Critique : White Bird

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white bird affWhite Bird

Etats-Unis, 2014
Titre original : White Bird in a Blizzard
Réalisateur : Gregg Araki
Scénario : Gregg Araki, d’après l’oeuvre de Laura Kasischke
Acteurs : Shailene Woodley, Eva Green, Christopher Meloni
Distribution : Bac Films
Durée : 1h31
Genre : Drame, Thriller
Date de sortie : 15 octobre 2014

Note : 3/5

Une mère disparaît et une adolescente explore sa sexualité dans ce nouveau long-métrage faussement classique de Gregg Araki…

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Synopsis : Kat Connors a 17 ans et semble indifférente à la soudaine disparition de sa mère, une mère au foyer dont la déprime croissante semble l’avoir poussée à prendre la fuite loin du foyer conjugal. La jeune fille est plus occupée à explorer sa sexualité avec un garçon de son âge puis avec le policier quadragénaire chargé de l’enquête qu’à trembler pour l’absente. Son père s’enfonce lui dans un mutisme inquiétant alors que ses amis tentent de la ramener à une réalité qu’elle fuit.

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American ugly

Réalisateur de films troublants décalés comme Mysterious Skin ou Kaboom, Gregg Araki signe l’un des films les plus classiques de sa carrière avec ce film noir autour d’une adolescente qui tarde à saisir ce que représente la disparition de sa mère. Comme dans American Beauty de Sam Mendes, il montre un foyer qui semble parfait de l’extérieur mais révèle très vite ses failles béantes. C’est l’histoire de celle qui n’est plus une enfant qui apprend tant bien que mal à devenir adulte mais aussi celle d’un couple qui s’enferre dans ses mensonges et ses secrets qui divisent et rendent un foyer malheureux. Le cœur de leur divergence affective repose sur l’ennui de la vie de petite bourgeoise à laquelle la mère de Kat est condamnée.

Christopher Meloni et Eva Green
Christopher Meloni et Eva Green

Interprétée par une Eva Green qui joue comme une femme fatale de films noirs des années 50, elle assiste impuissante au déclin de son pouvoir de séduction et à la floraison de celui de sa fille. Celle qui se rêve comme une vedette de cinéma des années 50 n’est qu’une femme au foyer désespérée. A-t-elle fui avec un homme, s’est-elle suicidée ? Kat ne s’en inquiète guère, persuadée ou feignant de le croire qu’elle reviendra tôt ou tard dans ses pénates. Christopher Meloni est plus effacé en père fragile incapable d’affronter ses démons mais se révèle émouvant dans ses fragilités. Si les parents sont importants, c’est une nouvelle fois Shailene Woddley qui porte ce film après une année impressionnante (The Spectacular Now, Divergente, Nos étoiles contraires) et explore encore plus son talent dans cette confrontation à la violence sourde où tuer la mère est une étape importante pour devenir adulte. Gabourey Sidibe, l’actrice de Precious, est l’une de ses amies, Thomas Jane un flic plus intéressé par ses nuits avec l’adolescente que par son métier, Sheryl Lee (ex Laura Palmer) est la nouvelle compagne de son père, douce et tourmentée et Angela Bassett un psy efficace, seul adulte fiable dans cet univers douteux.

Shailene Woodley, Gabourey Sidibe et  Mark Indelicato
Shailene Woodley, Gabourey Sidibe et Mark Indelicato
Thomas Jane et Shailene Woodley
Thomas Jane et Shailene Woodley

Un académisme de façade

L’enquête criminelle est à peine évoquée, c’est un décryptage psychologique cru, parfois écrasé par des rêves et flash-backs encombrants dans une neige symbolique. Gregg Araki adapte un roman de Laura Kasischke (Un oiseau blanc dans le blizzard) dont le drame se résout doucement, sans grande effusion à suspense ni réelle surprise façon grand guignol si l’on excepte un twist dispensable. Un film noir, très noir, un regard sans concession sur une famille dysfonctionnelle où la vérité ne se révèle que par des visions de cauchemars et des soubresauts éclatants dirigé par un cinéaste qui ne cesse de surprendre, lorsqu’il se coltine des univers trash ou ici lorsqu’il se limite à un académisme de façade qui se révèle bien plus profond. Située dans les années 80, l’action est portée par une bande originale pop d’époque très agréable mais qui n’élude pas l’horreur du mal.

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