobre

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2011, clap de fin : Août

2011, clap de fin : Août

Un bolide nommé Drive

Le 4, le public français voit débouler le prix de la mise en scène à Cannes conduit par un Ryan Gosling impassible et charismatique en diable. Drive, pur objet de cinéma encensé par la presse, caracolera vers les 1.5 millions de spectateurs, autant que l’un des films les plus crétins de l’année, Bienvenue à bord avec Dubosc et Lemercier. Relatif échec pour Jean-Marc Moutout (auteur du très bon Violence des échanges en milieu tempéré)  qui embarque Darroussin et la sublime Valérie Dreville De bon matin dans une histoire de meurtre dans une banque. 150 000 spectateurs répondront présent. Le Skylab, troisième film de Julie Delpy ne parvient pas vraiment à décoller malgré un score meilleur que son précédent opus (La comtesse). Ce week-end en famille intéressera  un peu plus de 250 000 spectateurs. Jim Sheridan quant à lui se fait assassiner par la presse. L’auteur de Au nom du père et My left foot livre un film d’horreur poussif et mal foutu. Moins de 300 000 curieux pousseront la porte de cette Dream house. Score médiocre pour ce cinéaste qui s’est entouré de Daniel Craig et Naomi Watts. (S)ex list quant à lui attirera quelques fans de Chris Evans, soit 170 000 personnes. Apollo 18, version horrifique des films sur la conquête de l’espace, se fait fusiller par la presse et ne décollera. Lancement raté : 60 000 curieux seulement s’égarent dans cette histoire au vide sidéral.

Le 5 disparait Charles Napier, comédien américain dont la filmographie affiche une centaine de titres. Entre les nanars et les séries télé surnagent quelques films plus marquants tels que Les Blues Brothers de John Landis ou encore le rôle du Marshall Murdock dans Rambo II. Il incarnait également un policier dans Le silence des agneaux.

Drive de Nicolas Winding Refn
Drive de Nicolas Winding Refn
Dernier clap pour Heinz Bennent et triomphe pour The artist

Le 8, le cinéma d’horreur est en deuil. David Hess s’éteint après avoir fait hurler des millions de spectateurs notamment dans le chef d’œuvre de Wes Craven La dernière maison sur la gauche film qui créa le premier violeur et meurtrier au cinéma.

Le 11 disparaît Dieudonné Kabongo. Humoriste célèbre, il avait joué au cinéma notamment dans Lumumba de Raoul Peck et Le couperet de Costa-Gavras.

The artist
The artist

Le 12, c’est un grand du théâtre et du cinéma qui s’éteint à l’âge de 90 ans. Heinz Bennent n’avait pas tourné beaucoup de films mais sa présence à la fois discrète et forte en avaient fait une figure reconnue du grand public. Sa filmo est ponctuée de quelques très bons films : Le dernier métro de Truffaut, Possession de Zulawksi, Le Tambour et L’honneur perdu de Katharina Blum de Schlöndorff,  L’œuf du serpent de Bergman ou encore Une femme française de Wargnier. Le même jour, le public découvre que le cinéma muet peut encore émouvoir grâce au formidable film de Michel Hazavanicius, The artist porté par le couple formé par Jean Dujardin (récompensé à Cannes) et Bérénice Bejo, dont on oublie un peu de saluer la performance. Splendide hommage aux maîtres d’antan, le film va plaire à 1,5 millions de Français et s’envoler pour les Etats-Unis où l’attendent succès critique et nominations à la pelle. En attendant les Oscars ? Autre carton en perspective, Un monstre à Paris, film d’animation français auquel Vanessa Paradis et Mathieu Chédid prêtent leur voix et qui enregistrera 1,6 millions de spectateurs. Beur sur la ville malgré une presse incendiaire franchira les 400 000 fans, autant que Les trois mousquetaires nouvelle version spéciale teen-agers du roman de Dumas. The thing, film dont l’action se situe avant celle du film homonyme de John Carpenter n’intéressera pas plus de 100 000 amateurs.

Mais que fait la « Polisse » ?

Le 19, c’est un autre film récompensé à Cannes qui sort. Polisse, troisième film de Maïwenn révèle Joey Starr et cartonne à plus de 2,3 millions de spectateurs. Le quotidien de la Brigade de Protection des Mineurs est décortiqué par la réalisatrice qui filme ces flics avec humanisme et une caméra très près des corps. L’anticipation réussit à Hugh Jackman qui attire un million de fans dans son Real Steel. Le troisième volet de Paranormal activity fait mieux que le deuxième mais moins bien que le premier avec 770 000 amateurs d’épouvante et d’esprits démoniaques. Bruno Dumont, de son côté, toujours aussi radical, sort Hors Satan. Les paysages du Nord filmés comme des tableaux et une austérité permanente n’attireront qu’une poignée d’inconditionnels. Dommage que cet auteur ne soit pas plus encensé. Venus de l’autre côté de la Manche, Rowan Atkinson et son Johnny English vont ravir, avec le retour du plus improbable agent secret de sa très gracieuse Majesté, un peu plus de 300 000 fans.

Polisse de Maïwenn
Polisse de Maïwenn

Le 23, une voix s’éteint, celle de Jean Amadou. Il avait été le narrateur dans Les Visiteurs et L’aile ou la cuisse.

Le 25, disparait Wyatt Knight. Acteur, réalisateur, scénariste et monteur américain, il avait notamment joué dans la série des films Porky’s. Pas transcendant pour une épitaphe.

Tintin et Gosling en haut des marches

Le 26 le raz-de-marée Tintin démarre sur les écrans français. L’éloge de la technologie signé Spielberg finira à plus de cinq millions d’entrées. L’amitié féminine de La couleur des sentiments réussit un score inattendu avec un demi-million de spectateurs alors que la politique, même menée par Michel Blanc, Olivier Gourmet et Zabou Breitman dans l’excellent L’Exercice de l’Etat n’attirera pas un public énorme, à peine plus de 400 000 personnes. Mariane Satrapi ne parvient pas à réitérer le déplacement des foules qu’avait suscité son Persépolis. Ils seront moins de 220 000 à venir déguster son Poulet aux prunes. Ryan Gosling, décidément très présent cette année, grimpent avec George Clooney Les marches du pouvoir et réunit 500 000 personnes pour cet imbroglio électoral américain. Jason Statham sort son quatrième film de l’année Killer Elite, plutôt malmené par la critique et qui s’arrêtera avant les 250 000 entrées. Enfin, l’improbable affiche Adjani-Cantona ne fera entrer personne dans les salles ni de gré ni De force. Les fans de la belle Isabelle, cinq césars et des rôles déjà mythiques, ont raison de s’inquiéter en la voyant se fourvoyer dans ce genre de daube réalisée par un ex voyou devenu scénariste d’épisodes du Commissaire Moulin pour la télé…

Robert Lamoureux
Robert Lamoureux

Le 29, disparaît un géant de l’humour français. Robert Lamoureux, qui disait préférer le théâtre au cinéma, tourna toutefois quelques films à succès comme comédien (Papa, maman, la bonne et moi (1954) de Jean-Paul Le Chanois ou encore Les Aventures d’Arsène Lupin en 1956, de Jacques Becker et Signé Arsène Lupin en 1959, d’Yves Robert) mais surtout comme metteur en scène. On lui doit les cartons au box-office narrant les tribulations d’une armée en déroute : Mais où est donc passée la septième compagnie ? en 1973, On a retrouvé la septième compagnie en 1975 et La septième compagnie au clair de lune en 1977. Michel Deville lui avait offert un rôle splendide dans L’apprenti salaud en 1976.

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